Article paru dans la Lettre aux Habitants n°74, décembre 2012.
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La meilleure solution pour éviter les inondations tombe sous le sens : garder l’eau des pluies là où elle tombe, éviter le plus possible son ruissellement et son écoulement vers les vallées.
Il existe de nombreuses solutions et chaque habitant, chaque citoyen responsable du devenir de son quartier, peut en être l’acteur. Certaines sont de plus en plus connues et peuvent être contraignantes ; d’autres devraient être le fait d’un investissement volontaire de chacun et d’un sens civique vis-à-vis des conséquences de l’absence de mesures adéquates prises dans l’aménagement du territoire, que ce soit pour des raisons financières, d’ignorance ou de facilité.
De nombreux documents existent et nous permettent de connaître les détails des aménagements possibles (par exemple ceux édités par Bruxelles Environnement-IBGE) ; nous nous limiterons à décrire succinctement les différentes solutions individuelles :
C’est sans doute la première mesure qui a été avancée pour absorber une partie de l’eau sur place avant de la restituer au réseau hydrographique.
Les toitures vertes extensives de 5 à 10 cm d’épaisseur conviennent aux toits plats ou à faible pente. Elles sont constituées d’un géotextile planté de végétaux à enracinement superficiel, principalement mousses et sedums. Leur efficacité est limitée en cas d’orage.
Seules les toitures vertes intensives, d’une épaisseur de 40 cm, véritables jardins sur le toit avec de petits arbustes, sont à la fois décoratives et efficaces pour retenir l’eau des orages. Elles ne conviennent qu’aux toits plats dont les structures portantes sont suffisamment renforcées. Celles-ci ne devraient pas simplement être subsidiées, mais aussi rendues obligatoires dans toutes les situations utiles pour retenir les débordements et pas seulement à partir de 100 m² de superficie de toiture.
Elles font l’objet d’une prime communale, à Uccle. Mais, en cas d’orage, elles ne seront réellement utiles qu’à la condition d’être vides, ce qui est rarement le cas puisqu’elles servent à l’alimentation des sanitaires. Ainsi, une citerne vide le 19 août 2011 a pu jouer un rôle régulateur vis-à-vis de l’orage de ce jour, mais remplie à ras bord elle n’a plus eu aucune efficacité lors de l’orage du 23 août. La solution est pourtant simple : réaliser des citernes mixtes dont la partie inférieure sert de réserve d’eau domestique et la partie supérieure joue le rôle de micro bassin d’orage en se remplissant à cette occasion et en se vidant lentement par un tuyau relié à un système de drains d’infiltration ou à un réseau séparatif. De telles citernes pourraient être fortement subsidiées, voire faire l’objet d’un financement public à la hauteur des budgets que la société devrait engager pour des bassins d’orages.
Schéma ci-dessus : Citerne d’Orage. Schéma ci-dessous : Citerne mixte.
Un puits drainant est ce que l’on appelait « puits perdu » jusqu’il y a peu. Ce sont des puits conçus de sorte que le fond ou les parois soient perméables et permettent l’infiltration des eaux. De tels puits perdus existaient dans la plupart des habitations et ont souvent été remblayés lors du raccordement de l’immeuble à l’égout. Il faudrait les réhabiliter là où ils existent encore pour permettre la récupération des eaux pluviales.
Ceux-ci peuvent être dimensionnés à la taille d’un jardin ou d’une propriété, border les parkings des maisons.
Un aménagement bien conçu pourrait annuler les effets de l’imperméabilisation ; de nombreuses solutions le permettent, telles que leur construction au dessus d’un bassin alvéolaire où l’eau s’écoule soit directement par percolation au travers d’un revêtement poreux, soit indirectement, relié à de petits fossés de recueillement des eaux pluviales.
De nombreuses solutions similaires, chacune avec leur nuance et adaptées à la situation de chaque maison et immeuble existent. Bruxelles Environnement peut en informer les citoyens, mais idéalement les services communaux de l’urbanisme et de l’environnement devraient proposer ce service à la population pour chaque permis d’urbanisme ou lors de l’aménagement des égouts dans les voiries non encore équipées.