QUESTION CONCERNANT L’EXPERTISE DES SERVICES COMMUNAUX
Constat : Nous observons régulièrement que l’approche de la nature du Service Vert est de type horticole ou paysagère, sans doute du fait de leur travail de jardiniers de la Commune. S’il a évolué dans ses pratiques culturales vers une gestion plus écologique des espaces verts, parfois vers une gestion différentiée, celle-ci n’est pas assez « naturaliste » à nos yeux. Deux aspects justifient cette analyse : le choix des espèces plantées (souvent des plantes annuelles décoratives achetées auprès de pépiniéristes, qui peuvent être des vecteurs de résidus de pesticides utilisés lors de leur élevage), n’a pas pour critère une approche naturaliste de l’environnement ; par exemple en sélectionnant des espèces mellifères ou attractives pour les insectes, un des premiers maillons des réseaux trophiques. Le mémorandum de SOS Kauwberg aborde cela de façon transversale dans le chapitre « Service vert »
Question : Quelles mesures proposez-vous pour modifier cette situation et la faire évoluer ?
Thibaud Wyngard (Ecolo) relève la location de palmiers ( ! ) qui n’apportent rien que de la décoration et sont loin de l’approche écologique. Il pose aussi la question de l’empreinte écologique relative aux achats de plantes.
Marc Cools (Uccle en avant), après avoir mis en avant les qualités du personnel des plantations et du service environnement, la mise en œuvre du Plan Nature, le fait qu’Uccle est une commune zéro pesticide, plaide pour que les services de l’environnement et des plantations soient rapprochés dans des locaux proches et dépendent du même échevin. Il estime que pour des expertises précises, comme la dendrologie, il peut être fait appel à des services extérieurs. Par ailleurs il est d’avis que la Commune doit sensibiliser la population aux problématiques de gestion et que l’expertise interne devrait être plus mise au service des citoyens.
Emmanuel De Block (Défi) plaide pour la formation continue des services et est favorable à la plantation d’arbres fruitiers. Sans répondre à la question posée, il évoque un projet de ferme éco-pédagogique au plateau Avijl, et pour ce qui est des expertises il recommande de faire appel aux personnes compétentes au sein de la Commune.
Boris Dillies (MR) met l’accent sur l’information, prend en exemple la récente plantation de colonnes de légumes par le service des plantations. Pour lui, une commune fleurie est importante pour ses aspects décoratifs, mais en privilégiant les espèces indigènes. Uccle est gâtée en espaces verts qu’il faut protéger.
Henri Lastenouse (PS) aborde le sujet sans répondre à la question, mais en mettant l’accent sur le fait que personne ne veut vivre dans un environnement pollué ; il prend la disparition de l’abeille comme baromètre de la qualité de l’environnement.
Céline Fremault (CDH) estime qu’il faut un seul portefeuille pour l’environnement et les espaces verts, comme c’est le cas à la Région. Elle témoigne de l’évolution des services verts des communes vers des gestions plus écologiques, rappelle que le Plan Nature régional demande de favoriser les plantes pérennes (qui peuvent vivre en place des dizaines d’années, comme les arbres, ndlr). Elle aborde le sujet des abeilles et de la nécessité de relever la situation des ruches à Uccle.
Remarques : Observons une belle unanimité pour une gestion écologique de l’environnement. Mais il n’y a pas de réelle remise en cause des formations des personnels au sein des services. Ainsi, en ce mois de juin était organisé un colloque relatif à la place de l’abeille en ville à laquelle ont participé deux Ucclois … du monde associatif ! mais aucun fonctionnaire, alors que des fonctionnaires d’autres communes étaient nombreux dans la salle.
L’un des deux Ucclois, par ailleurs membre d’une asbl communale, avait pourtant informé, lors d’une réunion de son association, les responsables des services communaux des dangers des plantes annuelles qui sont abondamment traitées et toxiques pour les abeilles, rendant les plantations annuelles sans doute décoratives et esthétiques, mais constituant de vrais pièges à insectes ! On peut regretter qu’aucun intervenant ne semblait informé… Espérons que le prochain Collège mette en place un plan de formation professionnelle pour ses fonctionnaires et permettra à ceux-ci d’être toujours plus pertinents dans leurs actions.
QUESTION CONCERNANT LA NATURE QUI EST PRISE POUR EXEMPLE, MAIS CELA CONCERNE AUSSI L’URBANISME ET LA MOBILITÉ
Constat : Les actes défigurant la nature, le non-respect des plans sont rarement identifiés et ne font que rarement l’objet de sanction. Et lorsque des sanctions existent, elles ne sont pas dissuasives et n’empêchent pas de répéter le forfait de nombreuses fois. Les exemples d’abattages le long des lignes de chemin de fer (par Infrabel) ou des voiries régionales (élagages en chicots) ou en sites protégés (même les travaux d’utilité publique exigent des autorisations…) n’ont pas manqué ces derniers mois et témoignent d’une réglementation pas assez sévère et contraignante.
Le public ne sait même pas à qui s’adresser en cas d’infraction, après les heures de bureau ou le weekend vu qu’il n’existe pas de police de l’environnement à Uccle/Bruxelles. Certaines personnes peu scrupuleuses attendent la « bonne heure », celle où les bureaux de Bruxelles Environnement sont fermés pour agir.
Question : Quel dispositif mettrez-vous en place pour éviter cette délinquance et assurer la sécurité de la nature ? Une brigade de l’environnement pourrait-elle s’envisager au sein de la police ?
Emmanuel De Block (Défi) ne comprend pas que cela puisse durer des jours avant de réagir aux abattages illégaux des talus de chemin de
fer. Il signale qu’Infrabel fait appel de sa récente condamnation par le tribunal et conteste les amendes. Il propose que chaque arbre abattu sans autorisation fasse l’objet d’une amende. Il déplore qu’il n’y ait qu’un seul fonctionnaire régional pour traiter les plaintes et souhaite qu’il y en ait plus. Il établit un lien entre l’attitude d’Infrabel et son CA où domine la NVA, affirmant qu’il ne faut rien espérer tant que ce parti sera aux commandes d’Infrabel.
Céline Fremault (CDH) estime que la police locale peut intervenir lors de plaintes. Il faudrait 4 ou 5 agents formés aux problématiques environnementales pour réagir, avec une garde le weekend. Ceux-ci pourraient être formés par Bruxelles Environnement lors de recyclages, etc.
Elle pense qu’ils pourraient être rapidement opérationnels.
Marc Cools (Uccle en avant) estime que l’évolution des sanctions est positive dans le domaine de l’urbanisme où régnait quasiment une impunité jusqu’il y a quelques années. La raison était que les plaintes étaient d’ordre pénal et que le parquet ne poursuivait pas…
Aujourd’hui il existe des amendes administratives qui sanctionnent les travaux réalisés sans autorisation, citant l’exemple d’une amende de plus de 8.000 € pour une annexe construite sans permis. Cependant les sanctions prononcées pour des abattages sans permis devraient être prononcées pour chaque arbre. Il remarque aussi que les permis délivrés à Infrabel sont peu clairs et devraient individualiser les autorisations, chaque arbre étant concerné.
Il propose une charte de gestion des talus de chemins de fer afin de gérer ceux-ci dans un esprit favorable à la biodiversité, mais constate aussi qu’Infrabel s’en fiche. Il est aussi favorable à une police formée pour la nuit et le weekend, les personnes commettant des infractions profitant de ces moments pour commettre leurs forfaits.
Thibaud Wyngard (Ecolo) estime que le Plan Nature communal est un outil magnifique qui doit être mis en œuvre. Le personnel communal doit s’inscrire dans des formations continuées, ce qui ne remet pas en cause leur expertise. Il constate aussi qu’Infrabel est coutumier du fait et que les amendes ne sont pas dissuasives. Il est d’avis que les amendes doivent être plus sévères dans le cadre des permis d’abattages le long des voies de chemin de fer et les permis doivent être plus précis, par exemple indiquer que des arbres au bas des talus ne présentent aucun danger et ne doivent faire l’objet d’aucun abattage. Il pense qu’il faut voir juridiquement quelle est la meilleure solution pour une police de la nature.
Boris Dillies (MR) fait l’éloge d’une commune riche en arbres, il y en a plus de 12 000 en voiries communales. Les Ucclois aiment les arbres et il cite des exemples d’abattages pour raisons de maladie ou de sécurité, aussitôt suivies de replantations. Ce qui témoigne de l’attachement de la Commune aux arbres : Uccle plante et replante… Mais la Commune ne peut malheureusement pas « tout ». Les abattages problématiques, parfois d’un arbre remarquable, devraient laisser le choix entre une replantation et une sévère amende. Il estime qu’une police régionale serait plus appropriée qu’une police locale en dehors des heures ouvrées.
Henri Lastenouse (PS) estime que les actions collectives permettent de répondre aux agressions des abatteurs. C’est un enjeu de communication.
Remarques : Observons une belle unanimité au niveau du constat de la nécessité d’une police de l’environnement et une discussion sur la manière de la mettre en œuvre. Espérons que le prochain Collège communal agira pour organiser cette police de l’environnement.
QUESTION TRANSVERSALE CONCERNANT TOUT L’ASSOCIATIF
Constat : Lors d’un événement ucclois et régional (Discover the green side of Brussels), SOS Kauwberg a transmis un communiqué de presse informatif à la rédaction du Wolvendael, seul journal « communal » ucclois. La rédaction n’y a pas fait écho et n’en a pas expliqué les raisons. Cet exemple illustre l’absence d’existence du milieu associatif dans le « Wolvendael » qui ne se fait pas l’écho de la réalité de la vie associative communale et ne remplit donc pas son rôle informatif. A lire ce toutes-boîtes publicitaire incluant quelques pages communales, on a le sentiment qu’il ne se passe rien au niveau associatif. Les activités du Cercle d’Histoire, des quartiers durables, de l’ACQU sont totalement absentes de ce média qui doit être, au minimum, réformé. Le seul média ucclois qui se fasse régulièrement écho de la vie associative est le journal du Suta, que seuls les seniors abonnés reçoivent… Cela fait aussi des années que certaines dénoncent la partialité de ce média que les Ucclois croient être leur « journal communal » d’information. Mais comme c’est une asbl (subsidiée) qui édite le journal et que la « tutelle » laisse faire (depuis toujours ?) la majorité n’ose pas remettre ce fonctionnement en question.
Question : Que ferez-vous pour faire en sorte que les Ucclois soient informés des activités des différentes associations locales ?
Céline Fremault (CDH) confirme ce constat et se pose la question du soutien aux associations, par quelles actions, subsides et évaluation de ceux-ci. Elle souhaite que le Wolvendael consacre une demi-page aux associations et fasse connaître leurs actions sans qu’elles n’aient à payer.
Marc Cools (Uccle en avant) constate que la partie rédactionnelle du Wolvendael pose problème. Il faudrait un comité de rédaction et non une personne qui décide de ce que le journal annonce et sélectionne les informations à publier. Il rappelle que le site internet de la Commune diffuse de nombreuses infos relatives aux associations. Il se pose aussi la question sur la manière de contacter les citoyens qui ne sont pas représentés par des associations, et ce via les différents médias communaux.
Thibaud Wyngaard (Ecolo) considère que le Wolvendael est un outil de propagande de ceux qui sont à sa tête en publiant des pages au statut non identifié avec des événements locaux illustrés de photos. Il souhaite que de la place soit libérée pour l’associatif et aussi pour toutes les formes de concertation avec les associations citoyennes prônant la démocratie participative, l’organisation de commissions consultatives, etc.
Emmanuel De Block (Défi) estime que le Wolvendael n’est pas un mauvais journal. Il a fait le choix d’être financé par la publicité, c’est un choix historique. Il préfère cela à un journal communal qui ne diffuse que des informations relatives aux échevins et à l’associatif, comme à Woluwe. Il trouve important de travailler sur les informations locales, les quelques
infos concernant l’associatif ne sont pas lisibles, noyées dans la masse.
Boris Dillies (MR) apprécie que le Wolvendael a l’avantage du supporting financier. Il trouve ce journal de qualité. Il est d’accord qu’il faut l’ouvrir à l’associatif et prend pour exemple le succès des rencontres citoyennes organisées par le Collège communal dans différents quartiers à l’automne.
Henri Lastenouse (PS) constate le flou artistique rédactionnel du Wolvendael et estime que c’est un problème politique et plaide pour un comité de rédaction et un journal qui soit un lieu de vivre ensemble.
Remarques :