Article paru dans la Lettre aux habitants n° 65, septembre 2010.
Le comité de quartier Plateau Engeland a obtenu le 17ème Prix Paul Duvigneaud de l’éducation permanente à l’écologie urbaine. Le thème de cette année est : « 2010, année de la biodiversité, Agir ici, ensemble et ...à temps. » Rappelons que ce prix est soutenu par la Commission communautaire française. |
L’aurore (Anthocharis cardamines) est un joli papillon blanc printanier dont le mâle arbore une jolie tache orange à l’extrémité de chaque aile. Le comité Plateau Engeland a pris ce papillon comme emblème de son projet pour marquer l’initiation de la prise en compte de la biodiversité dans le quotidien des habitants du quartier.
Ce papillon subsiste encore sur le plateau Engeland mais a fortement régressé par suite de la disparition progressive de son habitat et de l’extension de l’urbanisation. Sa présence est liée aux espaces semi-ouverts, aux lisières boisées et aux haies. Les papillons y trouvent les cardamines des prés sur lesquelles ils pondent et qui est une de leurs plantes hôtes favorites.
Pour accueillir et régénérer la venue des plantes sauvages favorables au papillon, une poignée d’habitants du quartier ont décidé de laisser pousser une parcelle de leur pelouse et de la transformer en pré, fauché une fois l’an.
Cette action devrait s’étendre au-delà des jardins privés, sur un terrain en intérieur d’îlot, propriété de la Société de logements COBRALO et situé entre la rue Engeland et l’avenue de la Gazelle. Cet espace, relativement étendu, laissé en pré de fauche, selon une gestion écologique, deviendrait un lieu de rencontre didactique et expérimental pour les écoles, les habitants, y compris pour ceux qui n’ont pas de jardin ou des jardins trop exigus pour pouvoir participer directement à cette action.
Le projet intègre la notion de préservation de la biodiversité, thème de cette année, à une action pédagogique plus étendue vers les habitants moins favorisés qui permettra d’établir un meilleur dialogue entre les riverains des différents types d’habitats du quartier.
Le comité de quartier souhaite la collaboration communale pour ce projet qui entre dans le cadre de l’Agenda 21, dont un des thèmes est la préservation de la nature. Dans chaque quartier on peut trouver des espèces qui, sans être encore menacées, connaissent une régression significative. L’érosion de la biodiversité ne se mesure pas qu’à la disparition des espèces, mais surtout à la raréfaction ou à l’altération des habitats (les milieux qui abritent les espèces). L’urbanisation croissante et le bétonnage progressif et cumulatif des moindres espaces de friches de la ville, jadis plus nombreux et accueillants pour la vie sauvage, accentuent l’érosion des espèces dont l’homme, rappelons-le, fait partie. En cette année 2010 de la biodiversité, il n’est pas inutile de rappeler les immenses services que la nature nous fournit et dont l’homme est dépendant pour sa survie.
Chacun peut prendre conscience de ce grave problème, accueillir et préserver la vie sauvage autour de lui, même, et je dirais surtout, en ville où la pression environnementale est forte. Il faut toutefois remarquer que certaines espèces, comme les abeilles par exemple, se portent paradoxalement mieux dans la ville, moins agressées par les pesticides qui désertifient nos campagnes.
Vous aussi, à l’instar des habitants du Plateau Engeland, réservez un accueil favorable à la vie sauvage dans votre jardin, votre balcon ou votre quartier. Bannissez les pesticides et laissez pousser les herbes dites « mauvaises » mais si belles et tellement nécessaires à nos plus beaux papillons et insectes. |
Thérèse VERTENEUIL,
Administrateur