Notre Lettre aux habitants n° 64 de juin 2010 contenait un très intéressant
échange de points de vue sur l’extension éventuelle
du métro ;
ce qu’on écrivait il y a 6 ans est encore toujours d’actualité. Relisez ( « Lettre aux habitants » – archives – Lettre 64) l’article
de Alain Flausch, administrateur et directeur général
de la STIB « Quelles ambitions pour le transport
public à Bruxelles ? », la réplique d’un expert en
la matière, Michel Hubert, professeur FUSL, sous
le titre « Forcer le débat », et encore l’avis de la
Plateforme SMoB : « La mobilité à Bruxelles – Où en
sommes-nous ? »
Le métro bruxellois a été inauguré en septembre
1976, il y a donc 40 ans. L’ACQU a estimé intéressant
de rouvrir la réflexion sur la pertinence de
son extension à un moment où on en reparle beaucoup.
Et pourquoi pas, sur un sujet si complexe et
controversé, en ouvrant de nouveau ses colonnes à
diverses opinions ? Nul n’a la vérité ! Un prochain
numéro pourrait contenir des répliques.
Si on reprend le cheminement de l’ACQU tel qu’il
résulte de sa Charte, on constate déjà des variations
entre sa position à la fin des années 70, en
février 1991 et dans l’actuelle version de mars 2002
qui révèle « sa nette réticence à propos d’éventuelles
extensions du métro, lesquelles, vu leur
coût prohibitif au km de ligne, hypothéquerait pour
longtemps les investissements indispensables et
urgents, à consacrer au réseau des transports de
surface. »
Le fait est qu’un même problème ne peut s’appréhender
de la même manière au fil du temps car
le contexte est changeant : quand on a de l’argent
tout est facile (avec le risque d’en arriver à des autoroutes
urbaines ou à une bruxellisation), quand le
parc automobile est réduit, on ne réagit pas comme
s’il y avait saturation (bien que, en politique, on doive
voir à long terme et que la sursaturation actuelle
était prévisible il y a déjà longtemps). Il y a aussi un
changement dans les mentalités : du slogan « ma
voiture, c’est ma liberté », on est aujourd’hui à « fini
le tout à la voiture » (en considérant que la formule
s’applique au voisin « car moi, Monsieur, je ne puis
me passer de voiture ! ») Il en résulte un changement
dans les comportements : pour des raisons
idéologiques parfois, mais surtout par nécessité
quand on constate qu’en voiture on n’avance plus.
Actuellement, que l’on soit pour ou contre l’extension
du métro, il y a comme fil conducteur la conviction
que ce sont les transports en commun, et bien
sûr la mobilité douce (la marche – le cyclisme), qui
sont l’avenir et qu’il faut privilégier. Même ceux qui
s’opposent à l’extension sont pour les transports
en commun ; c’est si évident qu’ils n’ont même pas
songé à l’écrire noir sur blanc !
Oui, à priori un métro est merveilleux, on le voit
dans d’autres capitales, cela facilite des déplacements,
c’est bon pour l’économie, mais a-t-on
encore l’argent nécessaire ? Argent qui ne pourra
servir à des fins sociales alors qu’il y a de plus en
plus de pauvreté, à des fins culturelles alors qu’on
asphyxie déjà ce secteur qui est littéralement vital …
Par ailleurs, la rentabilité ne peut être négligée ;
certes, il ne s’agit pas de gagner de l’argent, mais
il ne faudrait en perdre année après année par
manque d’utilisateurs, ni même dépenser 2 milliards
d’euros pour avoir une toute petite amélioration.
Or, si le métro dessert Uccle, où va-t-il aller
pour drainer suffisamment de monde ?
Une option qui hier était impensable mais qu’on
admet de plus en plus est de mettre les trams et
bus en site propre, là où c’est possible ; cela ne
coûte guère et tout le monde y gagne … sauf les
automobilistes !
Bref, dans ce débat METROVISION / CITYVISION,
c’est maintenant qu’il faut avoir une vision des
transports que nous voulons ; pas demain.
D.R.