DROIT DE REPONSE DU BOURGMESTRE CONCERNANT LE THEATRE LE PUBLIC

« Notre publication, tirée en 10.000 exemplaires, est envoyée par la poste à environ 850 abonnés et distribuée pour le surplus par nos bénévoles de manière aléatoire dans Uccle.
Il est donc clair que la toute grande majorité des lecteurs de la présente LETTRE n’auront pas eu connaissance de l’article de notre correspondant occasionnel qui a paru en septembre.
Pour apprécier la pertinence du droit de réponse , il leur suffit de lire l’article sur notre site www.acqu.be en cliquant sur Lettre aux habitants puis sur Archives.
Dans la Note qui le précède, nous signalons que les opinions sont libres pour autant que l’auteur s’en tienne aux faits et qu’il s’exprime en termes mesurés.
 »

J’aurais souhaité m’adresser aux membres de l’ACQU dans d’autres circonstances que celle qui m’oblige aujourd’hui à rectifier un tissu de contrevérités et d’insinuations malsaines qui fut publié dans votre journal du mois de septembre. J’ai toujours marqué le plus grand respect pour le travail de l’ACQU, que j’ai toujours constaté sans concession, objective et politiquement neutre. J’avoue donc avoir été très surpris de ces écrits totalement à charge et sans aucune nuance.

Il s’agit d’un « billet d’humeur » rédigé par un riverain du futur théâtre Le Public qui doit prendre place sur le Parvis Saint-Pierre et, paraît-il, co-signé par « une pléiade des amis du vieil Uccle ». Cette signature reflète à elle seule les approximations et l’absence de transparence de ce qui est développé dans cette opinion. Combien sont-ils ? Qui sont-ils ? Qu’est-ce le « Vieil Uccle » ? On ne le saura évidemment jamais.

A l’inverse de cette opinion partisane, je ne compte pas en faire un débat politique car l’ACQU vaut bien mieux, son journal n’est pas le lieu pour que cela se produise et dès lors je tenterai de m’en tenir au sujet principal à savoir l’avenir de ce quartier et de notre commune.

Ce collectif qualifie ni plus ni moins le projet d’installation d’un des plus qualitatifs théâtres de Belgique dans le centre de notre commune de « désastreux ».

De quel bâtiment s’agit-il ? Celui actuellement occupé exclusivement par la Justice de Paix, dont les étages étaient mis en location précaire à des asbl. Mise à part la salle d’audience pour y rendre la Justice, les lieux sont donc totalement inaccessibles au public depuis de nombreuses années et l’on comprend mal le positionnement du rédacteur de cette lettre ouverte qui se plaint d’une prétendue perte de polyvalence, que le bâtiment n’a jamais eue, en accueillant un lieu culturel d’envergure.

Le Collège avait entamé une réflexion au niveau de ses propriétés communales et l’avenir de la Justice de Paix a bien été évoqué. Certains avaient plaidé pour une vente du bâtiment mais le Collège actuel et moi-même étions partisans de le conserver dans notre patrimoine pour justement y garder la main dans le but d’en faire un outil de vitalisation et de rayonnement du quartier d’Uccle-centre.

Les propriétaires du Théâtre Le Public nous ont contacté après que cette décision fut diffusée dans les media, ils ont souhaité visiter le bien, ont marqué leur intérêt et nous leur avons rappelé qu’il y avait lieu de faire un appel d’offre et de donner une publicité à cette mise à disposition de cet immeuble. Ce qui fut exécuté par notre administration. Ce déroulé des faits a toujours été présenté comme tel publiquement, en conseil communal ou dans la presse, et n’a jamais été dissimulé comme tente de le prétendre la personne qui a rédigé la tribune. L’appel d’offres et le traitement ainsi que l’analyse de celles-ci n’ont jamais fait l’objet de recours par qui que ce soit. Ni par les autorités régionales ni par les autres offrants.

De même, les candidats et offres qui n’ont pas été retenus ont bel et bien été présentés lors du conseil communal du 25 mars 2021 par notre échevin en charge des Propriétés communales. Il n’y a donc aucun secret.

Le projet de bail emphytéotique a bel et bien été annulé par la tutelle régionale car il fut considéré que certaines clauses manquaient de clarté ou de justification. Nous avons apporté les réponses satisfaisantes à la tutelle ainsi que quelques modifications au bail mais les éléments essentiels et substantiels du contrat sont identiques au premier projet. L’auteur de la tribune initiale évoque, pour les seuls besoins de sa cause, avec gravité des termes de la décision régionale que nous retrouvons en réalité dans chaque décision d’annulation émanant des pouvoirs locaux régionaux.

Je ne m’attarderai pas sur la confusion, volontaire ou non, entre les programmations d’un théâtre et celui de notre centre culturel qui via des jauges différentes accueille aussi, lui, des spectacles de danse, des conférences, des stand-up, des séances de cinéma ou encore des expositions.

Enfin, la tribune mentionne la création d’un « bar récréatif » sur la terrasse du premier niveau du bâtiment à venir. Qu’un tel projet n’a jamais été prévu et que le simple accès à ces espaces de terrasse a d’ailleurs été largement restreint par la Commune et la commission de concertation pour justement éviter toute nuisance de bruits pour les riverains.

Ce ne sont que quelques exemples auxquels j’ai décidé de répondre pour montrer aux membres et lecteurs de votre ASBL que ce texte qui fut publié dans votre magazine a été rédigé dans un seul but : celui de nuire à la réputation d’une administration, du Collège, d’une majorité, d’une institution culturelle et d’un projet ambitieux au détriment d’un quartier et de notre commune.

Je suis affligé de constater que les discours malveillants non étayés et les contrevérités qui pullulent sur les réseaux sociaux se retrouvent à présent dans certaines publications qui sont pourtant systématiquement dignes d’intérêt et essentielles à la vigueur du débat démocratique.

Néanmoins et c’est le plus important, je suis parfaitement conscient qu’un projet d’une telle envergure puisse inquiéter les riverains proches du bâtiment de la Justice de Paix au niveau des nuisances que celui-ci pourraient provoquer mais nous avons fait en sorte de les anticiper en demandant aux porteurs de projets de prendre en compte par exemple les aspects de mobilité. Qui mieux que le Théâtre Le Public pour les appréhender quand l’on connaît son implantation actuelle en plein cœur de Saint-Josse. Mon rôle est aussi d’entendre les craintes des habitants mais cela doit se faire dans le cadre d’un débat respectueux qui ne repose pas sur des on-dit ou des mensonges véhiculés par des personnes qui privilégient depuis longtemps leur intérêt particulier à l’intérêt général.

Enfin, il n’existe aucun établissement à Uccle qui a nui ou nuit durablement et gravement à tout un quartier et je compte bien que cela demeure. Nous avons également veillé à ce que le projet préserve le bâtiment de la Justice de Paix dans ce qu’il a de meilleur et de caractéristique pour le quartier sous le contrôle de la Commission Royale des Monuments et Sites. Il ne s’agit en aucun cas d’une destruction, mais précisément d’une rénovation de notre patrimoine.

J’aime aussi à rappeler que pour chaque projet ambitieux, au bénéfice des habitants, notre commune dans son Histoire a toujours connu des détracteurs systématiques, qu’il s’agisse de la construction de notre Centre culturel, de notre piscine, de notre Centre administratif ou même lors de la création du marché du dimanche, parvis Saint-Pierre… Qui aujourd’hui considérerait que c’était de mauvais choix ? Ne rien faire n’engendre en effet que peu de critiques, je le sais, mais j’invite chacun à demeurer objectif ; refuser qu’Uccle continue à évoluer, notamment à travers la Culture et faire le jeu du « nimby » ne fera pas avancer l’intérêt général.

De tous ces éléments, je suis toujours prêt à en discuter avec l’ensemble des gens qui le souhaitent, documents à l’appui (02/605.11.05) et avec sincérité.

Très cordialement.

Boris Dilliès
Bourgmestre
30 avril 2024