Article paru dans la Lettre aux habitants n° 63, mars 2010.
Le sommet de Copenhague fut un échec, même si on trouvera des responsables politiques pour nous dire que, malgré tout, les pays qui y étaient présents se sont retrouvés autour d’une table, ont échangé leurs opinions ; qu’ils se sont engagés à contenir les hausses de température à 2° ( mais pour quand ?). Ce n’est pas rien, bien sûr, mais ce n’est pas avec des discours de cette nature que l’on fera avancer quoi que ce soit !
Et les mois, les années passent ; des millions de tonnes de divers polluants continuent à se répandre allègrement sur la terre ; agira-t’on réellement quand ce sera trop tard ?
Les mesures prises jusqu’à ce jour par les différents pays, majoritairement européens, n’ont pas fait avancer grand-chose, même si elles ne sont pas inutiles.
Le tri des déchets, les ampoules économiques, les diverses primes accordées à l’isolation des bâtiments, aux énergies « vertes », à l’achat de voitures moins polluantes (des primes quand même très discutables, qui ressemblent plutôt à une aide à l’industrie automobile), les éoliennes... Tout cela est bien utile, évidemment. Ce qui est accompli dans cette direction, c’est toujours cela de gagné. En plus, c’est bien sympa, et donne bonne conscience à tout un chacun qui y recourt : citoyens ordinaires, sociétés et industries, responsables politiques, et nous-mêmes, bien sûr. Il suffit de regarder les arguments publicitaires qui nous entourent pour s’en convaincre.
Mais ces petits pas restent nettement insuffisants par rapport au long chemin qui reste encore à parcourir.
En outre, au cours de cette même période, combien de milliers (ou millions) d’hectares a-t-on continué à déboiser, combien de centrales au charbon ont été construites, combien de réfugiés climatiques en plus ; par contre, le parc automobile de pays comme l’Inde, la Chine, la Russie ne cesse de croître, au grand bonheur des constructeurs ; signe indéniable de la santé de la croissance économique…
Face à cette inertie, des citoyens de plus en plus nombreux, dans le monde entier, se sont mobilisés en participant à des pétitions, colloques, débats, manifestations.
A Bruxelles, il y avait 15.000 personnes dans les rues le 5 décembre dernier, la veille de l’ouverture du sommet de Copenhague pour demander à nos responsables politiques un plus grand engagement en ce sens.
Cette participation citoyenne, si elle ne résout pas grand-chose au stade actuel, est quand même une petite lueur d’espoir dans le marasme ; le signe que des citoyens attendent du monde politique qu’il prenne ses responsabilités à bras le corps, et qu’ils n’entendent pas baisser les bras devant tant d’indifférence et d’absence de décisions.
Les recherches, réflexions, débats que mène l’ACQU, mouvement citoyen parmi tant d’autres, à sa modeste échelle communale, participent de cette même logique : celle d’inscrire le citoyen ucclois dans la poursuite des efforts indispensables à l’amélioration de la qualité de la vie urbaine, de l’environnement ; d’y amener les politiques qui ont plutôt tendance à traîner des pieds dès qu’il s’agit de faire des choix qui pourraient être mal perçus par la population et, pensent-ils, les gêner dans leur confort quotidien.
La Cityvision, élaborée par un groupe d’experts, soutenue par Inter-Environnement Bruxelles, l’ACQU et bon nombre de comités et associations bruxelloises, analysée dans la dernière Lettre aux Habitants et dans ce numéro, s’inscrit pleinement dans cette volonté de développement d’un mode de transport mieux adapté aux réalités urbaines et environnementales actuelles. Et l’ACQU continuera d’y apporter des éléments constructifs au cours des mois à venir.
François GLORIE