Inondations et bassin d’orage de la vallée de l’Ukkelbeek

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°79, mars 2014

Le constat :

Les inondations récurrentes dans les fonds de vallées
uccloises sont provoquées par divers facteurs : - l’urbanisation
des fonds qui a entraîné la disparition des zones
inondables tampons,

  • le tout à l’égout des eaux pluviales,
  • l’absence de politique communale et régionale, dans
    le passé, pour retenir temporairement l’eau là où
    elle tombe,
  • probablement une évolution de notre climat.

L’évolution du climat dans nos régions a pour conséquence
prévisible des événements pluvieux plus importants
que dans le passé. En effet, le réchauffement
global du climat provoque une évaporation plus importante
et donc une plus grande quantité de pluies,
parfois fort localisées. Ceci implique que les chiffres
sur lesquels se basent des études de pluviométrie ne
sont que pures spéculations sur l’avenir de notre climat.
Une seule certitude : il pleuvra plus … mais on ne
peut prédire dans quelle mesure ni où.

Cette réflexion tournée vers le futur nous incite à être prudent et à ne
pas conclure trop vite à l’aspect définitif des solutions
proposées pour se prémunir des pluies exceptionnelles.

Les solutions :

La situation décrite ci-dessus étant malheureusement
irréversible, la solution proposée d’un bassin d’orage-tunnel dans le haut de l’Ukkelbeek est une réponse
technologique qui évitera que ne se reproduisent les
drames des années antérieures. Mais est-ce suffisant ?
Notre association connait la réalité du terrain ucclois ;
elle attire l’attention du monde politique depuis plus
de 20 ans via ses publications (voir son dossier de 1992
« Pour un retour aux sources », et celui de décembre
2012 « Plaidoyer pour une commune eau admise » qui
a passé en revue les différentes possibilités d’aménagement
du territoire qui permettent de limiter les écoulements
pluvieux).

Certes, le bassin tunnel va résoudre les problèmes
d’inondations du centre d’Uccle, mais les derniers épisodes
orageux ont provoqué des dégâts en amont du
lieu d’implantation de l’entrée du bassin d’orage, notamment
au carrefour des avenues De Fré et Houzeau.
Le haut de l’avenue De Fré ne bénéficiera pas de cette
réalisation et subira de nouvelles inondations. Nous
demandons que tous les citoyens ucclois puissent bénéficier
de la même protection et souhaitons que la
Commune et la Région, en agissant au sein de leurs
administrations et intercommunales, veillent à répondre
à cette situation. Des projets pharaoniques, comme celui
qu’on va réaliser, ne sont donc que des solutions partielles
nécessitant des aménagements complémentaires
dans les zones situées en amont de la vallée.

Quels que soient les choix des responsables politiques,
le financement émane toujours de la société civile,
par l’intermédiaire de sa contribution financière qui
s’exprime par le paiement de ses impôts.
Les citoyens ne sont-ils dès lors pas en droit d’émettre
quelques souhaits et recommandations afin que leur
argent soit utilisé au mieux et au bénéfice de tous ?
C’est à ce titre que nous réclamons des solutions moins
coûteuses que les projets de bassins d’orages géants.

Nous songeons notamment à la réalisation de citernes
à eaux de pluie à deux niveaux
, dont le niveau supérieur
fait fonction de bassin d’orage. La construction d’un
ensemble formant un maillage de bassins de retenue
des eaux pluviales équivalant à bassin d’orage devrait
être financé par l’autorité publique.

En effet, les primes
incitatives ne suffisent pas à convaincre chacun à mettre
son sous-sol, et donc une partie de sa propriété, à disposition
de la collectivité… La réalisation de ces citernes
dans le haut des vallées, empêchant que les eaux ne dévallent,
devrait donc être totalement subsidiée à défaut
d’être directement financée. A cet égard, les plantureux
dividendes versés à la Commune par HYDROBRU (voir
l’article publié à ce sujet dans la présente Lettre) pourraient
parfaitement servir.

Un tel maillage de citernes permettrait l’assainissement
de la vallée et donc la remise en place d’un réseau
hydrique de surface. L’Ukkelbeek doit pouvoir réapparaître
dans le paysage urbain partout où c’est possible.

Voici quelques suggestions :

  • réalisation d’un petit étang alimenté par le ruisseau
    au bas de l’avenue des Statuaires,
  • raccordement des sources et remise en état de
    l’étang au bas du parc Raspail,
  • reconnexion de l’Ukkelbeek à l’étang de la propriété
    Pauwels (clipmolenvijver),
  • création d’un étang entre le bas de la rue Guillaume
    Hérinckx et le chemin de fer, …

Terminons en signalant que la commission de concertation
a rendu, le 27 février dernier, un avis favorable à
la construction du bassin tunnel en relevant au passage
certaines des suggestions que nous avions émises.

Marc De Brouwer

1er mars 2014