LE BETONNAGE DES BERGES DU VERREWINKELBEEK

Article paru dans La Lettre aux Habitants n°80, juin 2014


Ci-dessus : Le Verrewinkelbeek le long de la rue de Perck en 2010 ...


Ci-dessus : Le même endroit en 2014.

UNE MAUVAISE SURPRISE POUR
LA BIODIVERSITE - UN DANGER
POUR LES PROMENEURS

Les administrateurs bénévoles qui vont consulter les
plans à la Commune dans le cadre de demandes de
permis de bâtir n’ont pas toujours les compétences
requises leur permettant de lire l’avenir dans les
cartes.

Ainsi les plans du réaménagement du ruisseau
le long de la rue de Percke n’ont pas révélé la manière
dont le lit du ruisseau allait être réaménagé, endigué
entre deux hautes bordures de béton de près de
deux mètres de profondeur.

La demande de permis
ne contenait qu’une maigre feuille explicative mais
ni rapport d’incidences environnementales ni non
plus d’évaluation appropriée des incidences sur le
site Natura 2000 voisin du bois de Verrewinkel situé à
moins de 60 m des travaux.

La législation de 2008 en
matière d’urbanisme, lors de la demande de permis
n’exigeait pas d’autres études selon l’administration
régionale de l’urbanisme Le constat est venu trop
tard, lorsque les nouveaux aménagements ont pu
être découverts par les passants.

Non seulement le paysage champêtre et pittoresque
de la rue de Percke au sud est défiguré par cet
ouvrage massif de béton mais de surcroît, les parois
verticales profondes empêcheront toute vie de s’y
installer, ce qui est fâcheux pour un ruisseau encore
à ciel ouvert. La profondeur pourrait constituer
un danger potentiel pour les jeunes enfants ou les
animaux qui y seraient piégés.

Ce qui nous interpelle le plus dans ce dossier c’est que
l’administration de l’Environnement, les départements
du maillage bleu et de la biodiversité aient laissé faire
cela… Avaient-ils lu les plans, décodé la dangerosité
des nouveaux aménagements et estimé l’incidence
que cela aurait sur la biodiversité qui serait quasiment
nulle dans le lit d’un ruisseau bétonné. Le dossier
du permis d’urbanisme que nous avons consulté au
service Régional de l’Urbanisme ne contient pas d’avis
de Bruxelles Environnement. L’étude complémentaire
demandée par la Commission de Concertation pour
estimer la suffisance de la capacité du futur collecteur
est également absente du dossier et reste introuvable
au service régional.

La Ministre de l’Environnement
s’est déclarée impuissante face à l’intercommunale
SBGE, chargée des projets et maître d’oeuvre des
réaménagements, un comble pour les naturalistes.
Les défenseurs de la nature ont insisté pour qu’une
telle gestion d’un dossier concernant un cours
d’eau passant par la Région bruxelloise ne puisse
se reproduire. C’est le rôle du politique d’y veiller
et de contrôler les projets avant de donner l’accord
de l’administration sur un permis.

Un permis
d’environnement pour ce genre de travaux devrait
au minimum être donné et le CoBAT modifié en
conséquence pour y introduire les obligations
relatives au maillage bleu et vert...

Le pire c’est que la Woluwe a connu une mésaventure
similaire…

Marc DE BROUWER

1er septembre 2014