A. LE BOIS DE LA CAMBRE, GÉRÉ PAR LA VILLE
Le paysagiste Keilig [1] aménagea le bois pour les piétons, cavaliers et attelages y dépassant sans doute rarement le trot. Il n’avait pas prévu sa transformation en circuit automobile et encore moins le récent regain du vélo et la promotion de la marche à pied au profit de la fluidité du trafic et de la santé.
La hantise des personnes à mobilité réduite (PMR), piétons et cyclistes : les voitures y dépassent largement le trot, emboutissant régulièrement les blocs de bétons et amenant à l’interdiction du parcage dans les virages.
Cette barrière, longue de deux km entre l’avenue Louise à la drève de Lorraine, angoisse les non-motorisés de divers quartiers de Bruxelles, Ixelles et Uccle.
Le 1er Plan régional de Développement (PRD, 1995 bientôt un ¼ de siècle) traçait des itinéraires cyclables régionaux (ICR), et souhaitait que les communes les complètent par des ICC. Au bois, ni ces ICR promis [2], ni les ICC souhaités n’ont été réalisés à ce jour.
Vers 2004-2006, la crue automobile provoqua diverses initiatives. À Uccle, le Plan communal de Mobilité prévoit, outre les ICR promis par la Région, des ICC [3] menant au bois et signale même deux Voies Vertes promues par l’IBGE [4].
À Bruxelles-Ville, le bois de la Cambre, mal entretenu et subissant les assauts du trafic, fait l’objet d’une enquête publique. Des sections du GRACQ, dont celle d’Uccle, remettent des propositions, comme le projet ICR le prévoit, d’abaissements de trottoirs et – parfois - de boutons poussoirs à des traversées piétonnes mieux réparties entre les chemins joignant ce « 8 » trop rapide. D’autres associations les réclament pour les piétons et PMR (poussettes, chaises roulantes, …).
Vu la densité de voies, quatre liaisons sont suggérées [5].
Les virages sont si dangereux que certains cyclistes préfèrent rouler sur le trottoir…
La restauration par une agence fédérale aurait pu satisfaire ces demandes, mais elle a plutôt produit des résultats déplorables : des chemins ravinés suite à des travaux bâclés et des matériaux inadéquats.
Les doléances récurrentes reçues par le GRACQ régional et par ses sections locales sont répercutées à la Commission vélo de Bruxelles ou aux réunions du Forum du Quartier Louise, organisé par la ville. En mai 2019 encore, un enseignant forestois de l’ULB s’y est plaint du manque de sécurité à la traversée du « circuit ». Voilà qui ne fut pas le dernier à voir notre e-boîte.
Gare aux feuilles mortes cachant ce piège
Le Plan communal de mobilité bruxellois, PCM (2011) reprend nos demandes [6]. Un circuit-vélo de 4,5 km a doublé récemment le circuit automobile. Hourra, les Monuments et Sites l’ont accepté ! Mais, il n’est relié à Roosevelt et Waterloo que par des pertuis sans espace pour le cycliste et rien quant aux traversées Est-Ouest. Cette piste, souvent rétrécie par des autos mal parquées, comporte des pièges tel que l’illustre la photo ci-dessus.
Uccle, Ixelles et Bruxelles, nous dit-on, vont se pencher sur le bois. Qu’elles n’oublient pas les enfants, les femmes enceintes cyclistes ou non, les personnes âgées ou en situation d’handicap qui doivent le traverser.
Jacques Dekoster
(À suivre : B. La forêt de Soignes)