Nous recevons, signés par 47 habitants de la rue du Repos, copie de leur
MEMORANDUM adressé le 21 novembre 2013 au Collège des Bourgmestre et
Echevins pour attirer l’attention sur les nuisances que génère le trafic automobile
dans la partie de la rue du Repos qui va du Dieweg à la chaussée de St Job. Trafic
de transit intense et rapide qui engendre insécurité et bruit.
Lisez ce MEMORANDUM très clair et vous serez convaincu que leurs doléances
sont justifiées et qu’il y a lieu de faire quelque chose, ce que la Commune ne
conteste d’ailleurs pas.
A ce document sont joints (mais non reproduits ici par manque de place) les
commentaires personnels de nombre des signataires, de même que l’échange de
correspondance des 6 dernières années avec l’échevin compétent.
Puisque la vitesse n’est pas respectée dans cette « zone 30 », il faut recourir à
d’autres moyens, en les combinant : placer plusieurs casse-vitesse – installer un
radar permanent – mettre l’autre section de la rue du Repos en sens unique du
Dieweg à l’avenue du Wolvendael, …
Bref, avec un peu d’imagination et de volonté on peut résoudre ce problème !
Pression croissante du trafic de transit +
vitesses non contrôlées + voirie cahotique
… une situation intenable !
Mémorandum à l’attention des autorités
communales, de la part des riverains
de la rue du Repos à Uccle
Le pourquoi du présent document :
Monsieur le Bourgmestre, mesdames les Echevines,
messieurs les Echevins, chers Concitoyens,
Nous sommes tous conscients que la mobilité à Uccle,
avec un réseau routier atypique et un trafic automobile
sans cesse à la hausse, pose un défi difficile à relever.
Les riverains de la rue du Repos sont de longue date
exposés aux impacts négatifs du trafic automobile.
En qualité de citoyens raisonnables, ils peuvent reconnaître
les difficultés inhérentes à la gestion de la
mobilité à Uccle, et apprécient que la rue ait été mise
en zone 30 il y a quelques années.
Cependant, face à l’augmentation croissante des nuisances
et des risques, et l’inadaptation des réponses
de la Commune à leurs doléances de longue date, ces
riverains souhaitent aujourd’hui vous soumettre ce
memorandum qui fait suite à un petit exercice d’objectivation
des problèmes et de mise en commun des
observations et plaintes des habitants.
Nous espérons que ce document vous permettra de
bien comprendre les problèmes posés, et l’urgence
qu’il y a à apporter de réelles solutions.
Une ‘zone 30’ purement théorique…
La signalisation ne suffit pas :
Le panneau ‘zone 30’ placé en haut de la rue a une
visibilité insuffisante (plus particulièrement pour les
véhicules tournant à droite depuis le Dieweg). Il devrait
davantage être positionné vers l’axe de la rue,
voire être dédoublé du côté gauche.
Quant à l’indicateur lumineux de vitesse, placé pour
répondre aux plaintes régulières des habitants, force
est de constater que lorsqu’il n’est pas en panne (plusieurs
mois de chômage technique durant la seule
année écoulée !!), l’absence notoire de verbalisation
le rend très peu efficace.
Infractions chroniques de la limitation de vitesse et
déni de la situation par la police :
D’après nos comptages de vitesse, seuls 3 à 4 véhicules
sur 10 respectent la limitation. Certains poussent
le champignon jusqu’à 60km/h en pleine journée
ou le soir. Les véhicules communaux, les véhicules
de police en circulation de routine, ne respectent pas
davantage la limitation de vitesse. Les échanges téléphoniques
avec l’agent de la circulation ne sont pas
plus concluants, quand nous nous entendons dire
que dans notre rue, les voitures ne roulent « pas si
vite que ça »… (une nouvelle notion légale ?!?)
...avec un risque de sécurité routière aggravé :
Le non-respect chronique de la zone 30 est incompatible
sur le plan de la sécurité routière avec un seul
trottoir praticable sur toute la longueur de la rue,
dont la largeur n’estmême pas réglementaire (1.10m
contre 1.50mpour la largeurminimale imposée par le
Règlement Régional d’Urbanisme). Le cas de figure est
exceptionnel en Région Bruxelloise : un trottoir trop
étroit, bordé sur 300 m d’un très haut mur et avec la
proximité directe d’un trafic de transit soutenu.
Certains véhicules encombrants n’hésitent pas à dévaler
la rue avec deux roues sur ledit trottoir (alors
que techniquement, ils ont assez de place sur la
chaussée !) profitant d’une hauteur de bordure trop
réduite (9 cm) On n’ose imaginer la confrontation
avec une poussette…
…laquelle poussette, aura de toutes façons les plus
grandes difficultés à s’engager sur le trottoir là où un
garde-corps a récemment été installé par la commune,
forçant toute personne avec buggy ou autre
volume encombrant, à s’égarer sur la chaussée pour
braver les véhicules qui descendent à vive allure.
Quant à traverser la rue aux heures de pointe pour
rejoindre l’unique trottoir continu, c’est un exercice
périlleux pour les habitants qui tentent d’aller
prendre un tram, un bus ou un train (car tous les Ucclois
ne se déplacent pas exclusivement en voiture !).
Il en va de même pour remonter à vélo le Sens
Unique Limité…
Au final, une situation pour les piétons qui est à des
années-lumière des règles fixées, en décembre 2012,
par le « Plan Piéton Stratégique » de la Région de
Bruxelles-Capitale et appelle une réaction énergique.
Un trafic de transit excessif, aggravé
par les incessantes déviations :
En situation normale et sans déviation : entre 300 et
400 voitures/heure dévalent notre rue aux heures les
plus chargées (matin avant 9h00 et après-midi après
16h00). Cette valeur est doublée en cas de déviation
(un événement des plus courants). Le trafic journalier
est estimé à environ 2.500 voitures et il faut noter que
nous avons également des autocars (Lycée Français),
des camions de tous types, des engins de chantier, etc.
Une déviation de longue durée, faisant passer dans
notre rue tout le charroi du Dieweg durant trois mois
d’affilée (!) a attiré sur ce tronçon de rue une clientèle
d’habitués considérant désormais la rue du
Repos comme une extension naturelle du Dieweg…
à 50km/h.
Tout ceci dans les conditions de sécurité décrites plus
haut…
Des nuisances sonores intolérables :
La voirie a été réaménagée en 1995. Les pavés ont été
imposés à l’époque pour des questions esthétiques et
patrimoniales.Mais, pour faire des économies, ses fondations
n’ont pas été bien stabilisées : la chaussée s’est
assez rapidement déformée, pour offrir aujourd’hui
tout un assortiment de pavés désalignés, nids-de
poules et relief ‘en dos d’âne’. (Pour éviter les déformations
de la chaussée, certains véhicules n’hésitent
pas à se déporter carrément sur le trottoir de droite en
descendant, au péril des piétons utilisant le trottoir).
Face aux plaintes des riverains (bruit excessif), la
Commune a procédé à un « schlamage » en 2008.
Une opération à la durée de vie limitée et qui est totalement
partie en pièce ce dernier hiver : outre les
innombrables gravillons auxquels nous avons eu
droit des mois durant, nous sommes à présent revenus
à la case départ…
Un « instantané sonore » édifiant en dit long :
Conclusion implacable : intensité du trafic, excès de
vitesse et pavés se combinent pour produire des
émissions sonores inacceptables pour une rue à caractère
résidentiel. D’autant que le bruit est réfléchi
par l’imposant mur du cimetière.
Des réponses (ou une absence de réponse)
inadaptées
Depuis 15 ans, sous la pression de multiples demandes
des riverains, la Commune a tenté d’apporter
des solutions. Leur caractère minimaliste (un afficheur
de vitesse souvent hors service) ou provisoire
(pour rappel, un « schlamage » de la chaussée qui a
été efficace un temps contre le bruit mais a vite disparu)
n’apportent cependant pas de solution réelle
et n’ont en rien influencé favorablement les conditions
de sécurité. Faute d’un respect strict de la mesure
de limitation à 30 km/h, tous les problèmes évoqués
ci-dessus demeurent - et s’aggravent avec
l’augmentation du charroi et l’évolution du parc automobile
(voitures plus lourdes et plus larges).
Nous regrettons que la Commune ait refusé jusqu’à
présent la mise en œuvre d’interventions plus efficaces
et contestons la pertinence des arguments
avancés jusqu’ici :
• la réglementation ne permettrait pas paraît-il d’installer
des dispositifs ralentisseurs dans la rue car…
elle est trop pentue. Or, de tels dispositifs ont été
placés dans d’autres rues du quartier ou proches
(Hankar, Château d’eau, Zeecrabbe…)… tout aussi
pentues que la rue du Repos ;
• il a été parfois répondu que les vibrations émises
par des ralentisseurs de vitesse seraient préjudiciables
à la tenue du mur d’enceinte. Nous vous
laissons imaginer quelles trépidations et vibrations
sont engendrées par 2.500 véhicules par jour dont
autobus, camions et engins de chantier sur une voirie
totalement déformée, le tout à des vitesses non
adaptées (irrespect chronique de la limitation à
30 km/h).
• pour mémoire, le Plan Communal de Mobilité
(adopté en 2006) prévoyait de placer la rue du
Repos « en circulation locale ».Mais, si la Commune
a mis ce type de mesure en oeuvre du côté du Fort
Jaco, elle y a apparemment renoncé ailleurs… ;
• l’administration du patrimoine a jadis imposé l’utilisation
de pavés. Mais c’était il y a 20 ans et la voirie
d’aujourd’hui n’a de toute façon plus rien à voir
sur le plan historique avec le chemin creux de jadis.
En quoi ces pavés (non historiques) valorisent-ils
l’enceinte latérale du cimetière, alors qu’il n’y en a
pas à l’entrée même de celui-ci ? Nous remarquons
par ailleurs, que la Commune n’a eu aucune difficulté
à faire approuver le réaménagement de la
zone de parking à l’entrée du cimetière classé, alors
que ce réaménagement altèrera profondément
l’aspect typique de l’entrée du cimetière avec ses
arbres sur terre-plein. Comment expliquer dès lors,
une application des exigences de préservation patrimoniale
à géométrie variable ? Entre la sécurité
fondamentale et journalière du citoyen et des
considérations « patrimoniales » de second rang, il
ne devrait pas être difficile de faire un choix.
Pas de réponse satisfaisante en somme alors que tous
les autres paramètres vont, depuis 15 ans, dans le
rouge :
• il y a de plus en plus de trafic ;
• il y a de plus en plus d’habitants, et de nombreux
jeunes enfants dans la rue ;
• les déviations de la circulation sont devenues chroniques
dans le quartier ; que ce soit en raison du
saucissonnage des chantiers (Carsoel, St-Job) ou
pour un rien, la rue est devenue au cours du temps
une des artères de délestage favorites… ;
• les modèles de voitures sont de plus en plus volumineux
et larges. Ces 30 dernières années, la largeur
moyenne des automobiles est passée de
1,65 m à 1,8 m. Sans parler des nombreux SUV et
autres 4x4 qui renforcent bien évidemment l’agressivité
du trafic et les risques encourus par les piétons
;
• le respect de la vitesse maximale autorisée
(30 km/h) est laissé à l’appréciation et l’humeur de chacun. Faute de contrôles répressifs et de dispositifs ralentisseurs, une certaine impunité s’est instaurée
aux yeux du plus grand nombre… ;
• les piétons sont de plus en plus nombreux. Outre
les nombreux élèves du Lycée Français qui utilisent
la rue du Repos, il y a beaucoup d’habitants du
quartier qui ont découvert ou redécouvert les vertus
de la marche à pied.
Vers une nouvelle piste ?
Les réglementations sont souvent invoquées pour
justifier l’absence d’interventions rue du Repos. Pourtant,
elles évoluent et offrent de nouvelles perspectives.
C’est ainsi qu’une nouvelle circulaire régionale
relative aux zones résidentielles et aux zones de rencontre
est entrée en vigueur depuis ce 4 octobre
2013.
Il y est notamment dit que : « Sur le terrain, certaines
voiries aménagées avec une séparation en trottoir
et en chaussée, peuvent, dans leur aménagement actuel,
également prétendre au statut de zone résidentielle
ou de rencontre. C’est notamment le cas de
voiries dont les trottoirs ne sont pas praticables par
tous les piétons ou assimilés, notamment du fait de
leur largeur de trottoir très insuffisante dans l’absolu
ou par rapport au flux piéton ». Une zone résidentielle
ne doit donc plus nécessairement être aménagée
de plain-pied.
Rien n’empêche désormais que, comme dans le cas
de la Montagne de St-Job, la rue du Repos bénéficie
du statut de zone résidentielle.
Une telle option offrirait bien des avantages :
• une vitesse réglementaire maximale abaissée à
20 km/h ;
• la priorité aux piétons et aux cyclistes sur les véhicules
motorisés (cf. code de la route) ;
• une mise en conformité par rapport à des trottoirs
beaucoup trop étroits ou incomplets ;
• la possibilité d’équiper la voirie de dispositifs légers
(jardinières, barrières, potelets, etc.) utiles à la protection
des usagers faibles et pour canaliser les trajectoires
(à organiser de manière non rectilignes)
des véhicules motorisés ;
• il ne serait plus nécessaire de modifier (ou traiter)
le revêtement de chaussée extrêmement bruyant ;
les pavés pourraient être maintenus, car à une vitesse
très réduite ils ne présenteraient plus d’incommodités
;
• un aménagement dans l’esprit de ce qui a été
prévu dans le Plan Communal de Mobilité (adopté
en 2006), lequel prévoyait de placer la rue du Repos
« en circulation locale » ;
En outre, cette nouvelle disposition réglementaire
présente le grand avantage de pouvoir être aisément
testée sur le terrain, sans engager de gros frais à la
Commune. Quelques panneaux de signalisation,
quelques jardinières, barrières et potelets suffisent
désormais pour installer une zone résidentielle et en
tester l’efficacité. Un test qui en outre cadrerait parfaitement
avec le levier 4.8 du Plan Piéton Stratégique
de la Région de Bruxelles-Capitale (intitulé «
vison zéro en ce qui concerne la sécurité des piétons
»), lequel préconise justement le test de solutions innovantes.
En conclusions
Compte tenu de l’historique des courriers entre les riverains
et les autorités communales, celles-ci ne sauraient
ignorer la situation difficile qu’ont à subir les
résidents et usagers faibles dans la rue du Repos, et
ce depuis de très nombreuses années.
Alors que certaines artères uccloises ont jadis bénéficié
de mesures de protection drastiques (cf. l’avenue
de la Chênaie, le pendant de la rue du Repos sur
l’autre versant de la rue du Repos, mise en impasse il
y a une vingtaine d’années) et alors que nous voyons
des opérations de contrôle répressif des vitesses effectuées
dans d’autres rues, disposant déjà de plateaux
ralentisseurs2, nous sommes surpris de l’immobilisme
de la Commune en ce qui concerne l’analyse
de la situation et la recherche de solutions dans notre
rue.
Par le présent Mémorandum, nous revendiquons auprès
de la Commune :
• l’impérative nécessité, pour d’évidents motifs de
sécurité et de configuration atypique des lieux,
d’empêcher tout excès de vitesse à la rue du Repos ;
• le test d’un aménagement de la rue en zone résidentielle,
tel qu’il est désormais rendu possible par
la circulaire régionale du 9/9/2013 relative aux
zones résidentielles et aux zones de rencontre.
A défaut d’un test concluant de l’aménagement en
zone résidentielle :
• l’aménagement de dispositifs physiques (ralentisseurs),
seule solution à même de garantir un strict
respect de la limite à 30 km/h, 7 jours sur 7 et 24 h
sur 24 ;
• un séquençage optimisé de ralentisseurs, tous les
70 mètres (norme IBSR), suivant des réalisations
éprouvées en d’autres rues de la commune (dispositifs
ralentisseurs sinusoïdaux, efficaces tout en
évitant les à coup des véhicules et encadrés, le cas
échéant, de jardinières) ;
• une action de la Commune dès le court terme, possible
du fait que les interventions les plus urgentes
n’ont qu’un caractère ponctuel, des implications
budgétaires réduites et ne nécessitent pas de permis
d’urbanisme ;
• la définition d’une solution plus globale, couplée
au futur réaménagement du carrefour St-Job –
Chênaie – Repos, visant au remplacement du revêtement
pavé de la chaussée (trop bruyant) par un
revêtement asphaltique et visant à améliorer les
conditions de déplacements des piétons et cyclistes
(afin que celles-ci soient davantage en
phase avec les normes imposées par le Règlement
Régional d’Urbanisme).
Nous sommes naturellement à la disposition des
édiles et des services techniques pour vous faire état
oralement et in situ des problèmes rencontrés.