La place Vanderkindere a enfin son nouveau
visage ! Le projet avait été contesté, âprement
discuté, remanié, pour aboutir à sa réalisation
actuelle. Nous y avons consacré plusieurs articles
(Lettre aux Habitants n°81 et 82). Voyons ce qu’il
advenu des différentes observations et critiques
du projet.
LES POINTS POSITIFS
Ne faisons pas trop la fine bouche : l’aménagement
réalisé améliore la configuration de la place
Vanderkindere, qui avant ressemblait plutôt à un
échangeur pour les voitures.
Les différentes circulations y sont mieux séparées
et hiérarchisées. Les piétons y bénéficient de
traversées et cheminements bien balisés. La circulation
des trams y est mieux protégée et rendue
plus rapide par l’aménagement d’un rond-point,
traversé en site propre, et par la suppression des
feux de circulation. La place y a gagné en convivialité
par la plantation d’arbres, par des trottoirs
élargis au revêtement plus agréable et aménagés
pour les personnes à mobilité réduite ; ceci au
bénéfice des riverains, usagers et commerçants.
LES POINTS NÉGATIFS
Cependant, différentes propositions d’aménagement,
introduites par des associations, dont
l’ACQU, et qui avaient pour but d’améliorer le fonctionnement
de ce carrefour n’ont pas été retenues.
1. La place Vanderkindere est un important nœud
de communication ; quatre lignes de trams (3, 4, 7
et 92) y convergent. Nous avions avancé un projet
alternatif de regroupement des différents arrêts
(la Lettre n°81) ; ce qui aurait eu l’avantage de faciliter
et sécuriser les mouvements des nombreux
utilisateurs, en particulier ceux qui transitent
entre les trams 92, 4 et 7. Ce projet aurait également
permis de limiter les abattages de plusieurs
arbres rendus nécessaires pour aménager les
différents quais.
Ce projet n’a pas été retenu : la STIB et Bruxelles
Mobilité ont maintenu les 4 arrêts, aux 4 extrémités de la place ; l’arrêt du 92 direction ville en a
même été éloigné.
Pourtant, pendant la durée des travaux, un arrêt
provisoire du 92 direction ville avait été aménagé,
en face de l’arrêt vers Uccle (à hauteur de la quincaillerie).
Cet aménagement provisoire a donné
entière satisfaction tant aux riverains qu’aux
usagers, qui pouvaient ainsi passer d’une ligne à
l’autre, sans devoir traverser tout le carrefour.
Ceci démontre à postériori que notre proposition
avait du sens et correspondait à une logique de
bonne gestion de la localisation des arrêts.
2. Nous avions demandé la fusion des lignes de
tram 3 et 7 ; ce qui aurait permis de rationaliser
les arrêts de tram sur la place Vanderkindere et
supprimer les terminus actuels du rond-point
Churchill, critiqués depuis longtemps par la commune,
le comité Longchamp- Messidor et l’ACQU.
Mais voilà, la STIB, accrochée à ses horaires
cadencés et à sa volonté de ne pas modifier ces
lignes n’a rien voulu entendre. La situation actuelle
perdurera jusqu’en 2021, lorsque la station Albert
sera modifiée pour y accueillir la ligne de métro
Albert-gare du Nord et le futur terminus du 7.
3. Le marquage au sol de la traversée cyclable de
la place dans la prolongation de la rue Vanderkindere
semble dépourvu de logique.
4. La demande de l’aménagement d’une piste
cyclable avenue Churchill par la suppression
d’une des 2 bandes de circulation, comme cela a
été fait avec succès avenue Albert a été refusée,
au motif que la circulation automobile y serait
trop importante. Les responsables politiques, et
la Commune en particulier ont raté là l’occasion
d’aménager un itinéraire cyclable cohérent, du
parc Duden jusqu’au bois de la Cambre.
Dès lors, on se demande quelle est la logique du
réaménagement du rond-point Churchill, qui serait
réalisé en 2016, et qui prévoit une large piste
cyclable, en site propre. Ce réaménagement aurait
du sens s’il était raccordé à une piste cyclable sur
l’avenue Churchill, mais ce ne sera pas le cas, du
moins au stade actuel.
En conclusion, la place Vanderkindere a sans
doute gagné en convivialité et en accessibilité
pour les piétons ; les traversées de la place par les
trams en sont facilitées.
Malheureusement nos responsables politiques,
Commune et Région, en sont restés à un aménagement
minimal et consensuel, refusant de saisir
l’occasion de réaliser un projet volontariste, conçu
pour accorder une priorité réelle aux transports
en commun, piétons et cyclistes.
François Glorie