« Il y a dans notre monde, un courant scientifique, philosophique
et théologique hostile à la nature. C’est un
véritable extrémisme. J’en ai assez de ces talibans qui nous
imposent leur vérité dans la presse, dans les universités. Ils
s’en foutent complètement des générations futures ». [1]
Cette déclaration sévère qui interpelle les humains que
nous sommes, est de la plume de Pascal Picq, un paléoanthropologue
au Collège de France qui vient de publier un
remarquable ouvrage qui s’intitule « De Darwin à Levi-
Strauss. L’homme et la diversité en danger ». [2]
Il n’est pas question pour nous de sombrer dans des considérations
pessimistes et alarmistes, mais au contraire de
tenter de comprendre l’évolution de notre civilisation en
rapport avec notre support vital qu’est notre Terre.
Certains chercheurs chevronnés parlent aujourd’hui de
sixième extinction, se basant notamment sur le rôle des pesticides
systémiques dans l’érosion globale de la biodiversité.
Nous sommes évidemment convaincus qu’on ne peut pas
comprendre le rôle de l’homme dans notre biosphère sans
se référer à l’évolution de notre environnement terrestre
à la fois physique, biologique et social, et sans prendre
réellement conscience des conséquenes de l’évolution
démographique de la population. Gobalement, comme
le dit Pascal Picq : « Rien qu’au cours de ces 60 dernières
années, la population mondiale a été multipliée par trois.
Et puis, second élément, l’empreinte écologique a été
multipliée par un coefficient qui se situe entre 10 et 100,
selon les populations ». D’où une de ses conclusions : «
Globalement, cela correspond à un cancer brutal et virulent
à l’échelle de la planète ».
Tout en reconnaissant qu’il existe beaucoup d’évolutions
positives, force est de reconnaître qu’« une partie importante
des maladies et des problèmes de santé actuels,
comme les grippes, les cancers, les maladies auto-immunes,
etc., sont les conséquences de différents choix de productions
et de modes de vie de notre société ».
Un exemple : notre mode de vie , nos moyens de déplacement
sont fortement marqués par l’usage abusif de la
voiture dont le parc, globalement, ne cesse d’augmenter.
Changer de mode de vie s’impose et implique notamment
de comprendre que marcher dans la ville, relève d’un
geste culturel de survie. Nous avons tous encore beaucoup
d’efforts à faire pour vivre d’une manière plus cohérente.
D’où ma référence au célèbre architecte de métropole
(dont celle de Montréal), Clément Demers, qui lors d’un
passage récent à Bruxelles a clairement affirmé : « Il y a de
l’animation à Bruxelles. Je ressens le besoin et le plaisir de
marcher dans une cité comme celle-là. Il faut donner toute
son importance aux piétons pour améliorer la qualité d’une
ville » [3]
D’où évidemment par exemple l’importance de l’Agenda 21
dont la mise en oeuvre progressive par la commune d’Uccle
est porteuse d’espoirs.
Nous continuerons aussi à l’ACQU à privilégier de nouvelles
réflexions et actions, notamment dans le domaine
des transports en commun, afin de concrétiser la mise en
place d’options culturelles et urbaines d’intérêt général
s’inscrivant dans la survie de notre société.
Bernard Jouret