Article paru dans la Lettre aux habitants n° 61, septembre 2009.
Monsieur ANTOINE, cher Paul,
Quel homme exceptionnel vous étiez. Grand homme, polyvalent dans le savoir et omniprésent dans le service. Homme de valeur et de valeurs, homme de cœur, de foi, de convictions, de devoir, de fidélité, de courage, de solidarité, de réflexion, de service, d’écoute et de patience. Partisan du respect des gens, des droits et des valeurs ; du prévenir plutôt que guérir. Citoyen du monde, du pays et d’Uccle. Toujours disponible, généreux et dévoué, toujours attentif à la famille, à l’ACQU et à la société.
Modeste, humble et discret au point que la plupart ignoraient ou savaient très peu de vos immenses connaissances professionnelles, techniques et générales, de votre nombreuse famille, de vos éventuels soucis liés à la famille et à la santé. Peu avait filtré de votre tranche horaire quotidienne réservée à vos petits-enfants que vous alliez chercher à l’école, puis accompagniez dans leurs devoirs et leçons, dans le climat affectueux, réconfortant, serein et organisé dont votre épouse avait le secret.
Plusieurs choses vous étaient étrangères : la sensation de faim, la fatigue, la médiocrité, l’idée de supériorité, les prérogatives, l’esprit de revanche, les vacances !
Inlassable, scrupuleux et persévérant, vous avez travaillé durant plus de 30 ans au service de l’ACQU et quasi 30 ans de Radio 1180 (le 30e anniversaire tombant le 25 juin 2009). Au rythme de 60, 80 heures et plus par semaine depuis près de 20 ans. Car les centaines d’heures que vous passiez avec plusieurs d’entre nous séparément ou aux réunions, ou lors du sacro-saint mardi soir à la Commune, puis de la digestion et répercussion dans les avis, dans les courriers, dans la Lettre aux habitants et à la radio citoyenne, et les centaines d’heures au téléphone (avec tout Uccle et de partout), et celles mises à compenser au pied levé les absents, surchargés ou indisponibles, toutes vous les totalisiez en une somme d’heures de travail immense.
De nouveau, avec la compréhension de votre épouse, autre monument de la grandeur humaine.
Votre droiture, votre respect des gens et des rôles respectifs, votre attachement à l’amélioration des choses ont progressivement fait comprendre aux autorités et aux administrations que l’action citoyenne se faisait dans l’intérêt général, en critique éclairante et positive, en lanceur d’alerte et pour aller dans le bon sens. Par cette influence constante et constructive, jointe à la qualité intrinsèque du personnel communal, Uccle est devenue une des meilleures Communes pour l’accueil des visiteurs, le service au public, la maturation et la bonne tenue des dossiers d’urbanisme et d’environnement.
Davantage que par des discours ou de la théorie, vous montriez et formiez par l’exemple, le travail inlassable, l’écoute perpétuelle, le dialogue, l’apaisement des tensions, l’information et l’éducation permanente, la recherche de solutions, le dévouement durable. Avant la lettre, et pas-à-pas, vous pratiquiez la citoyenneté en éveil, la démocratie participative, le développement durable, en vue de bonnes conditions de vie, d’un monde durable, d’une humanité responsable.
Homme de paix, de réflexion et de service. Votre devise aurait pu être : Continuer à bien faire l’oeuvre entreprise, en allant jusqu’au bout de son engagement et de ses forces.
Si Gandhi est l’apôtre mondial de la non-violence, vous êtes un grand pionnier de la citoyenneté. Corps et âme au bénéfice de l’humanité. Peut-être, malgré votre modestie qui esquivait les honneurs, existera-t-il un jour une Palme ou un Prix ANTOINE de la citoyenneté !
Un défunt, c’est une bibliothèque qui part ; dans votre cas, c’est vrai au propre et au figuré ; mais c’est également un arbre d’amour qui s’en va. Après avoir donné des fruits dans votre famille et chez les citoyens.
Profond merci pour tout et bon voyage. Que votre exemple reste vivace et se multiplie dans le monde.
André ROBE.
Ancien administrateur de l’ACQU,
ancien président du GUTIB,
citoyen du monde.