Plus personne ne peut nier l’engouement grandissant pour la petite reine et la mobilité douce et intelligente, qu’elle soit électrique ou non, ceci sans parler des trottinettes.
Invisibles il y a peine quelques années, les vélos cargos, transport de famille fleurissent sur nos routes. Cargo à l’avant pour les enfants et les courses, fauteuils rallongés pour deux enfants à l’arrière ... Quelles que soient les raisons de cet changement : écologique (choix d’une mobilité moins émettrice de CO2), économique (un vélo cargo avec assistance électrique coûtera toujours moins cher qu’une voiture et nécessite moins d’énergie), pratique (place limitée dans la maison, pas de places pour deux voitures dans le garage voiture) … ou une combinaison de plusieurs raisons.
Cependant, il faut bien reconnaître que cette augmentation ne relève pas spécialement de politiques volontaristes en terme de mobilité et de sécurité, et ce particulièrement à Uccle. Car si gouverner c’est prévoir, on peut déjà prédire que les enfants qui sont actuellement conduits à l’école et à leurs autres activités par leurs parents en vélo, souhaiteront rapidement acquérir leur autonomie sur deux roues. Annonçant la mobilité du futur.
Or, la faible implication de la Commune dans la mobilité douce et la sécurité risquent d’en refroidir plus d’un : sans infrastructures sécurisées qui donnent la priorité aux usagers les plus vulnérables, ces futurs jeunes cyclistes, adultes de demain, se voient déjà niés leur droit à l’autonomie.
Le passage à une ville 30 km/h est déjà un pas un avant. Mais il trébuche sans arrêt sur le manque d’infrastructures forçant les automobilistes à ralentir et respecter les limitations de vitesse. Quand les politiciens comprendront-ils qu’un coup de peinture sur la chaussée ne représente pas la moindre sécurité ? A t’on jamais vu une vie sauvée par un dessin sur le sol ? Non, il faut des aménagements qui forcent le respect de la personne sur la voie publique, qu’il s’agisse d’un piéton ou d’un cycliste et ce quel que soit son âge.
Forcer, imposer voilà des mots qui sonnent comme des insultes pour les défenseurs des soi-disant libertés. Les permis de conduire sont-ils des permis de tuer ? Nous vivons une époque où d’aucuns considèrent qu’un véhicule de deux tonnes avec cinq cents kilos de batterie est un véhicule écologique, prouvant ainsi que raison et voiture sont souvent deux notions peu compatibles. L’oxymoron « voiture propre » permet de se donner bonne conscience. Quelles sont les chances d’une personne à pied ou en vélo de survivre à une rencontre involontaire avec un véhicule écolo de ce gabarit ?
Favoriser la mobilité douce par des mesures qui assurent la sécurité des usagers faibles est une condition sine qua non si on veut impulser un changement dans les habitudes de mobilité. Non seulement les citoyens sont demandeurs, mais ils en seront reconnaissants aux politiciens qui oseront sortir de sentiers battus (devrait-on dire « auto-routes urbaines asphaltées ») ?
D’autant plus que nous vivons une période où les prix de l’énergie s’envolent. Permettre aux citoyens de s’affranchir d’une dispendieuse mobilité sur quatre roues, ne représente pas une utopie mais une étape d’une indispensable nécessité.
Nombre de parents montrent l’exemple, il serait temps que la Commune le suive et impulse un changement. Cela passe par une politique volontariste qui limite et interdit le trafic de transit dans les quartiers résidentiels et les rues où se situent les écoles. Seules ce type de mesures permettra à la mobilité douce et intelligente de se développer.
Pour l’Association pour la Sécurité des Enfants à Vélo (ASEV)
Thierry Wynsdau