Sauvez le tram 51 !

Article paru dans la Lettre aux habitants n° 68, juin 2011.

Le parcours du tram 51, entre son terminus « Van Haelen », situé près du Delhaize de Beersel, et la station Albert est caractéristique des difficultés des transports en commun à Uccle. D’un bout à l’autre de son parcours, le tram est englué dans la circulation de la chaussée d’Alsemberg : voirie étroite, densément peuplée, bordée de nombreux commerces, et traversée de multiples voiries sur lesquelles la circulation est également saturée, surtout aux heures de pointe. La fréquentation de cette ligne est élevée et des mesures importantes sont indispensables pour en accroître la régularité et la vitesse de circulation.

Sans doute la solution optimale serait-elle celle d’un site propre, qui lui garantirait alors une circulation rapide et régulière. Mais cette solution entraînerait une levée de boucliers de commerçants et d’automobilistes ; le monde politique ucclois et régional n’est sans doute pas prêt à s’engager dans cette voie. Nous pensons cependant que la STIB et la Région bruxelloise doivent prioritairement investir des moyens supplémentaires pour améliorer la rapidité sur cette ligne.

Pendant les vacances scolaires, en particulier les mois de juillet et août, le tram 51 offre des vitesses relativement élevées. Au départ du terminus « Van Haelen » situé au Fond de Calevoet, l’usager rejoint le centre d’Uccle en maximum 10 minutes, la station Albert en moins de 20 minutes, la gare du Midi en maximum 25 minutes. Il s’agit de performances satisfaisantes (bien qu’améliorables), dès lors que les fréquences et le confort restent acceptables. Mais dès le mois de septembre, c’en est fini. Les temps de parcours s’allongent, les trams sont bondés, la garantie de ne pas rater sa correspondance s’envole en même temps que le respect des horaires.

Face à ce constat, notre Groupe de travail Mobilité s’est demandé comment il serait possible de maintenir toute l’année une bonne qualité de service entre le terminus Sud et la station Albert ; ainsi qu’en sens inverse. Il paraît que la STIB a aussi réalisé une étude sur ce sujet il y a quelques années. Malheureusement, personne ne semble en connaître les conclusions. Pour 2014, la Ministre Grouwels annonce que des investissements seraient envisagés pour la chaussée d’Alsemberg. Mystère …..

Notre groupe Mobilité a réalisé une analyse systématique et détaillée des différentes mesures à prendre pour accroître la vitesse de circulation du tram 51. Ces propositions ont été publiées dans les n° 66 et 67 de la Lettre aux Habitants. Nous engageons vivement le lecteur à en prendre connaissance sur le site : www.acqu.be.

L’adoption de toutes ces propositions devrait améliorer sensiblement la vitesse commerciale du tram 51. La capacité de transport de la ligne et la fréquence de passage des trams serait augmentées grâce à la diminution des périodes d’immobilisation provoquées par une densité automobile trop élevée. Les usagers seraient donc doublement gagnants : en termes de temps de parcours et de fréquence !

Les différentes limitations au trafic automobile proposées ne nous paraissent pas excessives. Ces pro- positions produisent des effets surtout pendant les heures de pointe et ne touchent que le nombre « excessif » de voitures, soit le faible pourcentage qui génère les files. Pendant le reste du temps, elles n’ont que peu d’impact. Le report sur des voiries de quartier est donc faible et doit – s’il est néanmoins constaté – être empêché par des mesures adaptées (sens uniques contraires, interdictions locales,...) qui relèvent de l’autorité communale.

De manière globale, une plus grande rapidité du tram devrait attirer dans les commerces ucclois des clients supplémentaires qui, jusque là, se déplaçaient en voiture. C’est le transfert modal qui est en marche ! Un tram qui roule, ce sont des clients supplémentaires qui leur rendront visite plus facilement, plutôt que de tourner en rond en voiture à la recherche d’une place de parking
rare et coûteuse ! Et le centre d’Uccle deviendrait très attractif puisqu’il serait facilement accessible en tram de tous les coins de la commune.
Pour compenser la perte d’emplacements de parkings dans le centre d’Uccle, un parking souterrain place Vander Elst pourrait s’envisager, mais à condition de débarrasser cette place des parkings existant en surface car il ne pourrait s’agir d’un prétexte pour attirer des automobilistes supplémentaires ! La convivialité de cette place y gagnerait sûrement. De manière plus générale, pour que l’opération « sauvez le tram 51 » réussisse à Uccle de manière exemplaire, il importe que la Région bruxelloise et la Commune d’Uccle traduisent concrètement et partout sur le terrain où elles sont compétentes les objectifs louables de réduction du trafic automobile inscrits dans leurs plans respectifs.

Pour le groupe Mobilité ALAIN THIRION