Ce 1er juin 2012 les 6 principales formations politiques uccloises (CdH, Ecolo, FDF, PS, MR et VLD ) avaient été invitées à confronter leurs idées et positions en matière de mobilité à Uccle, sur base d’un travail de réflexion mené par l’ACQU.
Outre les problèmes de congestion (transport individuel et public) que l’on peut constater sur le terrain, le point de départ de notre réflexion trouvait son origine dans l’engagement pris par la Région de Bruxelles Capitale de réduire de 20 % le trafic routier en 2020 par rapport à la situation de 1999. Cet engagement (Plan IRIS 2) découle d’une obligation imposée par l’Union Européenne.
Si Ecolo et le CdH ont souscrit à cette nécessité de réduire la pression automobile, le FDF a au contraire jugé cet objectif irréaliste. Au mieux a-t-il partagé son souhait de faire en sorte de ne pas aggraver la situation. Les autres partis n’ont pas soulevé la question. Bref, le moins qu’on puisse dire est que le sujet est délicat et que finalement aucune mesure énergique n’a, selon nous, été réellement avancée. Aussi nous voyons mal comment les quelques propositions formulées lors de la soirée du 1er juin pourraient aboutir à la réalisation des objectifs du plan IRIS 2.
En guise de promesse pour résoudre les problèmes de congestion routière, les représentants des partis invoquent néanmoins volontiers l’arrivée prochaine du RER et du métro. Ils déclarent également vouloir « fluidifier » les grands axes.
LE RER ET LE MÉTRO.
Il nous semble un peu trop simple d’invoquer, dans le cadre de la nouvelle législature communale de 2012-2018, le RER et le métro comme principales solutions aux problèmes actuels de congestion routière à Uccle. D’une part la Commune n’a que peu d’emprise sur ces projets mais surtout les véhicules ne circuleront pas avant 2020 pour le RER et 2030 pour l’hypothétique métro. Les études préparatoires pour l’extension du métro vers Uccle ne seront même pas engagées avant 2018 voire 2020, c’est-à-dire en fin de législature. Ces deux projets recèlent par ailleurs de nombreuses failles économiques et techniques dont nous avons largement parlé au sein de nos publications (par exemple, le passage d’un RER à Uccle Calevoet n’est qu’une fable dans la mesure où n’y est pas prévu la mise à 4 voies).
Tout en ne perdant pas de vue l’évolution de ces méga-dossiers, il serait néanmoins important que, lors de la prochaine législature, nos représentants communaux, en coopération étroite avec la Région, se concentrent en priorité sur l’amélioration et le développement du potentiel existant : nos lignes de trams et de bus, une gestion plus cohérente du parking, globalement une réévaluation du Plan Communal de Mobilité (PCMU).
LA FLUIDIFICATION.
Il y a deux manière de fluidifier un axe routier : soit on diminue le nombre de véhicules en circulation ( zones à circulation limitée, sens uniques, boucles, péage urbain, taxe au kilomètre,...) ; soit on élimine le plus possible les obstacles qui freinent le trafic (carrefours, traversées piétonnes, etc...). Cette seconde méthode, qui n’est efficace que durant quelques années, revient en quelque sorte à « autoroutiser » la voirie.
La plupart des partis politiques ne semble pas envisager la diminution du nombre de véhicules sur nos axes. C’est donc probablement la seconde solution qu’ils évoquent lorsqu’ils parlent de fluidification.
Pourtant cette approche constitue un leurre dans le contexte ucclois. Vu leur largeur limitée, vu l’intensité des activités (écoles, commerces, logements, etc) qui bordent les voiries principales d’Uccle (chaussées de Waterloo, d’Alsemberg, de St Job et de Drogenbos, rue de Stalle, avenue Brugmann, etc…), les conditions matérielles ne permettent pas, tant pour des raisons de sécurité que pratiques, de les gérer à la manière de voies rapides. Et encore même si on y parvenait, le supplément d’automobiles que cela attirerait finirait par percoler tôt au tard à travers les mailles résidentielles.
Tant qu’à faire de la fluidification, autant donc le faire au bénéfice du transport collectif (via l’installation de feux prioritaires, de bandes prioritaires aux carrefours et de sites propres si possible). Mieux vaut faciliter l’accès à un bus ou un tram transportant 15, 20 ou 40 personnes plutôt que d’attirer quelques voitures supplémentaires transportant en moyenne 1,5 personne par véhicule. D’aucuns rappelleront la marge de manœuvre limitée de la Commune dans ces dossiers. Les grands axes traversant Uccle sont en effet gérés par la Région et les rapports avec la STIB n’ont pas toujours été les meilleurs. Cependant, nous osons croire, dans l’esprit d’une bonne gouvernance, qu’une collaboration constructive reste possible entre Uccle, sa Région et les organismes qui leurs sont liés.
APPROFONDIR LE SUJET
En vue d’aborder et d’approfondir ces quelques questions dans un contexte plus privilégié que la rencontre - somme toute très formelle - du 1er juin dernier, l’ACQU a convié une deuxième fois le CdH, Ecolo, le FDF, le PS et le MR à participer, chacun à son tour, à une soirée d’échanges en cette fin du mois d’août. En définitive, seuls le CdH, Ecolo ainsi que le FDF ont répondu favorablement à notre invitation.
Ces rencontres ainsi que le débat politique du premier juin, seront évoquées dans notre Lettre aux Habitants du mois de septembre 2012. Pour ceux qui ne seraient pas encore abonnés à cet excellent (!) journal, c’est l’occasion de le faire. (Abonnement annuel : 8 EUR/4 numéros.)