VOUS AVEZ DIT « COMITE DE QUARTIER » ?

Depuis 1974, l’ACQU réunit un nombre de Comités de quartier et associations, dans un objectif partagé de prendre soin de l’environnement de vie quotidien des habitants de notre commune. Au fil des ans, le nombre de Comités membres n’a fait qu’augmenter ; l’ACQU en compte aujourd’hui 26.

Mais qu’est-ce donc exactement qu’un Comité de quartier ?
Quels en sont les avantages et objectifs ? Et comment en créer un ?

Dans cet article, nous tenterons de répondre à ces questions, et, nous l’espérons, de vous (re)motiver à rejoindre ou créer votre Comité de quartier.

Un Comité de quartier est un ensemble de citoyens et citoyennes habitant un même territoire à l’échelle d’un quartier, qui s’associent pour oeuvrer ensemble à la création ou le maintien d’un environnement de vie et d’habitat qui respecte leurs droits fondamentaux tels que celui de se déplacer, se réunir, être en bonne santé, avoir accès à un espace vert…
Wikipedia nous apprend que :
« Leur champ d’activité concerne, non pas la défense d’intérêts particuliers, mais les questions d’intérêt général : voirie, circulation, propreté, voisinage, etc. Leur organisation, rôle et activités peuvent différer d’un quartier ou d’une ville à l’autre. Ils contribuent notamment à la question de la démocratie participative et peuvent tenir un rôle politique de revendication et de proposition, et d’action. Ils sont parfois aussi des lieux d’éducation permanente proposant la participation des citoyens à l’élaboration des décisions qui les concernent. Ce sont des lieux d’expérimentation de formes ou de contributions pour un renouveau de la démocratie, à l’heure où certaines élections connaissent des taux majoritaires d’abstention. »

Bien souvent, c’est au départ d’une lutte commune contre un projet perçu comme menaçant pour le quartier qu’un Comité ou une association de quartier voit le jour. Des citoyens et citoyennes s’unissent alors pour se battre contre un projet s’annonçant comme délétère à l’échelle d’un quartier entier, avec souvent même des conséquences potentielles pour la Commune dans son ensemble. Pensons par exemple au dossier qui a marqué la naissance de l’ACQU : celui du projet, dans les années septante, de la traversée d’Uccle par un tronçon du ring de Bruxelles qui aurait constitué une déchirure de la Commune.
Un Comité de quartier peut aussi émaner de l’énergie d’individus qui souhaitent tisser du lien entre riverains, à réfléchir et agir ensemble à l’amélioration de leur cadre de vie, en s’attaquant à de petits et grands problèmes.

Certains Comités de quartier sont par la force des choses plus actifs que d’autres, tant en termes de projets menés, que du nombre de leurs membres actifs. Il n’est en effet pas forcément évident, en tant qu’individu, de trouver du temps à y consacrer en plus du temps passé au travail, en famille ou aux loisirs. Pourtant, s’investir dans un Comité de quartier pourrait être qualifié de « temps perdu pour en gagner ». Forts de l’adage « seul on va vite, ensemble on va plus loin », nous pouvons considérer l’investissement dans un Comité de quartier comme une reconnexion à notre pouvoir citoyen individuel, en complément et en parallèle de notre action citoyenne effectuée tous les 5 ans par le biais des urnes.

Les Comités de quartier constituant un interlocuteur entre les habitants et les élus locaux, ils permettent aux habitants d’un territoire d’interagir plus concrètement et plus efficacement avec leurs représentants Communaux et ainsi faire remonter des observations et des idées pour une meilleure adéquation entre politiques et qualité de vie locales.
Ainsi, le Comité de quartier constitue une porte d’entrée idéale pour la participation citoyenne, l’implication des habitants dans la gestion de leur Commune.

A l’heure où la participation citoyenne en Belgique semble être au plus mauvais point -en témoigne l’étude menée conjointement par l’ULB et la VUB, et dont les résultats ont été présentés en mai 2023-, le rôle des Comités de quartier n’a jamais été aussi important.

Se pose évidemment la question de la mobilisation et de l’implication citoyenne, véritables défis de la participation. Ce n’est en effet pas tout de proposer des plateformes ou organes permettant la participation, encore faut-il que les personnes trouvent le temps d’y participer -ou décident de le trouver- en y voyant les façons dont ce fameux « temps perdu pour en gagner » peuvent leur bénéficier.

Enfin alors, pourquoi donc rejoindre le Comité du quartier que vous habitez, ou en créer un si votre quartier n’en dispose pas encore ?

Comme expliqué ci-dessus, le Comité ou l’Association de quartier permet de trouver un relais par lequel s’adresser à des Services Communaux parfois difficiles à joindre pour se sentir réellement entendu. Le Comité de quartier peut participer à nous rendre notre pouvoir citoyen et à l’exercer de façon constructive et concertée.

De façon concertée, en effet, car plutôt que de hurler son désaccord en tête à tête avec son écran d’ordinateur, sur l’un ou l’autre réseau ‘social’ où nous ne nous retrouverons en fin de compte qu’enfermés dans une caisse de résonance sans ouverture à l’échange de points de vue et d’expériences, nous pouvons au sein de notre Comité de quartier rencontrer nos voisins. Vraiment les rencontrer. Prendre le temps de les rencontrer. Autour d’un verre ou d’une auberge espagnole, pourquoi pas, mais surtout en parlant ensemble de sujets de fond qui touchent à la qualité de vie dans notre quartier, à notre pouvoir d’action en tant qu’habitant, à l’exercice de ce pouvoir citoyen.

Se réunir en Comité de quartier, c’est oeuvrer à se sentir bien localement, là où l’on vit. En réfléchissant et en mettant en oeuvre des actions permettant de nous réapproprier l’espace public de notre lieu d’habitat, cet espace vers lequel nous revenons chaque jour.
Par des contacts et échanges réguliers avec les membres de notre quartier, nous sommes d’autant plus prêts et disponibles à répondre au prochain projet qui viendrait menacer la vie locale.

Etre en lien avec nos voisins directs et plus éloignés, c’est aussi se rendre compte, par l’échange, de leur réalité quotidienne. Se mettre à la place de l’autre aide à le comprendre et à cesser de le voir comme faisant partie d’une masse abstraite et indéterminée -trop- différente de nous. De par

l’échange posé de points de vue, nous pouvons faire converger les opinions plutôt que de les opposer, et ainsi faire émerger une vision globale, non-cli- vante et inclusive d’une thématique ou situation donnée. Ce qui sera d’une aide précieuse dans le cas d’un dos- sier brulant et difficile, où la passion du moment aura tendance à diviser les individus, là où la raison permettra plutôt de faire converger les positions.

Il serait totalement illusoire et naïf d’imaginer aligner tous les points de vue vers une pensée unique et lissée. Quelle serait d’ailleurs encore la créativité qui pourrait naître d’une mer aussi calme ?
De l’opposition, de la contradiction, de la projection dans une réalité différente de la nôtre peuvent émerger la créativité et l’invention de solutions, de façon nouvelles de vivre ensemble, tout en respectant les besoins de chacun.

Avec l’ACQU, les Ucclois disposent d’un outil précieux dont ils et elles peuvent bénéficier par le biais de leurs Comités de quartier. Au départ de la mission d’Education Permanente qui nous est confiée par la Communauté française et pour laquelle nous sommes financés, l’ACQU souhaite soutenir et stimuler cette dynamique de démocratie, de citoyenneté et de participation locales.

En tant que Comité de quartier existant, vous pouvez faire appel à nous pour vous aider dans votre (re)dynamisation, la mobilisation de votre public cible. Si vous êtes un Comité de quartier existant qui n’est pas encore membre de l’ACQU, sachez que nous sommes toujours ravis de voir de nouveaux Comités nous rejoindre et que nous accueillerons avec plaisir votre candidature. Pour autant que les valeurs portées par votre Comité soient alignées avec celles présentées dans notre charte, que vous retrouverez sur notre site web, ou qui peut être obtenue sur simple demande. Et dans le cas où vous souhaiteriez rejoindre ou créer un Comité de quartier, n’hésitez pas également à entrer en contact avec nous.


L’éducation permanente est un mouvement de pensée qui cherche à favoriser et à développer une prise de conscience et une connaissance critique des réalités de la société ; des capacités d’analyse, de choix, d’évaluation et d’action ; des attitudes de responsabilité et de participation active à la vie sociale, économique, culturelle et politique. Elle s’adresse principalement à un public adulte, en-dehors des structures d’éducation habituelles, en s’ancrant notamment dans le tissu citoyen et associatif dont elle vise à stimuler l’expression.


Pauline Lemaire chargée de mission