Plusieurs études récentes relatives à la question du logement semblent démontrer que la population bruxelloise va continuer à augmenter dans des proportions importantes au cours des décennies à venir [1]. Une analyse détaillée des données indique que les besoins prioritaires liés à ce boom démographique se situeront essentiellement dans l’offre de places nouvelles dans les écoles et dans les crèches, de logements adaptés et abordables pour les familles nombreuses à revenu modeste, pour les familles monoparentales et pour les personnes âgées (logements intergénérationnels).
Notons que les jeunes familles issues de la classe moyenne continuent à quitter Bruxelles pour s’installer en périphérie (brabançonne ou bruxelloise), là où elles peuvent disposer pour le même prix d’un loge-ment plus confortable qu’en ville. Généralement ces ex-citadins continuent à travailler et à sortir (loisirs) à Bruxelles-centre et donc à faire la navette.
Cette conjoncture particulière est stimulée par le secteur privé. Sans véritablement se préoccuper de considérations sociales, écologiques ou urbanistiques (personne n’ignore pourtant les travers liés à l’étalement urbain), les promoteurs privés continuent à inonder le territoire des communes périphériques - peu importe qu’elles soient situées en périphérie bruxelloise ou brabançonne - de projets immobiliers à vocation résidentielle. Quant à nos élus communaux et régionaux, ils ne montrent généralement que peu d’opposition au phénomène puisque l’installation de cette classe moyenne sur leur territoire est synonyme de revenus supplémentaires. La rivalité entre les communes et les régions est de fait une aubaine pour le secteur privé. Toutefois, les nouveaux ensembles résidentiels non seulement ne répondent pas au besoin en logements à prix abordables mais ont, au contraire, la fâcheuse tendance à tirer le prix de l’immobilier vers le haut tout en hypothéquant l’intégrité et l’équilibre des autres fonctions du territoire (les intérieurs d’îlots sont particulièrement menacés).