NOUVELLE MOBILISATION CONTRE L’INSTALLATION D’UN HORECA DANS LA FORET DE SOIGNES, AU NIVEAU DE L’ESPINETTE CENTRALE

Site de l’Espinette centrale avant et après la construction d’un parking, de chemins d’accès bétonnés et d’une vaste terrasse autour des maisons du garde forestier.

Pour la troisième fois depuis novembre 2021, les 2 mêmes demandeurs introduisent une demande de permis d’environnement visant à changer l’affectation des maisons du garde forestier de l’Espinette centrale pour exploiter un horeca à leur niveau.

Rappel historique :

Il faut rappeler que ces demandeurs avaient retiré, en novembre 2021, leur première demande, compte tenu d’une très vive opposition de la population lors de l’enquête publique.

La députation de la province du Brabant flamand avait ensuite refusé leur deuxième demande, fin décembre 2022, grâce au recours introduit par plusieurs riverains faisant partie du Comité de quartier de l’Espinette centrale et conjointement avec les Amis de la Forêt de Soignes, contre la décision du Collège de de Rhode St Genèse (RSG) qui avait intégralement octroyé ce permis, sans tenir compte des très nombreuses objections que les citoyens avaient soulevées.(cf la LETTRE AUX HABITANTS 115 mars 2023).

Il faut également rappeler que ce projet d’horeca est porté par ANB (Agenstschap voor Natuur en Bos) dans le cadre d’une vision touristico-récréative de la Forêt de Soignes alors que l’Espinette centrale est un site Natura 2000, classé par arrêté royal depuis 1959 et une zone tampon de l’UNESCO. C’est ANB qui a accordé une concession aux demandeurs pour exploiter l’horeca projeté, après les avoir sélectionnés sur base d’un appel d’offre. Il faut souligner le manque de transparence dans ce processus de sélection qui n’a pas été expliqué ; les conditions de la concession n’ont pas non plus été communiquées alors qu’elles sont nécessaires pour comprendre les véritables enjeux d’un tel projet et les intérêts réels des demandeurs.

Il est indispensable de rappeler que cet horeca fait partie d’un projet global et plus vaste, élaboré par ANB, visant à installer une porte d’accueil de la Forêt de Soignes au niveau de l’Espinette centrale.

Ce projet unitaire a été intentionnellement divisé en 2 demandes de permis d’environnement séparées, selon la pratique illégale du "saucissonnage", dans le but de pouvoir contourner les règles environnementales très contraignantes dont ANB doit pourtant être la garante : dans une première phase, une demande pour la construction d’un parking ; dans une deuxième phase, une demande de changement d’affectation des maisons du garde forestier en horeca bénéficiant des installations réalisées lors de la première phase.

Pour la première phase du projet global, un permis a été délivré par le Collège de RSG en date du 20/2/2020, c-à-d durant la période covid, à ANB et à l’agence flamande De Werkvennootschap (DWV), chargée de la gestion de travaux de mobilité complexe d’intérêt stratégique, pour la construction d’un parking bétonné et pavé pour voitures et vélos au sein de la Forêt de Soignes. La construction de ce parking qui a détruit près de 5000 m2 d’habitat - et alors qu’il existait un parking qui aurait pu être réaménagé pour éviter un tel saccage - a été fallacieusement présentée comme étant d’un intérêt primordial pour la mobilité, alors qu’il s’agit en réalité d’un parking récréatif destiné aux promeneurs et aux futurs clients de l’horeca (cf la LETTRE AUX HABITANTS 115, mars 2023).

Il est essentiel de souligner que la population n’a pas été informée d’un tel projet (ANB et DWV n’ont pas respecté leur devoir d’information et la commune de RSG est restée muette). Elle n’a pas non plus été avertie de l’octroi du permis qui a été affiché durant la période de confinement. Ce permis a été découvert à la sortie du confinement, lors de l’abattage des arbres début juillet 2020, à un moment où tous les délais de recours classiques étaient largement dépassés. Dans ces conditions, plusieurs riverains faisant partie du Comité de quartier de l’Espinette centrale et les Amis de la Forêt ont été contraints d’introduire une procédure de cessation environnementale contre ce permis. Cette procédure est actuellement pendante devant la Cour d’Appel, le tribunal de 1ère instance NL de Bruxelles s’étant déclaré incompétent. Les plaidoiries d’appel auront lieu en 2024.

La demande actuelle d’horeca :

Elle concerne la deuxième phase du projet global. Elle est introduite de manière trompeuse indiquant qu’il s’agira d’un lieu de restauration et de boissons pour "les récréants de la Forêt de Soignes", d’impact spatial limité et d’intérêt public.

En réalité, cette nouvelle demande reste très similaire aux 2 précédentes et reste tout aussi inacceptable. Il s’agit encore une fois d’un projet d’ampleur qui s’inscrit toujours dans la rubrique "café/restaurant/dancing" et qui prévoit à nouveau une exploitation intensive, 7 jours sur 7 et durant toute l’année, avec des horaires très étendus (de 9h à 18h d’octobre à mars ; de 8h à 22h d’avril à septembre) et d’accueillir 150 personnes.

Dans ces conditions, ce projet aura inévitablement des effets très délétères sur l’environnement en soulignant qu’il n’y a pas eu d’étude évaluant spécifiquement l’impact environnemental de l’horeca projeté compte tenu de la présence du parking (les eaux usées seront dirigées dans la Forêt de Soignes et favoriseront la pollution des sols et de la nappe phréatique, les maisons n’ayant pas de système d’égouttage ; la pollution lumineuse sera très importante et impactera profondément la forêt, les maisons étant situées à près de 100 m à l’intérieur de la forêt ; la pollution sonore sera inévitable et touchera l’ensemble de la faune ; les mouvements de circulation seront augmentés). De plus, ce projet n’est manifestement pas destiné à servir l’intérêt public mais bien l’intérêt commercial des demandeurs, l’activité intensive et les heures d’ouverture tardives ciblant un tout autre public que les récréants de la Forêt de Soignes (les promeneurs, joggers et amoureux de la nature) auxquels il prétend s’adresser. Enfin, il permettra des activités d’horeca importantes dans la mesure où elles ne sont pas précisées dans la demande et constituera le début d’une transformation insidieuse du site de l’Espinette centrale en un site comparable à celui des "Jeux d’Hiver" du bois de la Cambre.

La répétition des demandes pour ce même projet vise à obtenir l’autorisation d’un permis, en comptant sur la lassitude et le découragement des opposants, à chaque fois obligés de se mobiliser et d’engager des frais considérables pour faire intervenir les avocats qui les représentent.
Il faut cependant rester déterminé à protéger la Forêt de Soignes et il faut continuer à s’opposer à un tel projet.

Le Comité de Quartier de l’Espinette Centrale a ouvert le compte BE 96 0689 3956 8905 pour récolter des fonds destinés au financement des procédures qui sont fort coûteuses. Nous suggérons de virer un montant moyen de 50 euros sur le compte en mentionnant « Crowdfunding Forêt de Soignes ».
https://fr.comite-quartier-espinette.com
https://nl.comite-quartier-espinette.com

A L’INITIATIVE DE PLUSIEURS COMITES MEMBRES DE L’ACQU, LA COMMUNE ADOPTE UN NOUVEAU GUIDE DE L’URBANISME

La participation citoyenne a produit récemment un beau résultat concret à l’initiative de l’ACQU et d’un groupe de Comités de quartier préoccupés par le peu de lisibilité de certaines décisions prises en matière de permis d’urbanisme.

C’est surtout lorsque des nouvelles promotions immobilières sont proposées, qui détruisent ou défigurent un bâti existant de qualité et l’écrin de verdure qui l’entoure, que des dérogations ont pu être accordées dans le passé, dérogations que les riverains ont eu du mal à comprendre, voire à accepter.

Un groupe de travail constitué des Comités de quartier Bosveldweg, Floride, Fond’Roy et Ophem, tous membres de l’ACQU, ont décidé il y a plusieurs mois déjà d’approcher l’échevin responsable de l’urbanisme et l’échevine responsable des espaces verts afin de réfléchir ensemble à l’établissement de normes plus contraignantes et précises que par le passé dans l’appréciation des demandes de permis d’urbanisme, sans pour autant s’immiscer dans des dossiers particuliers.

Cette démarche a reçu un accueil positif de la part de nos dirigeants communaux. Après de nombreuses réunions de travail, un nouveau document d’orientation a été adopté le 12 novembre 2023 par le Collège des Bourgmestre et Echevins. Il énonce les objectifs poursuivis par la Commune et les pratiques qui seront appliquées par elle dans l’instruction et l’appréciation des nouvelles demandes de permis d’urbanisme.
Ce document est destiné aux demandeurs de permis et au public. Il sera mis sur le site internet de la Commune et pourra également être consulté au guichet de l’urbanisme. Il sera mis à la disposition des demandeurs lors de l’introduction de leur demande, ainsi que des riverains pour les aider dans la défense de leurs préoccupations légitimes.

Dans ce document, la Commune s’impose de respecter les principes directeurs suivants :

1. Privilégier la rénovation du bâti existant sur la démolition ou la déconstruction-reconstruction lorsque le bâti existant présente des caractéristiques architecturales de valeur et peut techniquement être adapté à des normes PEB acceptables ;
2. Veiller à la cohérence du projet avec la cohérence urbanistique et esthétique du voisinage ;
3. Veiller à n’autoriser aucune dérogation aux ratios E/S et P/S applicables et aux limites réglementaires de hauteur et de profondeur, sauf si elles sont de minime importance et en veillant toujours au bon écoulement des eaux ;
4. Respecter les intérieurs d’îlots, les espaces verts, les zones de jardin et les fonds de parcelle non bâtis, sauf emprise nouvelle de minime importance ou conforme aux dispositions applicables et en veillant toujours au bon écoulement des eaux ;
5. Maintenir les espaces de pleine terre existants, sans nouvelle dalle de béton ou autre revêtement non perméable, même en profondeur, sauf emprise nouvelle de faible importance ;
6. Eviter tout abattage d’arbres sains et, pour les abattages limités d’arbres sans intérêt spécifique, imposer des replantations en nombre identique et en taille correspondante.

Dans la réglementation existante, le critère du « bon aménagement des lieux », éminemment subjectif, avait permis, dans plusieurs dossiers, de justifier sans contrôle d’opportunité des dérogations substantielles aux règles en vigueur. Aux termes du nouveau document, la Commune s’engage à être particulièrement attentive à ce que :

1. Le projet de construction respecte la cohérence urbanistique et esthétique du voisinage ;

2. Le projet participe à l’amélioration de l’esthétique des constructions, spécialement pour les démolitions (déconstructions)-reconstructions et à leur intégration dans l’harmonie des constructions voisines existantes ;

3. Les règles de droit (PRAS, RRU, PPAS, permis de lotir…) soient respectées à la lettre et dans leur esprit, les dérogations demeurant l’exception : pour être acceptables, les dérogations demandées doivent toujours demeurer accessoires et ne pas être contraires aux éléments essentiels de la réglementation et des objectifs et principes énumérés ci-dessus. Nulle dérogation ne peut être accordée sans qu’elle n’ait été sollicitée par le demandeur dans le dossier.

En outre, la Commune s’est engagée à vérifier de manière détaillée le respect des conditions d’exécution des permis octroyés, au moyen d’un PV circonstancié qui sera déposé au dossier et consultable par les riverains et les Comités de quartier concernés.

La Commune s’est aussi engagée à mettre sur pied un outil de suivi pour permettre au Conseil communal et aux citoyens de juger, à l’aide d’une série d’indicateurs objectifs, de la mise en œuvre de la politique urbanistique et environnementale suivie par le Collège des Bourgmestre et Echevins au cours de la mandature.

Le document contient encore d’autres principes directeurs et normes, qui guideront la Commune pour répondre à certains problèmes spécifiques, tels que :
1. Les zones de sports et de loisirs en plein air ;

2. Les évacuations des eaux d’égout et la percolation des eaux pluviales ;

3. Le libellé précis des conditions imposées aux demandeurs ;

4. Les amendes administratives en cas de mise en œuvre non conforme ou d’absence d’un permis ;

5. La taxe sur les immeubles abandonnés ;

6. L’avis de la Direction du patrimoine culturel d’Urban et de la Commission royale des Monuments et Sites sera sollicité pour les bâtisses antérieures à 1932 qui présentent des caractéristiques patrimoniales et qui ne sont pas des ruines ou des bâtiments irrécupérables.

Ce document constitue aux yeux de l’ACQU et des Comités dont elle a appuyé l’initiative une avancée notable en matière de gestion de la pression des promotions immobilières, souvent destructrices d’un environnement qu’il convient de sauvegarder pour le bien de tous. Il est l’aboutissement d’un dialogue exigeant, mais aussi constructif entre nos représentants et ceux de la Commune, dont l’esprit d’ouverture est à saluer.

L’ACQU veillera bien entendu, en pleine transparence à l’égard de nos dirigeants communaux, à ce que les principes de ce document soient strictement respectés à l’avenir. Nous demanderons également, dans le cadre de la campagne électorale à venir, à tous les partis de se positionner clairement sur le maintien voire encore le renforcement de ce texte au cours de la prochaine mandature.

Chantal de Brauwere Anne del Marmol
Pierre Goblet Gérard Laprat
Marc van der Haegen

CONSULTATION CITOYENNE PREALABLE A LA MODIFICATION DU PRAS

1. CONTEXTE

Le PRAS est composé de cartes qui localisent les affectations (logement, bureaux, services ,…), ainsi que de prescriptions littérales reprenant ce qui est permis ou pas pour ces différentes affectations. Le PRAS se situe au sommet de la hiérarchie des plans réglementaires régissant le développement territorial : il a force obligatoire tant pour les autorités que les particuliers.

En vigueur depuis 2001, le PRAS actuel n’a fait l’objet que de modifications partielles, dont la tant contestée suppression de l’inscription du parking Droh !me en zone forestière. Il doit aujourd’hui tenir compte et anticiper les évolutions sociales et environnementales en cours et à venir. Il doit aussi intégrer les réformes successives du CoBAT (Code Bruxellois de l’Aménagement du Territoire) et les autres nouvelles réglementations (projet de RRU, plan Good-Move, GIEP, Plan Nature, Ordonnance Nature, Carte du maillage écologique, carte d’évaluation biologique …). Il s’agira aussi de maitriser la possibilité ouverte par les PAD (Plan d’Aménagement directeur) d’autoriser des dérogations au PRAS, sous le couvert d’une vision intégrée des particularités locales des zones couvertes par ces PAD.

Par ailleurs, le PRAS démographique a introduit, en 2013, une notion d’urgence de construction de logement dans quasi toutes les zones pour faire face à un fort accroissement de la population qui s’est avéré non fondé, et n’a pas tenu compte des incidences de cet accroissement pour les autres fonctions qui sont en déficit aujourd’hui.

Le Gouvernement bruxellois a confié à Perspective (avec l’assistance de ERU et BUUR/ SWECO), la mission de modification et a identifié 5 axes à traiter  ;
• Clarifier les équilibres de fonctions dans les zones mixtes ;
• Traduire les objectifs du Plan régional de mobilité (PRM) ;
• Analyser la faisabilité juridique d’insérer des zones à densifier ou à dédensifier ;
• Préserver des sites de haute valeur biologique qui concourent au maillage vert ;
• Offrir un cadre à l’agriculture urbaine.

Le PRAS reste ancré dans le projet de ville porté par le PRDD : le processus de modification « Share The City » aborde toutes les priorités : climat, biodiversité, équilibre sociétal, inclusivité, bon usage du sol… Deux phases préalables sont en cours :
• l’actualisation de la situation existante de fait (recensement des affectations actuelles de l’ensembles des parcelles de la région)
• et le diagnostic ( identification des évolutions que le territoire a connu et leur impact sur l’équilibre entre les fonctions => forces et faiblesses de la situation existante , pour en déduire les grands enjeux et les objectifs auxquels le nouveau PRAS devra répondre

Les étapes à venir (2024 et au cours de la législature suivante) sont  :
• l’identification des grandes intentions et possibilités de modification du PRAS  ;
• les propositions concrètes de modification du PRAS  ;
• le projet de PRAS qui sera soumis au Gouvernement et à enquête publique  ;
• et finalement, le nouveau PRAS.

2. AVIS PREALABLE DE L’ACQU

Avant d’aborder les 5 axes repris ci-dessus par le Gouvernement, il nous semble opportun de prendre un peu de recul et d’identifier les grands enjeux qui doivent transcender ces lignes d’actions, et notamment :

2.1 Densité
Elle doit rester à taille humaine et réfléchie dans des zones de la ville aptes à l’accueillir. Et notamment en référence à la hiérarchie des nœuds/pôles de transport publics identifiés dans le projet de PRDD :
• Nœuds d’accessibilité excellente : croisement IC/IR – RER et Métro (ex. gare centrale)
• Nœuds de très bonne accessibilité : croisement 2 RER ou 2 Métros (ex. Arts-Loi)
• Nœuds de bonne accessibilité : croisement 1 RER ou 1 Métro et Tram (ex.Calevoet)
• Nœuds d’accessibilité moyenne:1 RER ou 1 Metro, ou croisement tram/bus(ex. St Job)
• Nœuds d’accessibilité faible :1tram ou 1bus (beaucoup d’exemples dans la ville)

Plus le nœud est de qualité, plus on peut aménager, à ses abords, des quartiers de ville compacts et denses, car les infrastructures existantes et à venir de transport public y permettent une mobilité durable déconnectée de la voiture ( cfr Paris) , avec une rentabilisation accrue de ces infrastructures publiques. Les nœuds de premier ordre permettent l’intensification des polarités urbaines, en liaison avec les autres pôles urbains et périurbains, pour constituer la ville multipolaire. Ces nœuds devraient être densifiés au moyen de bureaux, logements et équipements de proximité.

A l’inverse, il s’agira de maitriser les densités construites (P/S, E/S) des nouvelles zones urbaines reconverties dans la ville dispersée ( seconde couronne) , ainsi que des opérations de promotions immobilières plus diffuses sur le territoire : la limitation de ces densités au profit de l’augmentation des zones de pleine terres replantées, est favorable non seulement au plan climat et à la lutte contre les ilots de chaleur et les inondations , mais aussi à la mobilité durable en réduisant l’accroissement de la part modale voiture que ces développements induiraient dans des zones d’accessibilité faible en transport public.

2.2 Mixité
Il faut renforcer la mixité fonctionnelle d’un certain nombre de quartiers trop monofonctionnels : tendre vers les villages dans la ville, où les citoyens retrouvent toutes les échoppes et facilités urbaines à portée de distance à pied ou à vélo. Beaucoup de zones résidentielles monofonctionnelles subsistent dans la ville avec nécessité pour leurs habitants de prendre la voiture pour acheter un pain, accéder à un libraire ou poster une lettre. Les anciens commerces de proximité ont disparu par manque de rentabilité suite à la compétition des grandes surfaces. Le plan devrait mettre en évidence les avantages mobilité active de cette amélioration de la mixité, cartographier ces manquements et imaginer des actions incitatives / coercitives (subsides, charges d’urbanisme, préemption ,…)pour combler ces déficits . Certains villages français qui n’ont plus l’attractivité suffisante pour garder leur médecin de campagne ou leur boulanger, mettent en place des incitants (locaux mis gratuitement à disposition) pour attirer de jeunes candidats : pourquoi pas une transposition à Bruxelles ?

2.3 Intermodalité
Les aménagements autour des nœuds de transport publics doivent donner une place de choix aux modes actifs, et garantir la convivialité et la sécurité aux abords. Le rayon d’attraction à pied autour d’un nœud est de 300 à 1000 m en fonction de la hiérarchie du nœud. Mais à vélo, ou e-vélo, il est facilement multiplié par 4. En se référant à la carte ci-dessus, on s’aperçoit qu’avec des cercles de rayons multipliés par 4, l’ensemble de la région est couvert par le rayon d’attraction autour des gares, stations et arrêts principaux de trams et bus. Le couple vélo+ transport public permet de se passer de la voiture pour la plupart des trajets domicile -travail, domicile- école et autres motifs.
Reste à sécuriser et à rendre plus confortables ces interfaces, pour vaincre la peur d’y abandonner son vélo. Et en prime de prévoir des services de proximité dans ces nœuds.

2.4 Protection des fonctions faibles
Ce sont principalement les industries urbaines, le logement social, les espaces verts et certains équipements, qui sont menacés par les autres affectations plus rentables. Le plan doit sécuriser leur localisation de manière effective, dans toutes les zones du territoire où elles sont peu représentées et où elles ont intérêt à se trouver (par ex. abords du canal, des gares de marchandise et des autoroutes, pour l’industrie urbaine). Il faudra effectivement remettre sur le métier les caractéristiques et les seuils des zones mixtes, pour contrecarrer les grignotages de la part laissée aux fonctions faibles par les fonctions fortes qui disposent de plus de moyens financiers. C’est aussi le cas sur des axes comme la chaussée de Waterloo, dont les flancs sont situés en zones d’habitation à prédominance résidentielle, mais qui comportent un point de mixité ouvrant vers les caractéristiques de la zone mixte. Le PRAS actuel a prévu cela pour encourager l’implantation de commerces. Mais cette possibilité d’affectation commerciale engendre de la spéculation immobilière tendant à limiter drastiquement la fonction logement et le caractère vert d’intérieur d’ilot ; qui sont pourtant essentiels dans des zones qualifiées « d’habitation ». Il s’agira d’affiner et durcir les balises garantissant un bon équilibre.

2.5 Sacralisation des espaces verts, parcs et intérieur d’ilot
Il faut défendre tous les arbres existants dans les quartiers où ils encore présents et en replanter de nouveaux dans les quartiers en déficit de pleines terres arborées. Il faut aussi maintenir partout où elles existent, les zones de terres encore vivantes, les espaces verts de fait, les friches, jardins et intérieurs d’ilot où se réfugie la biodiversité et qui sont indispensables à son maintien. Cette position est dictée par l’urgence climatique, la lutte contre les îlots de chaleur, la lutte contre les inondations et la gestion intégrée des eaux de pluie. Il faudrait un moratoire sur toutes les zones actuellement couvertes de végétation, afin d’envisager lesquelles seront protégées par des affectations plus protectrices (parcs et zones vertes) et lesquelles pourront être loties de manière encadrée. Deux exemples ucclois récents nous poussent à rester vigilants, parce que les pouvoirs publics, qui devraient être les gardiens de la foi, prennent des libertés avec les règles qu’ils ont mises sur pied :

• Le Projet de modification partielle du PRAS visant à étendre et aménager le parking existant, en tant qu’équipement d’une « porte d’accès » à la forêt de Soignes ( projet Droh !me) , alors que ce site est repris au PRAS en tant que zone forestière , et est inclus dans le périmètre de classement de la forêt de Soignes .Nous ne comprenons pas les incohérences du Gouvernement qui d’un côté prône la ville 30, transforme des bandes voitures en pistes cyclables, souhaite introduire la tarification routière pour encourager le report modal, et qui dans le même temps a l’intention de supprimer un morceau de forêt pour agrandir un parking.

• Au Keyenbempt, la ministre du logement poursuit le projet de construction de bâtiments neufs de logements sociaux sur des terrains administrativement à bâtir mais à caractère vert marqué. Or ce quartier est déjà bien pourvu en logements sociaux, et il convient de garder des espaces récréatifs aux abords (Keyenbempt) et il faut sauvegarder la mixité sociale en évitant les ghettos. En outre cette zone est fréquemment soumise à inondation, et ces terrains verts et marécageux remplissent la fonction de bassin d’orage. Pourquoi ne pas sauvegarder ce morceau de nature et construire du logement social intégré dans les autres projets de logements ucclois via le mécanisme des charges d’urbanisme ?

Et au-delà de la redéfinition de ces règles du PRAS, il faut recadrer / contrecarrer le véritable sport national auquel se livrent les promoteurs, qui est de multiplier le nombre de dérogations au PRAS et au RRU pour maximiser le potentiel de leurs projets. Les règles de droit (PRAS, RRU, PPAS, permis de lotir,…) doivent être respectées à la lettre et dans leur esprit, les dérogations demeurant l’exception. Ces dérogations demandées et acceptées doivent toujours demeurer accessoires et ne pas être contraires aux éléments essentiels de la réglementation

Jean-Paul Wouters avec la participation de Martine De Becker, administrateurs de l’ACQU

PRESERVONS NOS ARBRES !

A l’initiative d’une habitante du quartier qui s’est inquiétée du sort réservé à un superbe arbre magnolia sis devant un immeuble en construction avenue du Vert-Chasseur, le Comité de quartier Observatoire s’est renseigné auprès de la Commune pour savoir ce qu’il allait en advenir.

Comme vous le constaterez sur la photo, l’arbre se trouve quasi au droit de l’allée de garage, rendant l’accès plus que difficile au garage. Sur l’esquisse présentant le projet au public, cet arbre se trouve beaucoup plus désaxé que cela et n’obstrue pas l’allée.

Nous avons donc interrogé le département urbanisme de la Commune sur la conformité de la construction par rapport aux plans et à l’esquisse. Après vérification, le département d’urbanisme n’a rien trouvé à y redire. Dans l’état actuel, le permis d’urbanisme est respecté et il n’y a, selon lui, aucune raison d’intervenir tant qu’il n’y a pas d’infraction. Or si infraction il y a, il sera précisément trop tard pour sauver cet arbre magnifique.

Afin d’éviter la même situation que celle survenue avenue Circulaire, à savoir l’abattage d’un arbre se trouvant devant une entrée de garage, nous avons contacté l’Echevine de l’Environnement, afin de lui demander son avis. Le service de l’environnement a contacté le maître d’ouvrage et l’entrepreneur pour s’enquérir du sort réservé à l’arbre. Ce service a ainsi spécifié au maître d’ouvrage toute une série de directives afin de s’assurer que l’arbre ne soit pas endommagé lors de la construction du chemin menant au garage, permettant ainsi - nous l’espérons - sa préservation.

Nous nous devons de souligner la pro-activité du département de l’environnement dans le cas présent. Cela met également en évidence le fait qu’il faut renforcer la collaboration entre les départements de l’urbanisme et de l’environnement lors de la délivrance des permis d’urbanisme. En effet, les enjeux environnementaux prendront de plus en plus d’importance dans les prochaines années et c’est maintenant que nous devons réagir pour préserver la nature et éviter la bétonisation excessive dans notre Commune.

Sébastien Legrand
du Comité de quartier Observatoire

MODIFICATION DES PLANS PARTICULIERS D’AFFECTATION DU SOL (PPAS) PAR LA COMMUNE

NOUS RESTONS ATTENTIFS !

Une note de 48 pages a été élaborée par l’Echevi- nat de l’Urbanisme concernant un projet de modification du PPAS N° 15 et 15bis (quartier Cavell- Bosveldweg-Errera-Robert Jones)

Cette note était destinée à être débattue lors du Conseil Communal du 25 mai, mais suite aux questions posées par divers Conseillers Communaux, l’Echevin de l’Urbanisme a décidé de proposer au Collège de revoir la modification de ce PPAS dans un groupe de travail en juin.

Dans la version actuelle de cette note, certains éléments ont attiré notre attention car nous paraissant préoccupants pour le futur de ce quartier… et pour le futur de tous les autres quartiers ucclois couverts par un PPAS.


Pour rappel, les PPAS sont des outils de planification déterminant avec précision la manière dont doit s’organiser le territoire considéré. Ils sont élaborés par la Commune. Ils ont force obligatoire et valeur réglementaire dans toutes leurs dispositions et par conséquent les demandes de permis d’urbanisme doivent s’y conformer. Les « dérogations » à ces règles doivent rester exceptionnelles, doivent être justifiées, et doivent bien évidemment respecter l’égalité de traitement entre les différents types de demandeurs, qu’ils soient des particuliers ou des promoteurs. Ces PPAS sont importants pour les propriétaires en ce sens qu’ils achètent un bien en toute connaissance des règles applicables dans leur quartier en termes d’affectation, de densification, etc..., et qu’ils désirent dès lors que les règles ne changent pas en cours de route et remettent en cause leur « droit acquis ». Pour info, 48 PPAS ont été développés à Uccle. Vous les trouverez en vous rendant sur le site web de la commune d’Uccle à l’adresse suivante : https://www.uccle.be/fr/vie-pratique/urbanisme/plans-et-reglements/ ppas-plan-particulier-daffectation-du-sol/ppas-tableau


Pourquoi modifier ce PPAS 15 ?

Tel est notre premier questionnement : pourquoi vouloir changer précisément ce PPAS en particulier et en priorité ? Le quartier concerné est déjà presque totalement construit et ne pose aucun problème particulier d’aménagement. Les habitants et les Comités de Quartier -qui n’ont pas été consultés à ce stade- ne sont pas demandeurs. Questionné à ce sujet lors d’un précédent conseil communal, l’Echevin de l’Urbanisme a fait état de l’ancienneté de ce PPAS. Or, après vérification, bien d’autres PPAS plus anciens ou de même ancienneté n’ont, à ce jour, fait l’objet d’aucune modification.
Il serait important de comprendre la finalité réelle de cette volonté de donner priorité à la modifica- tion de ce PPAS et ses implications concrètes sur les règles qui régiront à l’avenir l’octroi de permis d’urbanisme pour de nouveaux projets dans ce secteur.
Volonté de densifier l’habitat ou au contraire de le maîtriser ?

Toujours à la lecture de cette note, qui est tout à fait préliminaire et qui sera suivie d’un projet encore à élaborer de rédaction précise des nouvelles normes, ce texte devant à son tour être soumis à enquête publique, il y a des points positifs, tels que la volonté affirmée d’empêcher dorénavant la démolition de villas pour en faire des appartements, la reconnaissance des maisons isolées comme étant à conserver et la limitation de certaines zones de construction pour agrandir les zones de jardins, il reste de nombreux points d’ombre et de concepts imprécis qui mériteront d’être précisés pour créer une totale sécurité juridique à laquelle les citoyens peuvent s’attendre face à l’appétit des promoteurs immobiliers jamais à court de ressources.
Ce quartier est actuellement agréable à vivre, bien équilibré entre maisons/villas individuelles, immeubles à appartements, commerces, ainsi que jardins, parcs et verdure. Pourquoi vouloir modifier cet équilibre ?

Flou juridique ?

Nous voulons à ce stade contribuer à éviter tout flou juridique dans les textes et éviter qu’à l’instar du projet de nouveau Règlement Régional d’Urbanisme (RRU) récemment soumis à enquête publique au niveau de la Région, l’administration soit dotée d’un pouvoir d’appréciation subjectif et dès lors inégalitaire et incertain des demandes dont elle sera saisie dans le futur. La Commune d’Uccle a, à juste titre, déposé une note d’observations très critique sur le projet de RRU élaboré par la Région, dénonçant un danger d’arbitraire. Il est donc de la plus haute importance que tout projet futur en matière d’urbanisme au niveau communal revête une précision totale de nature à rassurer les citoyens. Nous sommes pour des règlements qui doivent permettre à l’administration de se doter de balises claires pour juger de la recevabilité d’un projet au regard de critères objectifs, faute de quoi les risques d’inégalités de jugement sont trop importants.

Nous restons vigilants !

Au vu de cette première note, les Comités de Quartier et l’ACQU ne manqueront pas d’examiner, avec la plus grande attention, le texte remanié de la Commune.
Nous restons donc très attentifs… et nous demandons la consultation préalable des Comités de Quartier concernés et de l’ACQU à tous les stades de la procédure et donc bien avant la consultation publique formelle prévue à la fin de ce processus de révision tel qu’il est organisé par la réglementation applicable.
Il importe de préserver notre environnement, notre qualité de vie et tout ce que nous aimons dans notre très agréable Commune !

Le plan du PPAS15

NOUVELLES DE L’ESPINETTE CENTRALE

Le permis d’horeca dans la Forêt de Soignes à l’Espinette centrale, délivré le 16/6/2022 par le Collège de Rhode St Genèse, a été refusé par la la province du brabant flamand le 22/12/2022.

Ce permis d’ennvironnement avait été délivré sans des arguments d’opposition repris
dans 134 lettres d’objections et dans une pétition signée par 1113 personnes. L’octroi du permis avait obligé plusieurs riverains et les Amis de la Forêt de Soignes à introduire un recours contre cette décision.

La députation a considéré que :
• les règles n’ont pas été respectées dans cette zone sensible et triplement protégée (site classé par arrêté royal de 1959, zone Natura 2000 et zone tampon du patrimoine mondial de l’Unesco) dans la mesure où il n’y a pas eu de réunion de projet préalable et indispensable pour octroyer une dérogation aux prescriptions urbanistiques ;
• l’intérêt général du projet n’a pas été démontré ;
• l’ampleur et la dynamique du projet n’ont pas été clairement précisées.

L’Agentschap voor Natuur en Bos (ANB) est égale- ment épinglée par ce refus même si elle n’est pas la demandeuse de ce permis :

• elle est à l’initiative de ce projet d’horeca pour avoir lancé un appel d’offre pour exploiter le futur horeca et sélectionné les demandeurs ;
• elle a rendu un avis positif sur le projet qu’elle a préalablement sélectionné, démontrant ainsi qu’elle n’avait pas le recul nécessaire pour analyser objectivement son propre projet ;
• elle a établi son argumentaire en faveur du projet en se basant sur des documents qui n’ont pas évalué de manière suffisante l’impact du projet d’horeca sur l’environnement qu’elle est censée protéger.

La transformation des maisons du garde forestier en horeca fait, en réalité, partie d’un projet plus vaste, incluant la construction d’un parking pour voitures et vélos qui a détruit près de 5000 m2 d’habitat dans la Forêt de Soignes et qui a bétonné et pavé une surface quasi équivalente. Les numéros 106 (décembre 2020) et 108 (juin 2021) de la LETTRE AUX HABITANTS avaient dénoncé une telle construction qui a saccagé le site de l’Espinette centrale.

Ce parking avait été présenté comme étant un parking de mobilité mais sans avoir fait l’objet d’une étude de mobilité, et alors qu’une telle implantation n’est pas prévue au sein d’une forêt triplement protégée.
Il faut actuellement constater que le parking pour les voitures est peu occupé en semaine et qu’on y observe régulièrement des camping-cars ainsi que des véhicules qui restent parfois stationnés au même endroit durant plusieurs jours. Le parking pour vélos reste systématiquement vide et est éclairé tous les jours et tard dans la nuit.

En réalité, ce parking est essentiellement récréatif et permettra de faciliter l’installation, dans un deuxième temps, d’un horeca dans les anciennes maisons forestières.

Il s’agit là d’un saucissonnage illégal de la demande d’un permis d’environnement et de l’évaluation de ses impacts environnementaux.

De ce qui précède, il s’avère que la mobilisation contre la construction du parking et l’installation d’un horeca dans la Forêt de Soignes à l’Espinette Centrale est nécessaire et importante.

Une procédure d’appel, introduite conjointement avec les Amis de la Forêt de Soignes, est en cours contre la construction du parking bétonné et pavé.

La date des plaidoiries doit encore être fixée.

Rappelons que le Comité de Quartier de l’Espinette Centrale a ouvert le compte BE 96 0689 3956 8905 pour récolter des fonds car les procédures sont fort coûteuses. Nous suggérons de virer un montant moyen de 50 euros sur le compte en mentionnant « Crowdfunding Forêt de Soignes ».

http://fr.comite-quartier-espinette.com
http://nl.comite-quartier-espinette.com

UN GROS PROJET AU DIEWEG N° 57

UNE DEMANDE NECESSITANT DES DEROGATIONS… SANS ENQUÊTE PUBLIQUE !

Il existait une petite école primaire bien cachée (« Les Blés d’Or ») dans un écrin de verdure au- quel on accède, à hauteur du n° 57 du Dieweg, par un chemin privé. Fin 2022, l’école est partie pour le parvis Chantecler.

Le 23 janvier 2023, un voisin a fortuitement appris qu’une demande de permis d’urbanisme avait été introduite pour effectuer des travaux d’une certaine importance, dont notamment :
• transformer et agrandir la villa de 1929 (qui abritait l’école depuis plus de 60 ans) pour y établir 3 appartements + construire 2 maisons,
• abattre une dizaine d’arbres autour des cours de récréation de l’école

Le problème vient de ce que cette parcelle fait partie d’un Plan Particulier d’Affectation du Sol (le PPAS 29 bis) qui contient des prescriptions spécifiques qui vont être violées, alors qu’aucune enquête publique n’est prévue …

En effet, à y regarder de près, ce PPAS protège l’alignement des tilleuls en palissade sur 80 mètres de ce chemin privé, ainsi que sa section pavée qui fait partie du patrimoine historique du quartier. De part et d’autre de l’entrée de l’école, au bas de ce chemin en forte pente (jusqu’à 19 %), deux magnifiques chênes rouges d’Amérique (de 3,50 m. de circonférence et de 25 m. de haut) sont aussi inscrits sur cette liste des sites à sauvegar- der du PPAS.

La zone de protection des arbres, instaurée pour préserver la flore et la faune au centre de l’îlot, a été spécialement étendue pour englober ces deux chênes ainsi que les autres arbres en bordure de la section pavée. Dans toute cette zone, il est interdit :
• d’effectuer tous travaux de terrassement, de construction, de creusement de puits et, de manière générale, tous travaux de nature à modifier l’aspect du terrain ou de la végétation ;
• de déverser dans le sous-sol, par puits perdu, toute substance de nature à altérer la pureté des eaux, et par là influencer la composition de la faune et de la flore ;
• d’abattre ou d’endommager les arbres.

Par ailleurs, « Les plantations existantes en dehors des emprises des constructions doivent être conservées. »

Qu’à cela ne tienne : le 24 janvier dernier, la Commune d’Uccle a déclaré que le dossier était complet et ne nécessitait aucune demande de dérogation, aucune mesure de publicité et aucun avis préalable de la Commission Royale des Monuments et Sites.
Or, ce programme immobilier a été optimisé sans se soucier de la préservation du patrimoine architectural existant ou de son environnement remarquable et protégé par le PPAS :

A l’entrée de l’école, des dalles de béton végétalisé sont prévues jusqu’à la base du chêne rouge d’Amérique pour y accueillir 4 des 6 places de parking du projet ; comme si ceci n’allait pas mettre cet arbre en danger…

Se pose aussi la question de l’augmentation du trafic automobile, liée au choix de poursuivre un programme de cinq logements ; jusqu’à présent, seuls le gardien et la directrice pouvaient emprunter ce chemin privé.

La gestion des eaux usées est prévue de manière inadéquate : un étang artificiel de 65 mètres carrés, destiné à recevoir les rejets des 3 nouvelles stations d’épuration situées de l’autre côté de la propriété, va provoquer des tranchées à travers toute la zone de protection des arbres et mettre en péril trois magnifiques platanes.

Par ailleurs, le projet prévoit l’usage systématique de klinkers sur près de mille mètres carrés ; même avec des dalles végétalisées, la surface perméable sera fortement réduite ce qui va amplifier le phénomène de ruissellement le long du versant et risque, notamment, de provoquer un débordement de l’étang situé dans une zone déjà sujette à inondations et juste à 3 mètres des propriétés mitoyennes.

Revenons au chemin d’accès privé de 120 m. de long et de 3 m. de large qui fait l’objet de servitudes : aucun croisement de véhicules n’est possible ; la section pavée doit être sauvegardée ; ce chemin ne répond pas aux normes d’accès pour les pompiers, sans parler des engins de chantier. Même le bon sens semble faire défaut, la de- mande de permis ne mentionnant aucune de ces contraintes…

Et quand on regarde le projet architectural, on constate une absence d’intégration harmonieuse dans l’environnement bâti et paysager existant. Outre le gabarit disproportionné des nouvelles constructions par rapport aux propriétés avoisinantes, l’équilibre architectural de la villa est ruiné par sa transformation en un complexe de 3 appartements. Pourtant, vers 2010, l’école qui souhaitait légèrement en modifier l’aménagement intérieur, avait dû, tout de suite, abandonner son projet, l’architecte de la commune ayant, dès sa première visite, indiqué qu’il fallait absolument en préserver l’intégrité d’origine…

Quand on relit la Déclaration de politique générale de la Commune, de septembre 2018, on constate donc que ce projet est en totale contradiction avec les objectifs urbanistiques communaux. En voici quelques extraits :
• « Il s’agit de mettre en place un urbanisme de qualité et plus attractif pour encadrer la densification et préserver le caractère vert essentiel de notre Commune via un urbanisme raisonné, durable, qualitatif et respectueux des habitant(e)s, qui repose sur des balises claires, et ce pour des raisons de sécurité juridique et d’équité entre citoyen(ne)s.
• La Commune se montrera plus stricte par rapport aux demandes d’abattage d’arbres.
• La préservation des intérieurs d’îlots sera également poursuivie…La Commune n’autorisera pas de dérogations en intérieur d’îlot… sauf si celles- ci permettent d’améliorer significativement l’intégration du projet dans son cadre environnant.
• L’intrusion de l’automobile en intérieur d’îlot (bruit, pollution, lumière des phares) dans le cadre de nouveaux projets ne sera pas tolérée.
• La protection du patrimoine architectural est source de richesse, maintenant et pour les générations futures.
• Les choix communaux en matière de permis d’urbanisme favoriseront un juste équilibre entre la liberté architecturale et une bonne qualité du bâti assurant son intégration optimale dans l’environnement bâti, paysager et naturel. »

Il y a ici un abîme entre les promesses et les actes !

Quoi qu’il en soit, les riverains qui ont découvert cette situation nous ont fait part des mêmes ressentis :

• Une légitime impression que la préservation de l’environnement ne fait guère le poids face à l’appétit d’un promoteur (qui a pu longuement discuter de son projet à huis clos avec les ser- vices communaux).
• Un sentiment de profonde frustration de n’être pas consultés ni même informés sur un projet qui va avoir une forte répercussion sur leur cadre de vie (bien que la Déclaration communale se gargarise d’une « participation citoyenne et une démocratie locale »).
• Une incompréhension devant l’absence d’en- quête publique pour un projet qui requiert des dérogations, alors qu’il s’agit du cadre légal le plus approprié pour que les habitants puissent donner leur avis sur les enjeux écologiques et urbanistiques de ce programme immobilier.

La zone de protection des arbres du PPAS (pointillé blanc) chevauche une partie de la parcelle du Dieweg 57 (Périmetre en bleu). Il est prévu d’abattre les arbres devant les nouvelles constructions (rectangle jaune) alors qu’une quarantaine d’arbres ont déjà été abattus en 2022 dans la zone protégée (oval vert).

Au nom des riverains initiateurs de la pétition, qui, en 2 semaines, a recueilli le soutien de 200 habitants du quartier.

E. Fromentel
www.petitiondesblesdor.com
(Article écrit le 10 mars 2023)

AVENUE BRUGMANN n° 271

A la fin du mois d’août, les riverains de l’avenue Brugmann, de la rue des Carmélites, à proximité de la place Vanderkindere, découvrent une enquête publique en cours concernant le projet d’un promoteur immobilier, au n°271 de l’avenue Brugmann et pour lequel 4 dérogations sont demandées par rapport au Règlement Régional d’Urbanisme (RRU).
Le bâtiment visé par la demande de permis est un hôtel de maître, construit au début du XXe siècle. Il possède une architecture néo-classique composée de matériaux de qualité (pierres de taille, charpente d’artisan, ardoises naturelles) et présente un style architectural homogène. Il était affecté entièrement en commerce (ancienne banque) et produisait une activité diurne et paisible, parfaitement intégrée dans le quartier.

Avec sa tourelle caractéristique, il constitue un repère visuel spécifique du quartier.

Situation actuelle

Le projet introduit par le promoteur vise à agrandir l’hôtel de maître en ajoutant plus de 1.500 m2 d’appartements individuels et collectifs (un co-living de 16 chambres), ainsi qu’un rez-de-chaussée équipé pour un Horeca.
Pour ce faire, le promoteur projette de recouvrir la façade latérale par une nouvelle construction, de supprimer l’espace vert existant et surtout de rehausser l’hôtel de maître par 5 étages d’appartements, ce qui revient presque à en doubler la hauteur, qui serait passée de 15 m (20 m avec la tourelle) à presque 30 mètres de hauteur.

L’argument de cette rehausse du bâtiment est de venir s’aligner sur le pignon de l’immeuble voisin, à 30 mètres de hauteur. Cet immeuble voisin, construit en 1954 pour le ministère des finances et réaménagé ultérieurement en appartements, constitue en réalité lui-même une exception importante (en réalité une hérésie architecturale) au sein de la typologie architecturale du quartier.

Le projet du promoteur a rapidement été perçu par les riverains comme inacceptable et contraire l’environnement du quartier, et ce pour différentes raisons.

La rehausse du bâtiment néo-classique par 5 étages d’appartements est particulièrement massive et complètement inappropriée. Réaliser cette construction revenait à écraser le bâtiment existant d’une masse imposante, en rupture totale avec le style architectural tant du bâtiment que des habitations du quartier. C’est aussi créer un précédent dangereux ouvrant la porte à d’autres projets similaires, qui pourraient se développer au détriment du quartier, ou d’autres de la Commune.

Vue du projet du promoteur

Le grand nombre des fonctions prévues par le promoteur (12 appartements, un espace de co-living, un restaurant au rez-de-chaussée, un atelier) et leur imbrication au sein d’un seul et même bâtiment allaient forcément créer des nuisances, tant pour les riverains que pour les habitants de l’immeuble.

Le projet de co-living prévoyait 16 chambres, soit potentiellement jusqu’à 32 personnes vivant dans la même unité de logement ; ce qui aurait entraîné une densification excessive d’occupants au sein d’une même unité d’habitation, et en particulier un accroissement des nuisances sonores qui en résultent. Les normes actuelles de co-livings plus paisibles sont en général de 6 à 8 occupants par unité.

Le projet prévoyait un parking souterrain pour 14 voitures, accessible par un ascenseur donnant directement sur le trottoir sans zone de dégagement latéral, et proche de la sortie du parking de la grande surface voisine ; situation qui allait encore augmenter le nombre de voitures débouchant sur cette portion de trottoir.

Les terrasses des appartements ont également été jugées trop proches de celles de l’immeuble voisin et des chambres placées en mitoyen, et auraient constitué une gêne visuelle et sociale. La masse et la densité du bâtiment projeté sont jugées excessives, et auraient considérablement limité l’ensoleillement et la luminosité des habitations riveraines, tant sur l’avenue Brugmann qu’en arrière de l’îlot.

En outre, les plans du promoteur prévoyaient un restaurant au rez-de-chaussée avec une exploitation accès au jardin (exploitation en intérieur d’îlot), ce qui aurait provoqué des nuisances sonores pour les voisins et des dérangements liés à la cuisine ; et alors qu’il n’était pas fait mention de ce restaurant dans la demande de permis d’urbanisme.

Les riverains se sont réunis à plusieurs reprises et ont fait circuler une pétition.
De nombreuses réactions motivées ont été transmises à la Commission de Concertation. Plusieurs riverains y ont participé et argumenté les raisons de leur opposition à ce projet immobilier.

La Commission de concertation a émis à l’unanimité un avis négatif sur le projet demandeur (avis du 19 octobre 2022), ce qui entraîne le refus du permis d’urbanisme.

Voilà qui démontre que la vigilance des riverains, le temps et l’énergie qu’ils ont investi dans la mobilisation et la préparation de leurs interventions ont largement contribué à arrêter un projet immobilier mal intégré et inadéquat dans le quartier.

L’avenue Brugmann : une architecture et un patrimoine à préserver et valoriser

Les habitants souhaitent que le bâtiment concerné, actuellement à l’abandon, soit réhabilité et valorisé dans la cohérence et le respect du gabarit existant et de la typologie urbanistique et sociale du quartier.

Le manque d’entretien et l’abandon du site produit des nuisances que les riverains déplorent. Ils estiment qu’il est impérieux de réoccuper le bâtiment et d’aménager ses abords. Ils souhaitent son affectation pour une activité commerciale, sportive, d’entreprise, sociale ou culturelle, qui soit compatible avec les préoccupations sociales et environnementales actuelles et propose un cadre de vie calme et agréable. De valoriser le petit espace vert existant, visible de l’espace public, et de favoriser la perméabilité des sols par une zone naturelle propice aux pollinisateurs.
Quant aux 2 pignons des bâtiments mitoyens il existe de nombreuses possibilités de les habiller avec des matériaux de qualité, naturels, durables et isolants pour les bâtiments voisins.

C’est donc une belle occasion de mener un projet exemplaire, en lien avec les préoccupations du quartier et dans le respect du patrimoine. Rappelons que le quartier est majoritairement constitué de maisons familiales de gabarit rez + 2 ou rez + 3. Et si certaines ont été divisées en appartements, la plupart des rénovations récentes ou en cours ont été réalisées en employant des matériaux de qualité, et en respectant le style architectural classique du quartier.

Le quartier du haut de l’avenue Brugmann dispose de nombreux atouts tels que des transports en commun efficaces, plusieurs équipements collectifs, de nombreux commerces, un habitat de qualité qui peuvent être valorisés.
C’est dans cette cohérence urbaine que les riverains souhaitent que s’inscrive le prochain projet.

Lionel Slusny
François Glorie

Avenue Arnold Delvaux : une approche collaborative pour une rénovation réussie

Une joyeuse fête de quartier s’est déroulée sous un soleil radieux le dimanche 8 mai 2022 avenue Arnold Delvaux, fermée à la circulation pour l’occasion, en présence des habitants, de nombreux enfants, de l’échevin des Travaux Publics, de l’échevine de l’Environnement et des Espaces Verts, et d’employés du service de l’Urbanisme de la Commune.

Au menu : resserrer les liens entre voisins et avec la commune, en partageant un barbecue bien de saison autour d’un verre de l’amitié.

L’objet des réjouissances ? Nous y fêtions la fin des travaux de rénovation de notre avenue, étalés sur 7 mois, couronnement d’une coopération réussie entre les habitants et les services communaux initiée dès la fin de 2018. C’était aussi l’occasion de se remémorer, sans amertume mais avec fierté, le très long trajet (combat ?) parcouru par les habitants depuis exactement 10 ans, habitants qui se sont mobilisés pour être entendus quant à leur volonté de respecter la typicité, la sécurité et l’environnement de leur avenue.

Un bel exemple de coopération entre la Commune et les habitants

La rénovation d’une avenue est un projet bien plus complexe qu’il n’y paraît. De très nombreux paramètres doivent être pris en compte, qu’ils soient, entre autres, d’ordre juridique (largeur des trottoirs, largeur de la voie carrossable, respect du RRU, respect du Règlement des Bâtisses d’Uccle de 1948, respect des normes pompiers, normes d’éclairage, etc), d’ordre architecturaux (choix des revêtements des trottoirs, écoulements des eaux, parcours piétons et vélos, etc), ou d’ordre environnementaux (préservation ou remplacement des arbres, essences, nombre d’arbres, etc).

La tentation est donc grande pour l’autorité communale ou régionale d’”imposer” une vision d’une rénovation d’avenue sans expliquer et dialoguer avec les habitants.

Nous avons eu la chance de pouvoir mettre en place ce dialogue de manière très constructive entre les services communaux des travaux publics et de l’environnement d’une part, et les habitants d’autre part, via le comité de soutien de l’avenue A. Delvaux, agissant comme une courroie de transmission entre les parties.

Il s’agissait en effet de comprendre les paramètres expliqués ci-dessus, de recevoir les explications et contraintes de la Commune, de les expliquer aux habitants, de discuter des alternatives pour chacun de ces paramètres avec la Commune, et de ‘sonder’ l’opinion des habitants par de nombreux sondages pour dégager des majorités pour chacun des choix et pour les communiquer à la Commune.

Comprendre, Expliquer, Choisir, Argumenter, Sonder … telle a été la démarche utilisée dans un excellent esprit d’écoute et de collaboration avec la Commune, pour essayer de maximiser les résultats de l’équation présentée ci-dessus.

Une question de compromis

Mais quels ont donc été les sujets susceptibles de choix permettant aux habitants de donner leurs avis sans impacter l’enveloppe budgétaire attribuée au projet et en respectant les contraintes juridiques, architecturales et environnementales ?

Ils sont de plusieurs ordres :

  • La préservation du nombre d’arbres : depuis le début du projet, les habitants se sont opposés à la volonté de la Commune de ne préserver que 50% des arbres de l’avenue (soit 22 sur 44), et de dès lors modifier drastiquement la typicité de l’avenue ; le nombre d’arbres a été maintenu dans le projet final ;
  • L’essence des arbres : vu qu’une analyse phytosanitaire a confirmé que les robiniers faux acacias âgés d’une soixantaine d’années devaient être abattus, la Commune et les habitants ont décidé (via un sondage) de les remplacer par une alternance d’arbres fruitiers (des poiriers callery) et d’érables champêtres, et de placer des charmes multi-troncs à l’entrée et à la sortie de l’avenue. Cette alternance apporte de nombreux avantages en termes de coloris, de biodiversité, de feuillages, etc ;
  • Une légère réduction de la largeur des trottoirs avec un placement différent des nouveaux arbres permet d’élargir la voirie de la chaussée et y indiquer un passage clair et sécurisé pour les vélos tout en plaçant des arceaux de stationnement vélos et en rendant ces trottoirs bien plus agréables ;
  • Le choix du type de luminaires parmi ceux proposés par Sibelga ; le choix de la majorité des habitants s’est porté sur des luminaires caractéristiques [Valentino] qui se réfèrent au type de luminaires initialement placés dans les années 20 du siècle dernier.

A noter que la Commune a décidé, pour la première fois lors d’une rénovation d’avenue, et malgré l’opposition des habitants, d’appliquer à la lettre une règle datant du « règlement des bâtisses de 1948 » interdisant le stationnement des voitures devant les maisons, en zone de recul, sauf si c’est devant un garage. De nombreux habitants de l’avenue ont donc « perdu » leur emplacement de parking (bordures hautes, bollards, etc). Cette règle sera dorénavant appliquée lors des futures rénovations d’avenues à Uccle.

Un long engagement citoyen
Ces trois dernières années ont donc été très constructives et ont permis de débloquer un dossier initié il y a exactement … 10 ans. En effet, le dialogue des ces trois dernières années n’a malheureusement pas pu être mis en place par les différentes parties depuis 2011, date des premières études autour de la rénovation de l’avenue. De nombreuses actions ont dû être entreprises par les habitants pour faire entendre leurs avis. Le court rappel historique repris dans l’encadré énumère les étapes et les efforts qui ont été nécessaires pour persévérer dans ce dossier.

Qu’en retenir ? Cette saga montre qu’avec de la patience, du temps, de l’engagement, du dialogue, de la ténacité et de la participation citoyenne active, il est possible d’influencer son environnement immédiat. Comme le disait l’échevin des travaux publics en 2014 : « La rue appartient aussi à ses habitants  », et l’implication citoyenne porte ses fruits quand les conditions de dialogue sont présentes. Nous espérons que cet article inspirera d’autres habitants.

Le comité de soutien Arnold Delvaux : Joost, Philippe, Nadine, Dominique, Victor, Olivier
Plus d’info ? Contactez-nous à defensedelvaux@yahoo.com


Rappel de l’historique du dossier

La commune de Uccle a introduit un plan pour la reconstruction de l’avenue Delvaux en 2011 contre lesquels les habitants se sont immédiatement opposés parce qu’il affecterait le caractère résidentiel de l’avenue de par la réduction drastique du nombre d’arbres et l’élargissement de la chaussée au détriment des trottoirs. Cela a donné lieu à une première pétition en octobre 2011.

En juin 2013, la Commune propose un nouveau plan de restructuration qui sera mis à l’enquête publique en février 2014, pour passage en commission de concertation le 13 mars 2014. Ce projet confirme la réduction de moitié du nombre d’arbres (de 40 à 20) et la mise en place de bandes de stationnement des deux côtés de la voie, un rétrécissement des trottoirs et un élargissement de la chaussée.

Le comité de soutien Arnold Delvaux organise une deuxième pétition auprès des riverains qui se prononcent à 93% contre les plans communaux. Cette pétition est remise à la commission de concertation du 13 mars 2014, en présence de plus de 50 habitants de l’avenue. La Commune décide cependant de donner un AVIS FAVORABLE, en indiquant néanmoins que les contre-propositions faites par les habitants pourraient être « examinées ».

Les habitants prennent contact avec Urban.Brussels pour attirer l’attention sur le décalage entre la volonté des habitants et les plans communaux, et décident de se faire assister par un avocat. Urban.Brussels refuse alors en janvier 2015 l’octroi du permis à la commune d’Uccle qui a proposé des plans légèrement modifiés, mais la commune d’Uccle décide en février 2015 de faire appel de cette décision !
En juillet 2015, le ministre président de la Région Bruxelloise rejette l’appel de la commune d’Uccle et refuse une seconde fois d’octroyer le permis d’urbanisme, mais le Conseil communal d’Uccle décide encore une fois de faire appel de cette décision en introduisant cette fois un recours au Conseil d’Etat ! Les habitants se constituent « partie intervenante ».

Les habitants soumettent une troisième pétition au service des travaux publics de la Commune, rassemblant 97% d’avis favorable, pour remettre en état les trottoirs de notre avenue qui se détériorent et sont devenus dangereux. La Commune n’y répond pas.

Enfin, en février 2019, le Conseil d’Etat décide que le recours de la commune d’Uccle est irrecevable, mettant un arrêt définitif à la demande de permis de rénovation de l’avenue Arnold Delvaux par la commune d’Uccle, et ouvrant la porte à une autre approche.

HIPPODROME

Nos lecteurs savent à quel point l’ACQU se soucie de l’avenir du site de l’hippodrome de Boitsfort (situé essentiellement sur Uccle).
A l’origine, après avoir fort bien restauré les bâtiments à l’abandon, le Gouvernement a concédé l’exploitation des lieux à une société privée pour y créer un parc de loisirs mixtes combinant 5 types d’activités : sport – culture – nature – pédagogie – détente.
Tout ceci pour que ce parc soit ouvert « à un grand nombre d’utilisateurs sans discrimination d’âge ou de condition sociale » et « à des conditions raisonnables pour les parties payantes » (du site).

Pour que l’exploitant s’y retrouve financièrement, il peut y exercer quelques activités commerciales de faible importance et en rapport avec l’activité principale de parc.

Mais l’exploitant a surtout voulu développer des activités commerciales importantes, des « événements », pour mieux rentabiliser sa concession.
Pour ceci il lui faut du parking pour beaucoup de voitures.
Et depuis le début, il est soutenu à 100% par le Gouvernement.

Il se fait qu’actuellement un grand espace (7.200 m2) sert de parking mais sans le moindre permis et surtout dans une zone forestière ne permettant pas de parking (sans parler de la pollution possible de la nappe phréatique d’où est pompée l’eau d’alimentation).
Le Conseil d’Etat a régulièrement annulé les permis octroyés.

Qu’à cela ne tienne : pour permettre à « son » concessionnaire d’arriver à ses fins, ne voilà t-il pas que le Gouvernement veut changer les règles : pour ce faire, il entend retirer la zone en question de la protection forestière pour la placer en zone d’équipements collectifs, ce qui permet du parking. Et tant qu’à faire, la porter à 10.700 m2 pour y permettre environ 500 voitures. C’est indispensable pour une exploitation résolument commerciale des lieux (fêtes privées et pour des sociétés – cocktails – mariages – théâtre – apéros géants - dîners pour près de 500 personnes…)
C’est pour empêcher cette entourloupe que l’ACQU se bat aux côtés d’autres associations pour que le Gouvernement respecte sa propre législation et ne la modifie pas « sur mesure », sans compter qu’une modification de la règle ici servirait de précédent pour d’autres endroits.
A ce stade, la question n’est donc pas de déterminer combien de places de stationnement seraient nécessaires, mais de maintenir la règle qu’on ne construit pas en zone forestière.

Voici donc l’avis que l’ACQU a envoyé (cliquez sur l’icône pour le consulter :

Construction du Pont/Place Carsoel

Devant le refus d’Infrabel et d’Urban.Brussels d’intégrer les améliorations substantielles proposées pour limiter l’impact environnemental et améliorer drastiquement l’intégration dans la typologie du quartier de la nouvelle place publique construite sur le nouveau tunnel (voir nos précédents articles sur le sujet), deux riverains du Comité de Quartier Uccle-Observatoire, représentant plusieurs centaines de riverains, et soutenus par l’ACQU ont décidé d’introduire début juillet un recours au Conseil d’Etat visant à obtenir d’abord la suspension et ensuite l’annulation du permis d’urbanisme délivré par la Région bruxelloise à Infrabel.

Les avocats des différents intervenants à la cause, soit la Région bruxelloise, émettrice du permis, et la STIB, partie intervenante vu le passage du tram et des bus sur l’ouvrage, ont déposé mi-août leurs notes d’observations, constituant le préalable au rapport de l’auditeur du Conseil d’Etat attendu dans les semaines suivantes.

Le jeudi 31 août, un toutes-boîtes a été distribué à des riverains mentionnant que les travaux commenceront dès le lundi 4 septembre, confirmant de ce fait que la Région bruxelloise et Infrabel ne se soucient guère de la future décision du Conseil d’Etat, faisant ainsi abstraction des procédures de recours prévues par la loi et des droits des citoyens. À ce jour (14 septembre) Infrabel a procédé à l’installation du chantier et les nouveaux horaires réduits des trains sont applicables.

Et maintenant ?

Le Comité de Quartier Uccle-Observatoire, soutenu par l’ACQU, regrette qu’Infrabel n’ait pas attendu la décision du Conseil d’Etat pour annoncer le début des travaux et s’inquiète de ce que des dégâts irrémédiables puissent dès lors être provoqués sur le site, mettant en péril tant l’environnement que le cadre urbanistique.

Commencer un chantier sans que le Conseil d’Etat n’ait statué sur un recours relève de la politique du fait accompli et engage la responsabilité d’Infrabel dès lors que le permis d’urbanisme est susceptible d’être suspendu à bref délai.

Les riverains ont donc appelé Infrabel via un communiqué de presse à ne pas commettre l’irréparable et à attendre la décision du Conseil d’Etat en suspendant dès maintenant les travaux dans l’attente du rapport de l’auditeur du Conseil d’Etat.

Ils ont également demandé à l’Echevin des Travaux Public, au Collège de la commune d’Uccle et à Urban.Brussels de ne pas approuver les éventuels permis d’abattage d’arbres ainsi que les autres permis de chantier et d’environnement liés au projet et de faciliter la mise en place d’un canal de communication entre les parties, demande d’ailleurs appuyée par l’opposition au Conseil Communal d’Uccle du jeudi 7 septembre. Le Collège a refusé cette dernière demande…

Le Comité de Quartier et leurs conseillers restent cependant convaincus de la validité de leurs arguments juridiques face à un projet qui ne respecte ni l’environnement, ni la spécificité urbanistique du quartier, ni la procédure, alors qu’il existe de plus des alternatives techniques permettant de rencontrer ces objectifs de mobilité tout en garantissant la sécurité pour tous les usagers, dont les plus faibles.

"Il est inconcevable de construire des gares comme il y a 40 ans, dans le contexte de réchauffement climatique que nous connaissons aujourd’hui. A l’heure du Green Deal européen, les autorités publiques ne peuvent plus faire fi des injonctions en matière d’urbanisme qui encouragent la lutte contre les îlots de chaleur en minimisant les sols imperméables et en augmentant les surfaces verdurisées et qui encouragent la préservation de la biodiversité. Nous continuerons à nous battre pour que les instances publiques s’inscrivent dans le ‘green deal’ en adaptant leurs méthodes de construction et pour qu’elles impliquent les riverains/citoyens dans l’élaboration de projets d’envergure qui ont un impact direct sur leur vie quotidienne"

Le dossier est donc dans les mains du Conseil d’Etat, et les associations de quartier restent disponibles pour participer à une véritable concertation entre les parties qui le souhaitent pour trouver les meilleurs compromis.

PS : les procédures au CE coûtent cher. Vous voulez nous aider ? Idéalement les contributions à notre collecte devraient être faites via [www.kisskissbankbank.com ->www.kisskissbankbank.com](rechercher « pont Carsoel ») ou via un don sur le compte Belfius : BE41 0637 6320 3210. Nous assurerons une total transparence sur l’utilisation des sommes collectées.

Le C.Q. Uccle - Observatoire
pontcarsoel@gmail.com

LE PROJET POTAGER IN THE CITY COUPÉ DANS SON ÉLAN PAR INFRABEL !
Potager in the City est une initiative citoyenne née sur une parcelle située avenue Latérale et prise en location auprès de SNCB Immo. Ce potager a per- mis de réunir différentes générations du quartier autour d’un projet commun. Devant l’enthou- siasme des participants, les porteurs du projet ont obtenu l’accord d’un voisin, également locataire auprès de SNCB Immo, pour étendre le potager sur une seconde parcelle. Pour cela, des études ont été réalisées et des subsides ont même été obtenus auprès de la commune et des Bruxelles- Environnement. Quelle ne fut pas la surprise des participants de découvrir en ce mardi matin du 12 septembre qu’Infrabel avait tout simplement détruit et rasé la seconde parcelle sans avertir ni la SNCB Immo ni les locataires de cette situation, et ce pour y installer les engins du chantier. La dé- ception est grande vis-à-vis des porteurs du projet et de tous les participants qui se réjouissaient de pouvoir agrandir leur potager.

PROJET CARRE COGHEN :

Le 09 janvier 2019, la Commission de Concertation organisée par la Commune d’Uccle a rendu son avis sur une demande qui consistait à démolir des entrepôts, box de garages et bureaux et reconstruire un ensemble de 62 logements variés, jardins privés et jardin central collectif avec parking souterrain sur le bien sis 56/58 rue du Doyenné.

Si la Commune d’Uccle et BruxellesEnvironnement ont rendu un avis FAVORABLE, à certaines conditions :

  • Réduire le nombre de studios et d’appartements de 1 chambre pour mieux s’adapter à la typologie de l’habitat du quartier,
  • Augmenter le nombre de maisons unifamiliales,
  • Réduire certains gabarits, mieux ajuster l’offre de stationnement au nombre de logements,
  • etc...

La Région (URBAN- Direction de l’Urbanisme et URBAN- Direction du Patrimoine Culturel ), qui au final délivrera ou non le permis, a, par contre, remis un avis DEFAVORABLE.

Les motifs soulevés sont les suivants :

  • Gabarits trop importants,
  • Pertes d’ensoleillement,
  • Bâtiment démoli pourtant repris à l’inventaire,
  • Implantation trop profonde,
  • Non-respect de l’alignement,
  • Caractère résiduel des espaces extérieurs du projet,
  • Densité trop importante,
  • Proportion trop importante de studios,
  • etc...

Le dossier a été envoyé à la Région, le fonctionnaire-délégué a 45 jours pour remettre un avis définitif sur la demande.

Le projet devra de toute manière reprendre au stade de l’enquête publique, une nouvelle Commission de Concertation sera organisée. Vous pouvez télécharger l’avis de la Commission de Concertation (pg 19 à 33) à l’adresse suivante :

http://www.uccle.be/administration/urbanisme/ CdC/2019/1e-semestre-2019/janvier-2019/ avis-cc-du-09-01-2019

L’AVENIR DU PLATEAU AVIJL

Conformément à la décision de l’Assemblée générale du 7 mai 2018, l’Association Protection et Avenir d’Avijl a demandé aux têtes de liste des principales formations politiques de notre Commune de définir clairement leur position sur l’avenir du plateau Avijl et du quartier Saint-Job.

Pour rappel, le projet actuel de la Commune prévoit la construction de 48 logements (dont 50% de logements sociaux et 50% de logements moyens) au sommet de la Montagne de Saint-Job (à proximité du terrain de basket) et sur le chemin Avijl. Y sont également prévus des parkings de surface sur le plateau (60 emplacements).

Ce projet, en totale contradiction avec l’esprit du quartier, empiète de manière significative sur les espaces verts et les terres arables du plateau. La Commune a confié sa réalisation à la SLRB (Société du logement de la Région bruxelloise), qui a procédé à un appel d’offres et sélectionné un cabinet d’architectes pour sa mise en œuvre.

Plateau AVIJL à Uccle, situation existante de fait en 2016

Face à cette situation, les habitants ont élaboré un projet alternatif dénommé « Demain Avijl ».

L’Association a obtenu qu’il soit examiné par les autorités régionales et communales avant tout choix définitif.
Conçu dans l’esprit urbanistique, architectural et sociétal du quartier, ce projet prévoit la création d’une ferme urbaine, principalement dédiée à la permaculture, et la construction en périphérie d’un nombre équivalent de logements.

Une partie de ces habitations comprend des logements intergénérationnels et des logements pour personnes à mobilité réduite. Des parkings souterrains sont prévus sous le terrain de basket. Cette nouvelle approche permet d’exclure les voitures du plateau, dont les espaces verts sont ainsi épargnés. Ce projet prévoit également le classement de l’intégralité des espaces verts restants du site.

Une présentation détaillée de ce projet figure dans la Lettre aux habitants n° 92 de l’ACQU de juin 2017.

Demain Avijl comporte deux variantes :

  • Une version (A) qui respecte entièrement les limites du cadre du PPAS actuel ;
  • Une version (B) qui améliore sensiblement les aspects urbanistiques moyennant une révision à la marge du PPAS.

Par ailleurs, un groupe d’habitants a introduit une demande de classement intégral du plateau auprès de la Commission des Monuments et Sites de la Région.

Au cours des dernières semaines, l’Association a organisé une série de rencontres individuelles entre les habitants et les représentants de chacune des six principales formations politiques de notre commune. Ces réunions ont donné lieu à des échanges fructueux, à l’issue desquels nous avons résumé les engagements des responsables politiques concernés sur un certain nombre de questions touchant à l’avenir du plateau Avijl. Chacun d’eux nous les a ensuite confirmés par écrit. Une synthèse de ces engagements est présentée dans le tableau qui suit. (Voir page 19).

Projet communal (en rouge) intégré sur la carte du PPAS 28 TER

Projet « Demain Avijl » version A

Projet « Demain Avijl » version B

L’avenir du plateau Avijl : Les engagements des politiques

Ont répondu : pour le CDH, Céline Frémault ; pour DEFI, Emmanuel De Bock ; pour ECOLO-GROEN, Thibaud Wyngaard ; pour le MR, Boris Dilliès ; pour le PS, Bernard Hayette et pour Uccle en Avant, Marc Cools.

Les détails de ces discussions entre les habitants et les responsables politiques seront exposés lors d’une Assemblée générale, le lundi 24 septembre 2018 à 20h30 au Repos de la Montagne, 39, Montagne de Saint-Job.

Stéphane Davidts,

Président de l’Association Protection et Avenir d’Avijl

VENT DE RÉVOLTE CONTRE LA SUREXPLOITATION DU CENTRE SPORTIF DERIDDER

De premier abord, le cadre verdoyant du centre Deridder fait penser à un endroit bucolique, un havre de paix. À deux pas de la réserve naturelle du Kinsendael et de la Promenade verte, on oublie presque qu’on est encore en ville... alors que la gare d’Uccle Calevoet n’est qu’à trois minutes à pied. Mais ce caractère paisible vole petit à petit en éclats depuis que la commune a remplacé le gazon des deux terrains de foot par une couverture synthétique.

Conséquence : le nombre de matchs et d’entraînements n’a cessé d’augmenter, au même rythme que les désagréments subis par les riverains.

Dans le quartier, personne ne voit d’un mauvais œil ces jeunes – et moins jeunes – s’adonner à leur sport favori, à quelques mètres de leur jardin… sauf qu’au foot, ça crie beaucoup, ça vient uriner contre les clôtures mitoyennes, ça se prolonge souvent jusqu’à des heures tardives, avec la « troisième mi-temps ». Annonces au micro, animations, chants et autres clameurs font partie du folklore et de la tradition du sport, c’est un fait, mais ceux qui habitent sur la « ligne de front » ne l’entendent pas de la même oreille…

Question normes de bruit, Bruxelles Environnement a édicté un cadre, une série de règles à respecter. Il est ainsi acté que les organisateurs d’une activité sportive en plein air sont tenus de prendre des mesures visant à réduire leur empreinte acoustique – en annonçant notamment aux riverains les périodes sans activité, le type de comportements et d’instruments bruyants interdits, etc. Jusqu’à présent, il n’y a jamais eu la moindre communication en ce sens, aucun affichage d’un programme d’action.

Question trafic, les temps ont aussi changé. Quand il y a match, les trottoirs aux abords du centre sportif « disparaissent », la voiture est reine. Le summum est atteint lorsqu’il y a tournoi le weekend. Tout le quartier est alors envahi, certains n’hésitant pas à se garer devant des entrées de garage. Que la commune offre l’occasion de pratiquer un sport, très bien, c’est sa mission, mais le paramètre « mobilité » a-t-il été pris en compte ?

Autre nuisance et non des moindres : la pollution lumineuse. L’éclairage des deux terrains permet des entraînements jusqu’à 22h30, en automne comme en hiver. La nuit, le centre n’est sans doute pas visible depuis l’espace… mais il jouxte une zone Natura 2000 ce qui impose certaines contraintes. Il faut ainsi une distance minimum de 60 mètres entre une réserve naturelle et tout aménagement afin d’éviter d’éventuelles incidences sur la faune et la flore. Or, sur plusieurs dizaines de mètres, le complexe sportif est contigu au domaine du Kinsendael. Il y a de quoi se poser des questions…

Le permis d’urbanisme a-t-il été respecté ?

Pour les diverses transformations (gazon synthétique, nouvel éclairage), Bruxelles Environnement a délivré un permis d’urbanisme en juin 2016 (pour le terrain 2), une autorisation assortie d’une multitude de conditions. Il est ainsi précisé que « l’éclairage artificiel ne devra pas pénétrer dans la réserve naturelle voisine ». Plus loin, on lit : « les limites du site, en particulier du côté boisé et de la réserve naturelle, seront maintenus sans éclairage ». Or, l’une des consoles lumineuses s’y trouve précisément, à trois mètres de la limite de la propriété. D’autres critères doivent aussi être pris en considération – comme l’orientation et l’intensité de la lumière – mais qui va croire que ces entraînements nocturnes ne perturbent pas l’habitat protégé du Kinsendael ?

Le Permis s’attarde aussi sur le problème du bruit (déjà évoqué) puisqu’il est stipulé : « Considérant qu’il n’est pas prévu une augmentation significative de la fréquentation du terrain et des nuisances sonores en découlant. » Le terme « significatif » est certes une notion relative et il va sans dire que les riverains n’en auront pas la même lecture que les responsables communaux…

Dans le « village » du Kriekenput – nom du quartier avoisinant –, l’inquiétude est palpable d’autant que la commune a jusqu’ici pratiqué la politique du fait accompli, a fait abattre plus de soixante peupliers soi-disant malades et que de nouveaux aménagements sont prévus. Une pétition demandant aux édiles locaux une plus grande transparence et faisant part de leurs craintes a réuni près d’une centaine de signatures. Le message a-t-il été entendu ? Toujours est-il que le 11 juillet, plusieurs mandataires communaux sont venus dialoguer : le bourgmestre Boris Dilliès, les échevins Carine Gol-Lescot (Sports) et Eric Sax (Espaces verts), flanqués du directeur du Service des sports et du directeur du Service vert. Un échange avec une bonne trentaine de riverains qui s’est fait au centre Deridder, lieu de la controverse et qui a duré près de deux heures.

Qu’en retenir ?

La commune confirme que ces deux terrains de foot sont très demandés (par d’autres clubs ucclois ?) – de nouveaux vestiaires seront construits à l’endroit de l’actuelle tribune – 80 arbres à haute tige, d’essence régionale, seront plantés en remplacement des peupliers abattus – il sera demandé aux organisateurs de manifestations sportives de limiter les nuisances sonores.

Cette entrevue a certainement été utile mais comme les préoccupations des « villageois » n’ont pas été vraiment dissipées, ces derniers restent attentifs et vigilants.

Marc Schmitz

P.S. : Lors du Conseil Communal du 6 septembre, la représentante des riverains a fait une « interpellation citoyenne » en présence de nombreux riverains ; les débats ont duré 60 minutes ; la Commune a reconnu qu’il y avait des problèmes à résoudre.

LE PROJET IMMOBILIER ASPRIA SUR LES TERRAINS DE SPORTS SOLVAY : EPILOGUE ?

Nos lecteurs savent combien nous nous préoccupons du maintien dans la ville des terrains de sports et de loisirs de plein air. Dans notre Lettre n° 83 de mars 2015 (p.6), nous avons fait le point sur les terrains en face de l’Hippodrome. Qu’est-il advenu de ce dossier ?

La saga a débuté en 2011 quand la société Solvay a souhaité se débarrasser de son complexe sportif de l’avenue du Pérou et que la chaîne de clubs de sports de luxe Aspria s’est présentée comme nouvelle exploitante de ce superbe domaine sportif et de loisirs.

La 1ère mauvaise surprise fut d’assister au dépôt d’un projet immobilier totalement hors normes (16.500 m² de construction contre 1.500 actuellement) et sans respect de l’affectation réglementaire du site. Les quelques activités maintenues de sports et de loisirs en plein air n’étant que le très modeste paravent à la construction d’un vaste complexe hôtelier (initialement 49 chambres) et de wellness ou centre de bien-être. Étonnamment, alors qu’il aurait suffit à l’administration régionale de l’urbanisme d’un examen sommaire pour expliquer au promoteur que son projet était totalement incompatible avec la destination réglementaire des lieux, ce projet fut bel et bien instruit comme si de rien n’était : 2ème mauvaise surprise.

Malgré l’avis très sévère de la Commission de Concertation, excluant de ce projet tout le volet hôtelier ainsi que les salles polyvalentes dévolues à l’organisation de fêtes, la Région de Bruxelles-Capitale, par son fonctionnaire délégué, délivra un permis d’urbanisme, donnant satisfaction sur toute la ligne à Aspria. Un fait du prince imposé sans la moindre motivation digne de ce nom : 3ème mauvaise surprise.

Les recours introduits auprès du Collège d’Urbanisme, par des Communes et des particuliers s’estimant lésés par ce coup de force, ont apporté un démenti cinglant au point de vue défendu par la Région : la fonction hôtelière est interdite dans les « zones de sports et loisirs de plein air », et le centre de wellness se compose d’infrastructures intérieures qui ne sont pas nécessaires à l’affection principale de la zone : « Il ne peut être sérieusement soutenu qu’elles constituent le complément usuel et l’accessoire de ces zones » conclut le Collège d’Urbanisme : le permis d’urbanisme sollicité doit être refusé.

4ème mauvaise surprise : le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale passe outre et décide de maintenir l’autorisation accordée avec cependant un volet hôtelier réduit de 49 à 25 chambres.

Dernier épisode : la contestation devant le Conseil d’Etat vient d’aboutir. Par arrêt du 29 mai 2018, le C.E. annule le permis d’urbanisme ; le projet Aspria ne peut voir le jour :

« Est annulé l’arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles – Capitale du 28 avril 2016 accordant à la société anonyme « Aspria Belgium » un permis unique qui l’autorise à construire une extension au club house existant en y intégrant une infrastructure d’hébergement comportant 25 chambres, un parking souterrain de 193 places (sur 2 niveaux) et à aménager le site du « Parc Solvay Sports » avenue du Pérou, 80 à Bruxelles. »

En bref, le C.E. balaye le projet du promoteur, avalisé par la Région puis par le Gouvernement, qui ouvrait la porte à du « bétonnage » et à une « mercantilisation » exagérée d’un espace que le législateur a défini dans son Plan Régional d’Affectation du Sol comme devant prioritairement rester un espace vert. Et quand on y regarde de près, le centre wellness a une telle ampleur qu’il ne peut qu’en être l’élément principal. Pourtant le C.E. avait correctement défini la complémentarité : « Que la notion de complémentarité implique un rapport suffisamment direct avec la pratique sportive de plein air, et qu’elle ne peut être étendue, sous peine de dénaturer la zone considérée, à toute affectation qui représente simplement une offre supplémentaire à la clientèle ».

Que conclure de cette pitoyable saga ?

Ce magnifique complexe n’aurait eu aucune difficulté à conserver la fonction sociale et sportive voulue par le PRAS. Des spéculateurs ont pensé qu’à l’aide de deux ou trois ficelles et artifices ils allaient court-circuiter les règles de droit et gagner du temps ; ils en sont pour leurs frais. Comment le Gouvernement et son Administration de l’Urbanisme ont-ils pu aller jusqu’à délivrer le permis, restant sourds aux arguments de leurs propres instances consultatives, des communes impliquées et des citoyens ? Ne leur laissant d’autre solution que d’en référer au Conseil d’Etat.

Quoiqu’il en soit, on se réjouira que l’Etat de droit ait finalement triomphé d’un trop évident laxisme.

D. R .

PPAS GROESELENBERG OU COMMENT COOPÉRER AVEC LA COMMUNE POUR DÉVELOPPER UNE ZONE

Suite à la vente des bâtiments de la Clinique des 2 Alice à un promoteur immobilier, plusieurs habitants de la rue Groeselenberg se sont inquiétés des conséquences pour ce beau site transformé en logements. Qu’allait devenir la qualité de vie des habitants présents et à venir, d’autant plus que se profilait l’avenir immobilier de l’ensemble des terrains environnants ?

En effet, la plupart des terrains en intérieur d’îlot Groeselenberg, mais aussi quelques terrains périphériques, étaient encore propriété de la Congrégation des Soeurs de la Charité de Jésus et de Marie. Et leur intention était bien de valoriser ces parcelles en les vendant au plus offrant.

Les habitants ont alors décidé de créer en mai 2007 le Comité de Quartier Groeselenberg comptant près de 200 membres.

Nous avons alors sollicité la Commune pour la mise en œuvre d’un PPAS (Plan Particulier d’Aménagement du Sol) et édité un Livre blanc pour préciser notre vision de l’avenir du quartier. L’initiative a été bien reçue par le service de l’urbanisme et en novembre 2007, le Conseil Communal a pris la décision d’entamer la procédure de mise en œuvre du PPAS 64 Groeselenberg.

Tout au long du processus d’élaboration de ce Plan, notre Comité de Quartier a été régulièrement sollicité. Géographiquement, il s’agit de
l’îlot circonscrit par la rue Groeselenberg et les avenues des Statuaires, Houzeau et Circulaire.

Nos propositions principales étaient les suivantes :

  • préserver les zones vertes et les espaces de rencontre existants,
  • maintenir le caractère ouvert et accessible aux riverains par le maintien et la création de sentiers (voies actives),
  • limiter les gabarits et la densité des nouvelles constructions,
  • répartir le trafic automobile entre les différentes voiries ceinturant l’îlot.

Nous n’avons bien sûr pas obtenu tout ce que nous avons demandé mais sur certains aspects nous avons été entendus  : en particulier sur la question environnementale, sur la création de liaisons douces traversant l’îlot, sur la préservation d’un verger existant... Nos demandes se sont bien retrouvées dans les prescriptions du PPAS approuvé par la Commission de Concertation du 20 mai 2014 et entériné par la Région le 1er octobre 2015.

Il est plus que probable que si notre Comité n’avait pas pris d’initiative, les projets immobiliers se seraient succédés de façon anarchique. Grâce au PPAS, un cadre urbanistique a été créé même si les intérêts des promoteurs immobiliers ont certainement plus pesé dans la balance que les souhaits de notre Comité de Quartier. Reste maintenant à s’assurer que les prescriptions seront effectivement respectées !

Jean Leseul

Comité Groeselenberg

LE « SAUCISSONNAGE », OU L’ART DE CONTOURNER LA LOI...

« Dans le petit monde de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et de l’environnement, nul n’ignore que la pratique du « saucissonnage », soit le fractionnement d’un projet unique en plusieurs projets dans le but d’éluder certaines contraintes procédurales ou de fond, suscite un important contentieux concernant des projets d’envergure et, souvent, à forte charge politique et médiatique. »
https://www.stibbe.com/en/news/2016/december/saucissonnage--labsence-formelle-dunicit-de-lvaluation-des-incidencesnaffecte-pas-ncessairement-la

Résumons:Nous avons un grand, voire un très grand projet, complexe et qui nécessite des autorisations légales pour être mis en œuvre. Celles-ci peuvent être diverses et variées : permis d’urbanisme, permis d’environnement, permis patrimoine et pour certaines et selon les cas, elles demandent parfois des études complémentaires comme une évaluation des incidences environnementales (rapport ou études d’incidences) et/ou évaluation appropriée des incidences pour les sites Natura 2000 (le réseau Natura 2000 constitue un vaste réseau écologique pour lequel l’Union Européenne a adopté deux directives, la Directive « Oiseaux » et la Directive « Habitats »)

La finalité de ces études est d’informer le public et l’autorité chargée de statuer sur la demande des permis, des incidences positives et négatives du projet sur l’environnement, et de proposer des solutions pour en limiter les nuisances éventuelles.
Evidemment, une étude d’incidence par exemple, est un processus complexe, puisqu’elle porte sur des projets susceptibles d’engendrer un impact environnemental important : elle est par exemple motivée pour la création de plus de 200 places de parking. Elle doit être réalisée par un bureau d’études spécialisé.

Tout ça n’est évidemment pas pour plaire aux promoteurs : les études d’incidence prennent beaucoup de temps et surtout elles risquent, puisqu’elles doivent juger de la faisabilité de leur projet via les incidences qu’ils ont sur l’environnement (mobilité, bruit, environnement, pollution,…), de ne pas être en leur faveur… ou de leur imposer certaines restrictions, certains aménagements obligatoires et/ou certaines conditions.

De plus, les délais administratifs sont longs et ils ne sont pas à l’abri d’éventuels recours.

A Bruxelles comme ailleurs, on ne peut pas faire ce qu’on veut en matière d’urbanisme et d’environnement : il faut respecter les différentes possibilités légales des lieux. Par exemple, on ne peut normalement pas construire un centre de « wellness » agrémenté d’un hôtel dans une zone de sport et loisir de plein air au PRAS (Plan Régional d’Affectation des Sols), on ne peut normalement pas construire un parking dans une zone classée Natura 2000, etc…Et on doit étudier les incidences des projets au-delà de certains seuils d’exploitation.

Que faire ?

Face à cette réalité institutionnelle complexe mais qui permet normalement de juger de la bonne opportunité des projets pour le plus grand nombre, la manière la plus sage serait bien entendu d’imaginer des projets conformes avec les potentialités et possibilités des lieux. D’introduire des demandes de permis qui entrent plus ou moins dans les attendus des études d’incidences, en conformité avec l’affectation possible des sols, voire qui y dérogent un peu. Il n’est évidemment pas interdit de demander des dérogations, pour peu qu’elles soient un minimum réalistes….et d’attendre le temps nécessaire à l’obtention des permis avant de mettre son projet en œuvre.

Evidemment, cette solution n’arrange pas les promoteurs qui voient le plus souvent l’affaire d’un autre œil et qui veulent non seulement que leurs projets voient le jour mais en plus qu’ils leur assurent une rentabilité rapide et importante.

La voie du saucissonnage est donc ouverte !

A Bruxelles comme ailleurs, on ne peut pas faire ce qu’on veut en matière d’urbanisme et d’environnement : il faut respecter les différentes possibilités légales des lieux. Par exemple, on ne peut normalement pas construire un centre de « wellness » agrémenté d’un hôtel dans une zone de sport et loisir de plein air au PRAS (Plan Régional d’Affectation des Sols), on ne peut normalement pas construire un parking dans une zone classée Natura 2000, etc…Et on doit étudier les incidences des projets au-delà de certains seuils d’exploitation.

Le saucissonnage

Le saucissonnage, comme son nom l’indique, consiste à fractionner un projet unique en plusieurs dans le but d’éluder certaines contraintes procédurales ou de fond et de gagner du temps.

Pour les promoteurs, l’intérêt est multiple, comme celui par exemple d’éviter certaines études complémentaires : si je veux que mon projet bénéficie d’un parking de 400 places, le COBAT m’impose la réalisation d’une étude d’incidence qui va prendre du temps, être coûteuse et je n’ai pas de garantie que ses conclusions me seront favorables, alors que si je demande une première fois 199 places, et l’année suivante encore 199 places, j’échappe à cette contrainte. Le résultat de mon petit tour de passe-passe sera donc que j’aurai obtenu quasi ce que je voulais, un parking de 398 places, en échappant à l’étude d’incidence, en gagnant du temps et de l’argent.

Cette technique est bien entendu illégale, car au final les incidences du projet n’auront pas été étudiées, et doit être condamnée.

Un exemple très actuel : le projet DROH !ME

Le projet « DROH !ME », relatif à la réhabilitation de l’hippodrome de Boitsfort (mais situé sur le territoire d’Uccle) est exemplatif de notre propos.

Fig. 1 : Le site de l’Hippodrome de Boitsfort vu du ciel en lisière de Forêt de Soignes (photo Bing)

Il s’agit d’un projet d’envergure régionale, porté par le politique ; il en est d’ailleurs question dans le nouveau projet de PRDD ; il consiste en « l’aménagement d’un parc de loisirs actifs afin d’y développer des activités culturelles, sportives, éducatives, de détente et en lien avec la nature ».

Fig. 2 : La Zone Spéciale de Conservation de la Forêt de Soignes et le site de l’Hippodrome de Boitsfort !

En résumé, la demande consiste en :

  • la transformation de différents bâtiments existants en salles polyvalentes, en équipement d’intérêt collectif en restaurant ou en brasserie, en espace d’accueil de groupes,…
  • la création de sentiers, cheminements, jardins de découvertes,…
  • la création de différentes zones de parking : allant de 30 à presque 400 places à différents endroits du site,
  • l’aménagement de différentes zones de sport,
  • le réaménagement d’un golf,
  • l’abattage d’arbres - la plantation de nouveaux arbres et autres plantations.

À Bruxelles, seules les demandes de permis d’urbanisme, de lotir ou d’environnement qui sont énumérées par les annexes A et B du COBAT, ou qui relèvent des classes 1A et 1B des installations soumises à permis d’environnement, doivent faire l’objet d’une évaluation des incidences sur l’environnement. Deux systèmes d’évaluation des incidences existent :

  • le rapport d’incidences pour les projets figurant à l’annexe B du COBAT ou relevant de la classe 1B des installations soumises à permis d’environnement.
  • l’étude d’incidences pour les projets figurant à l’annexe A du COBAT ou relevant de la classe 1A des installations soumises à permis d’environnement.
    Le rapport d’incidences, conçu à priori pour des projets aux incidences moins importantes ou plus « locales », est un outil nettement moins exigeant que l’étude d’incidences. On peut notamment relever que l’étude d’incidences est rédigée par un bureau agréé tandis que le rapport d’incidences peut être rédigé par le demandeur.

De plus, contrairement au rapport d’incidences, l’étude d’incidences fait l’objet d’un cahier des charges sur mesure soumis à enquête publique et à l’avis de la commission de concertation. La réalisation de l’étude d’incidences fait l’objet d’un suivi par un comité d’accompagnement, alors qu’aucun suivi n’est prévu pour le rapport d’incidences. http://www.ieb.be/Reformer-l-evaluation-des

Fig. 3 : Le parking « temporaire »….de Droh !me (photo Yvan Hubert)

Pour développer ce projet, le promoteur doit obtenir différents permis !
Le projet DROH !ME nécessite un permis d’urbanisme et un permis patrimoine (qui sont regroupés sous le vocable de « permis unique ») car certains biens sur le site sont classés, ainsi qu’un permis d’environnement entre autres pour les parkings. Le permis unique et le permis d’environnement regroupés s’appellent alors « procédure mixte ».

Le permis d’environnement pour la réalisation des parkings (de plus de 200 places) doit être soumis à une « étude d’incidence » en vertu de l’application de l’article 141 du COBAT (le Code bruxellois de l’Aménagement du Territoire).

Le projet Droh !me, se développe également et en grande partie sur le site classé de la Forêt de Soignes et en zone Natura 2000 ! On peut donc espérer que le rédacteur de l’étude d’incidences y sera attentif et sera critique à l’égard du gros projet immobilier et imposera des contraintes environnementales.

Fig. 4 : La pose de filets de protection dans le golf (photo Karin Stevens)

Qu’a fait le promoteur ?

Très simplement, il a déposé séparément plusieurs demandes de permis (provisoires ou non et parfois de régularisation !) et ce en dehors du contexte et de la procédure de l’étude d’incidences qui est pourtant en cours : abattage d’arbres, placement d’installations temporaires en tout genre, rénovation de différents bâtiments à vocations multiples (café - brasserie, organisation d’événements, …), placement de filets autour du golf, exploitation temporaire de parkings,….

Ce qui lui permet de gagner du temps : En effet, alors que le projet DROH !ME couve depuis le milieu des années 2000, (à savoir en 2006 : avis de marché public à conclure dans le cadre de la restauration de l’hippodrome de Boitsfort ; en 2012 : Cahier des Charges de la Concession relative à l’exploitation de l’ancien hippodrome de Boitsfort ; les premiers documents graphiques sont apparus vers 2013-2014), ce n’est qu’en juin 2017 que la demande de permis sera déposée, en rendant donc publique l’étude d’incidences.

Et d’obtenir des permis pour des demandes qui paraissent de minime importance : Si on considère ces « petites » demandes une à une, elles paraissent presqu’anodines et en harmonie avec l’environnement particulier du lieu : une petite brasserie familiale, des cours de yogas, des stages pour les enfants, une initiation au golf ouverte à un large public,…

Fig.5 : Abattages d’arbres sur le site de Droh !me avant la mise à l’enquête du projet global (photo Yvan Hubert)

Mais une fois groupées, elles constituent un projet d’envergure capable d’avoir des conséquences importantes dans différents domaines comme l’environnement, la mobilité, la protection de la nature, le bruit, la qualité de vie des habitants,…

Cela en risquant d’entraîner logiquement l’octroi du permis pour l’exploitation de l’ensemble de la demande. En effet, si un parking de plus de 200 places a été autorisé durant plusieurs mois chaque année de manière récurrente, à titre temporaire, comment tout d’un coup justifier un refus de permis définitif pour ce parking ? Ou encore, une fois un bâtiment transformé en brasserie (en l’espèce avec de l’argent public), sans qu’une autorisation pour le stationnement ait été demandée, pourquoi refuser ultérieurement qu’il soit exploité dans des conditions apparemment normales, c’est à dire en disposant d’un parking, et en autorisant la mise en place d’une terrasse extérieure non demandée lors de l’introduction de la première demande de permis… ?

De plus, dans cet exemple du projet Droh !me, il y a tout lieu de craindre que quand l’aspect « nature » (jeux – golf – jardins de découvertes, …) sera
réglé, la vraie finalité du projet (l’organisation d’événements mondains) fera insidieusement son apparition. Ceci va « dénaturer » le projet initial en lui donnant un caractère commercial, en drainant dans ce coin de forêt beaucoup de monde et donc de voitures, et en multipliant les pollutions environnementales (bruit jusque tard dans la nuit, lumière néfaste à la faune, trafic automobile intense, ...)

Précisons que le promoteur est en possession de l’étude d’incidences depuis plusieurs mois mais qu’il attend pour la rendre publique… !

Conclusion…

Le « saucissonnage » doit être condamné non seulement parce qu’il est illégal, mais plus encore parce qu’il aboutit concrètement à prendre des décisions en matière d’urbanisme et d’environnement sans avoir connaissance des conclusions des études, ce qui équivaut à délivrer des permis sans connaître les incidences réelles et globales de l’exploitation du projet pris dans sa globalité. Et ce qui va à l’encontre des politiques menées par la Région en termes de protection de l’environnement, de la qualité de vie et de la mobilité….

Florence VANDEN EEDE

LA PUC – LA SALLE VAN OFFELEN – LA SALLE 1180 LA COMMUNE DOIT-ELLE VRAIMENT S’EN DEFAIRE ?

La Commune envisage de vendre un terrain situé près de la place Danco, en retrait de l’avenue Brugmann, et sur lequel il y a trois bâtiments : la Royale Pétanque d’Uccle Centre, la Salle van
Offelen, et la Salle 1180.
Lors du Conseil Communal du 23 février 2017, on a pu entendre que l’endettement de la Commune pourrait justifier cette vente.

S’il n’est pas trop tard, rompons une lance pour sauvegarder ces lieux de sport, de convivialité, et qui sont utiles à bien des Ucclois et même à des personnes qui habitent plus loin.

La Pétanque Uccle Centre

Un domaine bien connu des joueurs de pétanque, fondé et aménagé en 1953 par une poignée d’amis et qui comporte une cafétéria. On y vient de loin.

Pensez-donc : le plus vieux club de pétanque de Belgique (64 ans de vie), avec ses 230 membres dont plus de 70% venant des communes alentour, avec plus de 70 pistes, des tournois qui peuvent réunir plus de 600 personnes venant de toute la Belgique, un lieu où peuvent (encore) se retrouver francophones et néerlandophones. C’est le
« top 3 » de la Fédération Francophone, dans le domaine de la pétanque, nous dit-on.

Cette année encore, deux championnats importants vont s’y dérouler : le 9 avril, le championnat de Belgique (qualificatifs), et le 10 mai le championnat de Belgique interclubs.

Par ailleurs, dans ces locaux de la PUC se réunissent régulièrement d’autres associations tout aussi respectables :

 Les amateurs de pétanque du SUTA (Seniors Ucclois du Troisième âge), s’y réunissent une fois par semaine. C’est l’occasion pour ces
« jeunes sportifs », de se retrouver dans un endroit convivial.

 Les archers d’Uccle, réunis sous l’insigne de « la Gilde des archers Saint-Pierre d’Uccle », regroupant pas moins de 70 amateurs du tir à l’arc. Des aménagements ont d’ailleurs été récemment réalisés pour y installer un mur d’entrainement. Tout cela aux frais des sportifs eux-mêmes.

 L’association « le Bivouac » : un hôpital psychiatrique de jour, privé, y organise des activités d’expression psycho-pédagogique, culturelles, sportives et de la vie quotidienne.

La PUC, un lieu public de convivialité

La salle Van Offelen

Cette salle de sport a été construite dans les années 70. Elle permet à des centaines de jeunes et de moins jeunes de pratiquer tous les sports de salle, comme par exemple le basket, le football, le volley-ball, le tennis, le ping-pong, les arts martiaux, le fitness et le yoga. Facile d’accès pour tous, petits et grands, proche des transports en commun et avec accès aisé pour les personnes à mobilité réduite. Il s’agit, aussi et surtout, d’y favoriser la formation des jeunes, dans un but pédagogique. Des stages de vacances y sont organisés chaque année. L’action sociale d’Uccle s’y développe depuis longtemps.

La salle 1180

Salle 1180

Cette salle, plus récente, est un lieu de délassement pour les seniors du service ucclois du troisième âge. Elle sert pour tout événement, conférence, spectacle et autre. Elle possède un restaurant, un coin bar, un podium, un balcon et un écran et est en location toute l’année. Elle est même utilisée par les échevins pour des événements ucclois comme par exemple « Halloween ».

Bref, trois lieux de convivialité !

Faut-il vraiment les supprimer du paysage d’Uccle, si cette suppression est réellement envisagée ? Comment comprendre ce subit souhait du
Collège ?
Au Plan Régional d’Aménagement du Sol (PRAS), l’endroit n’est pas destiné au logement, si ce n’est à front de l’avenue. Alors, que compte-t-on en faire ?

Mais répétons que la vraie question est de mettre dans la balance les intérêts financiers avec l’intérêt social.
Nous espérons que ce n’est pas la construction de nouveaux bâtiments communaux qui est en cause. Envoyer une lettre de préavis aux associations qui profitent des lieux en leur disant d’aller chercher ailleurs serait triste : ce serait même un échec. Et quelle alternative la Commune proposerait-elle à ces clubs parfois anciens et bien ancrés dans Uccle ?

La convivialité aussi a une valeur !

Espace public et envahissement publicitaire.

Ce mois de décembre 2015 la société JCDecaux Billboard Belgium a introduit une énième demande de permis d’urbanisme pour le placement d’un dispositif publicitaire lumineux de 17m² sur le pignon d’une maison (rue de Stalle 25).

Ce nouveau dossier constitue un excellent rappel de la contradiction qu’il peut y avoir entre l’intérêt commercial des concessionnaires privés (Decaux, Clear Channel, …) d’une part, et la préservation de l’espace public en matière de paysage et de sécurité routière d’autre part.

Les règles d’urbanisme sont souvent très strictes en matière d’esthétique, surtout le long des avenues de prestige ou à caractère historique (en l’occurrence la rue de Stalle aux abords de la chapelle de Stalle, du parc Raspail et du Moulin Blanc).

Mais les questions d’urbanisme et d’esthétique n’intéressent guère une firme telle que Decaux. Ce qui lui importe c’est l’efficacité et la rentabilité de ses dispositifs ; l’emplacement est choisi dans cet objectif seul. D’où l’intérêt à s’inviter sur les pignons aveugles des grands axes de circulation. Une entrée de ville telle que la rue de Stalle est l’idéal. Le fait que cette voirie soit souvent embouteillée convient d’autant mieux.

Or, peut-on accepter que des installations publicitaires puissent s’affranchir aussi facilement des prescriptions paysagères et esthétiques ? Certes, ces installations font l’objet d’une taxe communale. Mais peut-on donner un prix à la dégradation de notre cadre de vie ? Le phénomène est insidieux car il évolue progressivement. Un panneau par ci, un panneau par là... au risque d’habituer les citoyens à un environnement dont finalement ils ne perçoivent même plus la dégradation.

A ceci s’ajoute une autre considération, d’un type plus moral : l’affichage publicitaire et les messages consuméristes qui l’accompagnent – nous ne visons donc pas ici les enseignes de magasins – est une forme de harcèlement ou de propagande commerciale particulièrement insupportable dans l’espace public puisqu’on ne peut y échapper. Sans vergogne elle est imposée aux individus.

Cette marchandisation du paysage urbain est d’autant plus malsaine que les dispositifs publicitaires sont accessibles à la location pour des sommes importantes et donc réservées aux entreprises les plus riches.

Enfin, rappelons le caractère potentiellement dangereux du grand affichage publicitaire en matière de sécurité routière. Particulièrement, les dispositifs lumineux (le type "Backlight" tel que demandé ici) sont aptes à détourner l’attention.

Pour ces raisons l’ACQU à invité l’autorité communale de reconsidérer la question de la place à donner à l’affichage publicitaire sur son territoire, à continuer de ne plus systématiquement solder l’espace public à la publicité [1] et à émettre un avis défavorable à la présente demande.

La commission de concertation remettra son avis concernant ce dossier le mercredi 06 janvier 2016.

[1Il semblerait qu’il y ait une progression dans ce sens puisqu’en juin 2015 une demande similaire, chaussée de St Job avait reçu un avis défavorable alors que, toujours chaussée de St Job, une autre demande similaire avait reçu en 2012, quant à elle, un avis favorable

Avis FAVORABLE pour l’extension du magasin Lidl le long de la Chaussée d’Alsemberg

En sa séance du 13 mars 2014, la Commission de Concertation à remis un avis favorable sous certaines légères conditions à la demande de l’entreprise Lidl Belgium Gmbh pour la modification de l’aménagement du parking du supermarché situé au 483 de la chausée d’Alsemberg, ainsi que la transformation de la surface commerciale elle-même.

Le quartier est commerçant et dense. Le commerce est implanté en fond de parcelle, le parking est situé entre la chaussée et le commerce. Quant au parking extérieur, il est situé entre la chaussée et le commerce et n’a pas été réalisé conformément au permis d’urbanisme délivré par le passé. Le nouveau parking projeté est mitoyen à plusieurs constructions du Caré Pauwels et une maison en intérieur d’îlot dont les fenêtres et balcon s’ouvrent directement sur la toiture de celui-ci.

La demande telle qu’introduite visait :

  • La mise en conformité de l’aménagement de la partie gauche du parking (11 emplacements),
  • La modification de la partie centrale du parking extérieur en vue de créer 6 emplacements,
  • La suppression des emplacements le long du mur mitoyen de droite en vue de créer un
    trottoir,
  • Le changement d’utilisation d’une partie du commerce voisin (728m² en fond de parcelle) en
    parking couvert (24 emplacements) en vue d’étendre celui existant,
  • la création d’une large baie permettant l’accès au parking couvert,
  • la pose d’un revêtement ’alucobond’ sur la façade du parking couvert,
  • l’installation du groupe technique de ventilation et des frigos en toiture du parking projeté, à
    proximité de la maison mitoyenne en intérieur d’îlot ;

Notre administrateur Pierre Goblet a aidé le comité de quartier dans le traitement de ce dossier.

Avaient été signalé que :

  • les travaux envisagés se faisaient notamment en intérieur d’ilot le long du mur des carrés Pauwels, ensemble protégé et sur la liste de sauvegarde.
  • les emplacements de parkings prévus font l’objet d’une ventilation en toiture sans qu’aucune précaution ne semblait avoir été prise pour protéger les habitations voisines du bruit et des émanations.
  • que le supermarché se trouve sur une ancienne carrière. Or aucune étude de stabilité n’a été faite.

En outre, plusieurs riverains estimaient que :

  • l’implantation du magasin et de son parking constituait une menace pour leur qualité de vie dans la mesure où la ventilation leur apportait des nuisances sonores et vibratoires ainsi qu’une gêne paysagère vu l’aspect inesthétique des machines.

D’autres questions ont été posées lors de la séance :

  • Ne faut-il pas un permis d’environnement simultané à l’enquête publique pour le parking ?
  • Est-il raisonnable d’augmenter encore l’imperméabilisation du site par l’agrandissement du parking ?
  • Ne vaudrait-il mieux pas déplacer le groupe d’extraction vers le milieu de la toiture du commerce ou mieux l’intégrer dans le bâtiment et limiter son bruit à la norme en zone résidentielle ?
    Il a été enfin rappelé que le carré Pauwels fait partie des quelques carrés ucclois qui constituent une des rares réminiscences des habitations ouvrières du XIXe siècle munies de potagers et permettant le petit élevage. Les travaux envisagés ne pourraient que nuire à l’intégrité de ce carré.

La Commission de Concertation a remis un avis favorable à la demande de Lidl. Cependant cet avis favorable est accompagné d’une série de conditions de modification afin que le projet réponde au bon aménagement des lieux :

  • Proposer des zones de verdure autour de l’îlot central de stationnement, en compensation de
    la suppression de la bande de terre plein prévue au permis précédent le long de la
    mitoyenneté de gauche,
  • Présenter un plan de la toiture du parking couverte en prévoyant une toiture verte extensive :
    • en supprimant toute modification du niveau du sol et présenter une pente à
      l’entrée du parking en conséquence ;
    • en plaçant le groupe de ventilation dans le volume bâti
    • en assurant son isolation acoustique et vibratoire ;
    • en prévoyant sa sortie d’extraction vers le parking de LIDL et le plus loin possible
      de la mitoyenneté du Carré Pauwels et du N°30 implanté dans celui-ci ;
  • Prévoir une isolation acoustique du mur mitoyen avec le Carré Pauwels sur toute sa longueur ;
  • Limiter la hauteur des poteaux d’éclairage ou les points de fixation des lampadaires à 3m,
    réduire la puissance des éclairages en augmentant le nombre de points lumineux, afin de
    réduire l’impacte lumineux en intérieur d’îlot,
  • Prévoir un revêtement drainant et perméable pour les eaux de ruissellement du parking
    extérieur ;
  • Créer un Bassin d’orage pour l’ensemble des superficies imperméable du site de 50litres/m² ,
    avec débit de sortie de I/10ième de celui d’entrée ;
  • Indiquer l’emplacement de déchargement du site ;
  • Ajouter éventuellement une demande de barrière pour l’entrée carrossable du site qui dit être
    placée au minimum à 10 mètre de l’alignement ;
  • Introduire une demande de PE modificatif,
  • Supprimer l’enseigne publicitaire couvrant la parie supérieure de l’immeuble à rue, au profit
    d’un dispositif plus réduite et conforme tant aux prescriptions du Règlement Régional
    d’Urbanisme du 21/11/2006 qu’au Règlement Communal gérant cette matière ;

Que ces modifications répondent aux conditions cumulatives :

  • de ne pas modifier l’objet de la demande en ce que le projet sera davantage intégré au sein de
    cet ilot à caractère patrimonial ;
  • d’être accessoires en ce qu’elles concernent principalement des aspects techniques ou
    logistiques du projet ;
  • de répondre à une objection que suscitait la demande telle qu’introduite en ce que les abords
    seront davantage verdurisés ;

Avis FAVORABLE unanime en présence du représentant de Bruxelles-Développement urbainDirection
de l’Urbanisme aux conditions émises ci-dessus.

Les dernières pièces du puzzle de l’Av. du prince de Ligne devront être redessinées

La demande prévoyait la construction de 3 ateliers avec logement à droite du futur parking communal et un immeuble de 7 appartements à l ‘arrière des immeubles de l’avenue Prince de Ligne le long du chemin de fer.

La Commission de Concertation a remis son avis : le promoteur devra revoir sa copie

L’immeuble de 7 appartements couvre entre autre une superficie trop importante, son gabarit est trop imposant, les parkings souterrains sont dans la zone de recul,…

Pour les ateliers aussi, des modifications importantes devront être introduites : augmentation de la hauteur des ateliers, diminution de la taille des logements, surface au sol à revoir à la baisse, abords à aménager de manière paysagère et qualitative.
Les ateliers dérogent à plusieurs points du PPAS n°56 sur le périmètre duquel ils sont pourtant implantés.

Les deux projets devront également prévoir bassins d’orage et citernes d’eau de pluies adaptés à un fond de vallée régulièrement inondé et qui tiennent compte de l’importance des parkings souterrains prévus.

Preuve en est, déjà vendredi soir 8 novembre, la place Saint-Job était sous le point d’être inondée.

Vivier d’Oie : projet "Immobilière Nouvelle" : version 2012

Ce 09 janvier 2013 la Société Anonyme « L’Immobilière Nouvelle » a essuyé un nouvel échec face à la commission de concertation. Le projet d’urbanisation, en intérieur d’îlot, sous sa mouture précédente avait en effet déjà reçu un avis défavorable lors de la commission du 28 avril 2010.

Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus :


POUR RAPPEL voici le dossier concernant le projet dans sa version de 2010.


L’AVENUE DU PRINCE DE LIGNE QUEL BILAN ?

Article paru dans la Lettre aux Habitants n°73, septembre 2012.

Il faudrait des pages pour résumer, même sommairement,
les procédures visant à l’urbanisation de cette
artère qui joint la chaussée de Waterloo à la place St
Job.

N’en retenons que l’essentiel.

Rappelons d’abord qu’il s’agit d’un terrain de 9 ha,
long mais très étroit, surtout quand on se rapproche
de la place du Vivier d’Oie, et qui jouxte la ligne n° 26
du chemin de fer sur la partie non bâtie de l’avenue
du Prince de Ligne. De l’autre côté du chemin de fer,
l’avenue Latérale n’est bâtie, elle aussi, que d’un
côté.

Depuis bien longtemps, ces 9 ha qui appartenaient à
la SNCB sont utilisés comme jardins potagers par des
riverains, à l’exception d’un parking public de
90 places près de la place St Job et d’un autre de
16 places près du Vivier d’Oie.

En 2002, la Commune d’Uccle a voulu réglementer
l’avenir de cette langue de terre et a mis en route la
procédure d’un Plan Particulier d’Affectation du Sol
(le PPAS n° 63). Si on oublie la création d’une « placette
 » en intérieur d’îlot envisagée au-dessus de la
voie ferrée peu avant qu’elle ne pénètre sous la forêt
de Soignes – projet qui a reçu un avis heureusement
négatif de la commission de concertation - les intentions
de la Commune étaient « la préservation du caractère
résidentiel aéré du quartier (avec des gabarits
limités) et le développement possible du noyau du
Vivier d’Oie en tant que pôle de déplacements intermodal
 » (extrait de l’article de Chantal de Laveleye,
alors échevine de l’urbanisme, dans leWolvendael de
décembre 2004.)

Les remarques de la commission de concertation du
27/10/2004 étant importantes, un nouveau projet de
PPAS a été mis à enquête publique en 2006. Il a
abouti à un PPAS voté par le Conseil communal le
13/7/2006, mais l’administration régionale l’a mis
dans un tiroir … où il est toujours, sans explication
officielle …

Donc, pas de plan règlementant ce qu’on peut
construire et par conséquent terrain de chasse rêvé
pour les promoteurs. En fait, déjà en 2004, la société
Soficom avait acheté le terrain de la SNCB. Elle a déposé
une demande de permis d’urbanisme en 2009 ;
il était excessif et éloigné de l’esprit du PPAS ; il a reçu
un avis négatif de la commission de concertation le
4/3/2009.
Une demande modifiée a été introduite en 2011 ; le
22/6/2011 elle a reçu un avis favorable mais assorti
d’un certain nombre de conditions. Soficom ayant
modifié son projet, une nouvelle enquête publique
a eu lieu qui a abouti, le 13/6/2012, à un avis à nouveau
favorable de la commission, sous certaines
conditions ne nécessitant pas une nouvelle enquête.

Telle est la situation, fin août 2012. Il appartient
maintenant à l’administration régionale (au « fonctionnaire
délégué ») de prendre position, soit en refusant
la délivrance du permis (c’est un avis
contraignant, qui lie la Commune), soit en l’autorisant
(ce qui laisse encore une certaine latitude à la
Commune pour la délivrance du permis.)

Si la construction se réalise, ce sont 4 immeubles comportant
55 appartements + 5 maisons qui remplaceront
les potagers et le parking communal.

Le propos n’est pas ici de porter un jugement sur le
projet immobilier, de dire s’il est heureux ou néfaste,
s’il est acceptable ou non pour les riverains. Ce serait
de toute façon hasardeux avant de l’avoir vu réalisé.
Certes, pour les riverains, ce sera un coup dur : une
perte évidente au point de vue paysager même s’il
reste de la verdure, des nuisances en termes de circulation
automobile, de parking, de bruit… ; bref
une moins-value pour leurs habitations.

C’est l’éternel conflit entre les « urbanistes » et les
« environnementaux ». En l’espèce il ne faut pas oublier
que la zone est constructible et qu’il est nécessaire,
à Uccle comme ailleurs, de prévoir de nouveaux
logements pour une population en augmentation,
surtout à côté d’un noeud intermodal. Ce qui ne veut
pas dire qu’il faut pour cela éliminer la nature !

On peut quand même se poser quelques questions :

  • Est-il sage de construire aussi près d’une voie de
    chemin de fer ? Le nombre de trains RER va heureusement
    augmenter et il y a maintenant – enfin – une halte au Vivier d’Oie. Les nouveaux habitants
    seront à quelques mètres et encaisseront le bruit.
    Les habitants de l’avenue Latérale ne seront pas
    épargnés non plus. Le promoteur a assuré que le
    bruit sera absorbé par le matériau de construction.
    On demande à le croire, mais que se passera-t-il si
    ce n’est pas suffisant ?
  • Ne peut-on craindre qu’en imperméabilisant environ
    50% de ce grand terrain, on s’expose à des
    inondations ? Certes, la commission de concertation a entendu les riverains et a ordonné certaines
    mesures qui vont dans la bonne voie, mais est-ce
    assez ? Il s’agit d’un fond de vallée et on ne cesse
    d’imperméabiliser le sol par de nouvelles constructions
    dans toute la vallée de St Job ; au plateau
    Avijl, environ 200 logements sont prévus. Le bassin
    d’orage sous la place St Job suffira-t-il ? A-t-on une
    politique d’ensemble ? L’administration répond
    bien sûr par l’affirmative ; mais en cas de nouvelles
    graves inondations dans cette vallée, qui va s’en
    sentir responsable ? Personne ?
  • N’est-ce pas au point intermodal que constitue le
    Vivier d’Oie qu’il faut prévoir beaucoup de parking
     ? Le petit parking tout proche acquis par la Commune
    ne pourra accueillir que 20 voitures, en plus
    des quelques rares places disponibles place du Vivier
    d’Oie. Près de la place St Job, la Commune va
    devoir remplacer le parking existant par un autre à
    aménager à l’arrière des dernières maisons de la
    chaussée de St Job, mais il sera plus petit (60 places
    contre 90), moins facile d’accès et très dérangeant
    pour ceux qui auront le nez dessus. On peut prédire
    que d’ici peu on regrettera de n’avoir pas réservé
    la place nécessaire aux navetteurs qui
    voudront prendre le RER. Mais bien sûr, pour la
    Commune, construire du logement (qui n’est pas
    social !) rapporte plus qu’un parking …
  • Même si le PPAS 63 est sans valeur juridique, il reflète
    ce que la Commune entendait comme « bon
    aménagement des lieux ».
    En particulier, il prévoyait
    moins de construction dans le souci de maintenir
    plus d’espace vert et de parking. Il est
    regrettable qu’on ne s’oriente pas plus dans cette
    direction. Un simple projet communal d’urbanisme
    peut influencer la décision de l’autorité chargée de
    statuer sur une demande de permis.
    Même si c’est tardif, on peut regretter que la Commune
    n’ait pas songé à un tout autre usage, partiellement
    en tout cas, de la zone (mais encore moins
    rentable…) : construire une dalle de béton au-dessus
    de la voie ferrée, ce qui aurait permis du parking, des
    terrains de jeux, etc…et cela aurait rapproché les habitants
    actuellement séparés par le chemin de fer.

Quoi qu’il en soit, on ne peut que se réjouir de
constater combien les habitants concernés se sont
mobilisés, et ce depuis le début. Sans nymbisme ni
excès. Et en nouant entre eux des liens qui dépassent
ceux du simple voisinage.

Denys Ryelandt

Urbanisme

L’urbanisme est un vaste champ disciplinaire qui recouvre l’étude du phénomène urbain, l’action d’urbanisation et l’organisation de la ville et de ses territoires.

Dans l’absolu cette matière est associée à de très nombreuses autres disciplines : géographie, aménagement, économie, science juridique, écologie, anthropologie, science politique, sociologie,…).

Nous nous limiterons dans cette rubrique à recouvrir les questions générales d’AMÉNAGEMENT ET GESTION DU TERRITOIRE BÂTI.

Les aspects plus particuliers liés à cette thématique générale qu’est l’urbanisme sont traités au sein de rubriques spécifiques : transport et mobilité, environnement et écologie, enquêtes publiques, logement, propreté, participation citoyenne, etc.

Les matières particulières concernant la gestion ou le développement d’un quartier ou d’une rue spécifique sont dispatchées de manière géographique et selon les zones d’action de nos COMITÉS MEMBRES.

Chaussée de Waterloo 1163B Projet de 34 appartements.

Le projet en images : visitez la galerie concernant ce projet.

Objet de la demande : demande mixte de permis d’urbanisme et d’environnement de classe 2b pour la construction de 34 appartements et 76 places de parkings.

Agenda

L’enquête publique concernant ce dossier est terminée. La commission de concertation s’est réunie le mercredi 21 avril 2010. Elle a rendu, en sa séance suivante du 28 avril 2010, un avis défavorable. L’ACQU remercie vivement les riverains qui ont bien voulu se manifester soit par écrit soit à l’oral lors de la commission de concertation.

Vous pouvez consulter ICI l’avis de la commission de concertation.

Caractéristiques du projet.

  • Adresse du projet : Chaussée de Waterloo 1163/B à 1180 Uccle
  • Demandeur du projet (même promoteur que le gros projet attenant ?) :
    N.V. Immobilière Nouvelle
    Koen MESURE
    Stationstraat 180/2
    3110 Rotselaar
  • Superficie du terrain : 3895m2
  • 34 appartements
  • 76 places de parkings souterraines avec construction ou aménagement paysager en surface.
  • Niveaux : Rez+4
  • Remarques : Afin de se ménager une zone de recul suffisante pour offrir au projet un certain dégagement par rapport aux maisons situées le long de la chaussée de Waterloo, large empiètement sur le talus boisé en fond de parcelle.

Contexte général.

Le site se situe au Plan Régional d’Affectation du Sol (PRAS) en Zone d’Habitat (voir extrait de ce plan ci-dessus). Il est donc légalement constructible.

Par ailleurs sa situation, proche des facilités tant de transport que de commerces ou d’infrastructures scolaires et autres rend le site propice à l’implantation de nouveaux logements. Néanmoins si cela se faisait dans la mesure du raisonnable et en tenant compte de divers autres facteurs. Or le projet, tel que présenté, est démesuré.

D’ailleurs le projet déroge aux prescriptions urbanistiques pour plusieurs raisons :

  • PRAS - §0.6. « Dans toutes les zones, les actes et travaux améliorent, en priorité, les qualités végétales, ensuite, minérales, esthétiques et paysagères des intérieurs d’îlots et y favorisent le maintien ou la création des surfaces de pleine terre »

Dans ce cas-ci : Le fond de parcelle boisé, qui constitue actuellement la seule surface « végétale » et de pleine terre subsistante, est largement entamée et empiétée au bénéfice des constructions projetées. Ainsi le projet ne favorise ni le maintient ni la création de surfaces de pleine terre. Le jardin prévu ne constitue qu’un aménagement paysager dont l’objectif premier est la mise en valeur des immeubles projetés.

Notons encore que les travaux d’excavation (du sous-sol pour la réalisation du parking sous-terrain et de la bute pour y ficher les immeubles) produiront des déplacements de terre important. (Je n’ai pas encore eu l’occasion de me plonger suffisamment dans le dossier pour voir ce qui est prévu concernant le déplacement de ces terres)

Notons aussi le manque d’information en ce qui concerne les arbres à abattre (le dossier ne contient ni de relevé dendrologique exhaustif ni d’indication en plan des arbres à abattre). La valeur écologique de cette zone boisée n’a pas été évaluée.

  • RRU - titre I - Article 13 Maintien d’une surface perméable

« La zone de cours et jardins comporte une surface perméable au moins égale à 50% de sa surface. Cette surface perméable est en pleine terre et plantée. L’imperméabilisation totale de la zone de cours et jardins ne peut être autorisée que pour des raisons de salubrité, si ses dimensions sont réduites. »

Dans le cas de ce projet :

3895m2 (superficie du terrain) – 1399m2 (emprise au sol des constructions prévues)= 2496m2 de surface de « jardin ».

3895m2 (superficie terrain) – 2662m2 (surface imperméable)= 1233m2 de surface perméable

2496m2 (surface « jardin ») – 1233 m2 (surface perméable)= 1263m2 de surface jardin imperméable, c’est-à-dire +/- 50% > ces chiffres paraissent étonnant lorsque l’on voit les plans et l’amplitude du parking !!!

  • « Les eaux pluviales de ruissellement issues de toutes les surfaces imperméables sont récoltées et conduites vers une citerne, un terrain d’épandage ou à défaut, vers le réseau d’égouts public. Dans le cas d’une nouvelle construction, la pose d’une citerne est imposée afin notamment d’éviter une surcharge du réseau d’égouts. Cette citerne a les dimensions minimales de 33 litres par m² de surface de toitures en projection horizontale. »

Dans le cas de ce projet : Si on ne prend en compte la seule surface d’emprise au sol des immeubles (1399m2) la citerne nécessaire devrait atteindre les 46167litres. Les deux citernes prévues ne font que 32.370litres (27.370 litres + 5.000litres) .Or en marge de la surface d’emprise au sol des immeubles, le projet compte une totalité de 2662m2 de surfaces imperméables (parkings + toitures (1399m2) > ce qui requiert donc une citerne (ou bassin d’orage) d’une capacité bien plus importante : 87.846 litres.

Problème des parkings.

Il s’agit d’un problème connu : Les abords de la chaussée de Waterloo connaissent des difficultés chroniques de mobilité et de parking.

Lors des travaux liés à l’aménagement de la gare du Vivier d’Oie, des places de délestage avaient été crées à l’attention des usagers du train. Malgré les accords pris dans ce sens la SNCB ( ?) s’est mis progressivement à mettre en location ces parkings, les privatisant donc. Cet exemple est illustratif de la valeur donnée aux places de stationnement dans le quartier.

Aujourd’hui le site qui nous concerne est occupé par une grosse 50aine de boxes de parkings loués soit à des riverains, soit à des commerçants. L’aspect esthétique du site n’est sans doute pas des plus attractif, mais il permet un certain désengorgement du parking en voirie.

Le présent projet prévoit 76 emplacements pour 34 logements. Vu la qualité des appartements projetés, il est a prévoir que la plupart de ces places soient réservées aux occupants des futurs immeubles. Quid donc des emplacements actuels dont les occupants devront trouver refuge ailleurs, mais où et comment ?