DES HABITANTS BRUXELLOIS ET UCCLOIS INQUIETS … |
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Dans notre « Lettre aux habitants » n° 86 de
décembre 2015, nous mettions en avant l’impact
de l’augmentation du trafic aérien et de ses nuisances
sur la santé des Bruxellois.
Chaque jour amène malheureusement son lot
d’articles dans les médias qui confortent les
craintes des habitants survolés.
Dans « le Monde » du 8 janvier 2016, on pouvait
lire ceci : « La pollution de l’air aggrave les maladies
d’Alzheimer et de Parkinson ». Et d’ajouter :
« Pour chaque augmentation de la concentration
de l’air en particules fines (PM2,5), le risque d’être
hospitalisé pour une maladie neuro-dégénérative
s’accroît. C’est ce qu’indique une vaste étude
menée par une équipe de chercheurs de Harvard
(Boston, Massachusetts) et publiée, vendredi
1er janvier, dans la revue Environmental Health
Perspectives. Il s’agit de la première étude épidémiologique
sur les effets d’une exposition à long
terme aux PM2,5 sur la maladie d’Alzheimer et la
maladie de Parkinson. « Cette étude confirme que
la pollution de l’air est l’un des problèmes de santé
publique les plus importants », estime le Dr Maria
Neira, directrice du département Santé publique
et environnement à l’Organisation mondiale de la
santé (OMS). »
Parallèlement, un membre de l’association
« Coeur-Europe » faisait remarquer dans un
mail adressé aux élus politiques belges que
« Les décollages par vent de nord-est au dessus de
Bruxelles sont particulièrement nocifs pour la santé
des habitants, une étude faite à Schiphol (Pays-Bas)
ayant montré un triplement du niveau des particules
fines à 7 kms sous le vent du point de décollage,
et une étude similaire menée à Los Angeles ayant
montré un quadruplement des particules fines à
10 kms sous le vent du point de décollage.
… La corrélation entre mortalité et particules fines
étudiée dans 88 grandes villes américaines estime
l’augmentation de mortalité annuelle à 0,5% pour 10
micro-gramme de particules supplémentaires par
m3.
… Par ailleurs, Bruxelles est, d’après les chiffres de
la Commission Européenne, l’une des rares villes
européennes où le taux de particules fines est en
augmentation depuis 15 ans, et est aussi l’une des
capitales où le taux de pollution est le plus élevé. ».
On le voit, l’élément « santé » ne peut être négligé
dans les débats sur le survol de Bruxelles. Mais
qu’en est-il exactement ?
EN RÉGION FLAMANDE : |
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Les propos de Monsieur Ben Weyts, Ministre de
la Mobilité et du Tourisme du Gouvernement
Régional de la Flandre, relatés dans son interview
du 13 février 2016 aux « Echos » sont pour le
moins inquiétants pour Bruxelles.
En effet, exigé par l’Europe, un plan d’action quinquennal
des améliorations environnementales de
l’aéroport de Zaventem devrait inclure toutes les
communes concernées. Or, Il n’en est rien, bien au
contraire, puisque le Ministre fait mention d’un
plan de concertation des riverains de l’aéroport
de Zaventem... qui exclut les communes
bruxelloises. Et s’il demande, par ailleurs, que
les avions ne survolent pas Anvers entre 22h.30 et
6h.30, pas un mot sur le non survol de Zaventem
la nuit par des gros porteurs.
Y a-t-il deux poids-deux mesures suivant que l’on
habite la Flandre ou Bruxelles ?
EN RÉGION BRUXELLOISE : |
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Questionnée quant à l’impact du trafic aérien
sur l’environnement de Bruxelles et la santé des
Bruxellois, Madame Céline Frémault, Ministre de
l’environnement de la Région Bruxelloise, nous
a écrit ceci : « Vous n’êtes pas sans savoir que
j’ai commandé au printemps dernier (mars 2015)
une étude sur les particules fines liées à l’activité
aérienne autour de Bruxelles. J’en attends les
résultats pour le printemps ! Et nous ne manquerons
pas de vous la transmettre ».
QUANT AU GOUVERNEMENT FÉDÉRAL :
Interrogée sur une augmentation éventuelle du
trafic aérien, compte tenu des travaux d’infrastructure
en cours à Zaventem, (et donc d’une
augmentation de la pollution sur Bruxelles), la
Ministre Céline Frémault nous a répondu ceci :
« C’est malheureusement une compétence
pleine de Madame Galant, Ministre de la
Mobilité... ».
En effet, le tracé des routes et leurs
fréquences d’utilisation est de la compétence du
Gouvernement Fédéral.
EN CONCLUSION : |
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Espérons qu’à long terme, le dossier du survol de
Bruxelles ne se termine pas comme celui des tunnels
bruxellois… un dossier commencé il y a plus
de 20 ans, avec des conséquences non maîtrisées
tant sur la sécurité (éboulements) que sur la santé
(pollution automobile) et qui s’avèrent peut-être
être la conséquence d’une impasse politique.
Xavier Retailleau
Administrateur