Article paru dans La Lettre aux Habitants n°76, juin 2013
De graves inquiétudes de Santé Publique sont soulevées
à propos de l’exposition aux champs électromagnétiques
des antennes-relais et des téléphones
portables.
On a recensé, chez certains habitants vivant à proximité
d’antennes, des maux importants : forte augmentation du nombre de cancers en quelques
années, perturbations du système cardiovasculaire,
troubles du sommeil, irritabilité, dépression, troubles
visuels, difficultés de concentration, nausées,
manque d’appétit, maux de tête et vertiges.
En 2011, l’Organisation mondiale de la santé (OMS)
a classé ces ondes à risque et potentiellement cancérigènes.
Rappelons que les opérateurs de téléphonie
mobile, eux, se basent sur le dernier avis rendu
par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses),
de 2009, pour écarter tout danger.
Selon l’Unesco, la population riveraine d’antennes
GSM a droit à l’application du principe de précaution
qui veut que “en cas de risque plausible, toutes les
mesures soient prises dans le but de diminuer ou
d’éviter les dommages”. Le facteur important dont
on doit tenir compte, est la sensibilité variable de la
population et plus particulièrement celle des enfants
et d’autres personnes fragiles pour raisons de santé.
L’IBGE, écrit sur son site que “certaines études actuelles
mettent en évidence un lien entre une exposition
de longue durée aux ondes électromagnétiques,
à un niveau donné, et certains effets biologiques
sanitaires : effets sur l’ADN, perturbation de
l’activité électrique cérébrale, effets sur la pression
artérielle, etc…
Les Compagnies d’Assurances refusent la couverture
en Responsabilité Civile de tous les risques liés aux
rayonnements électromagnétiques et donc à la téléphonie
mobile.
Autant d’éléments qui doivent nous pousser à
prendre au sérieux toutes ces recommandations,
même s’il n’y a pas d’accord unanime entre les scientifiques
sur ce sujet… De nombreuses études sont
toujours en cours. Le problème est complexe. Mais
les scientifiques de tous pays nous mettent en garde
contre les effets nocifs de ces rayonnements des antennes-
relais.
NORMES ACCEPTABLES
Les valeurs admises par la Région de Bruxelles-Capitale
dépassent la norme préconisée par des experts
scientifiques et par le Conseil de l’Europe, à savoir
0.6 V/m
Le rapport BioInitiative du 31 août 2007, mis à jour
en décembre 2012, disponible à l’adresse www.bioinitiative.
org, apporte la preuve de la nocivité de ces
champs électromagnétiques à des niveaux nettement
inférieurs aux seuils retenus par les normes de
santé publique. Preuves scientifiques à l’appui, il soulève
des inquiétudes notamment au sujet de la leucémie
infantile.
Même si toutes ces preuves sont dénigrées, minimisées,
voire niées, comme ce fut le cas pour l’amiante
et le tabac, il est temps de se poser les bonnes questions.
Certains élus, d’ailleurs, n’hésitent pas à mettre en
avant le peu de connaissance des décideurs en la matière
et recommandent le concours des scientifiques.
LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION POUR LES ÉCOLES
Les études le montrent : ce sont surtout les enfants
qui sont les plus exposés aux effets nocifs de de ces
rayonnements. Alors, pourquoi ne pas appliquer le
principe de précaution pour les écoles, en Belgique ?
Déjà la France a décidé d’appliquer ce principe de
précaution pour protéger les enfants dans les écoles
situées à proximité des antennes-relais (mars 2013).
Ce principe de précaution répond à l’incertitude en
préconisant de prendre des mesures visant à prévenir
le risque de dommages irréversibles à l’environnement,
susceptibles de porter atteinte à la santé humaine.
Le Traité de l’Union Européenne ainsi que le
Conseil de l’Europe (47 pays européens) y sont favorables
(voir la résolution n° 1815 en 2011).
Par ailleurs, le tribunal de première instance de Gand
a rejeté, le 18 mai 2009, une demande de permis
pour l’installation d’une antenne GSM, en reconnaissant
une incertitude sur les conséquences que les
ondes pourraient avoir sur la santé des riverains requérants
; voici sa motivation (traduction libre) :
« Le tribunal a clairement établi que les pouvoirs publics,
lorsqu’ils doivent décider de l’autorisation
d’ériger une antenne GSM, doivent prendre en
compte le risque pour la santé et la nuisance environnementale,
et pas seulement les aspects visuels »
Dans son jugement, le tribunal se réfère à la décision
d’un juge de paix en 2000. « Tant qu’il n’est pas
prouvé scientifiquement que les rayonnements ne
sont pas dangereux, il faut reconnaître qu’ils peuvent
l’être » a indiqué le juge.
FAUT-IL PRENDRE D’AUTRES MESURES ?
Il nous semble important de faire la différence entre
“exposition aux antennes” et “exposition aux GSM”.
En effet, L‘exposition aux rayonnements des antennes
est une exposition imposée et permanente, à
l’insu des habitants. L’exposition au GSM est volontaire
et en principe d’assez courte durée. Cette différence
oblige à respecter les niveaux de protection
recommandés depuis plus de 10 ans par des experts
scientifiques renommés au niveau international.
Par ailleurs, il nous paraît nécessaire que les autorités
tant régionales que communales effectuent ou fassent
effectuer par les autorités compétentes un inventaire
des antennes déjà mises en place avant
toute prise de décision dans l’implantation d’antennes
nouvelles, mesurent l’utilité d’une implantation
supplémentaire dans un périmètre déjà fort
couvert, et effectuent une étude d’incidence globale
des champs magnétiques, tenant compte des risques
grandissants actuels et à venir.
La mise à disposition d’un cadastre clair, précis et
tenu à jour doit être une obligation de la part des
représentants des habitants. Il nous semble qu’actuellement
ce n’est pas le cas. Les sites « internet »
renseignés ne sont pas mis à jour régulièrement et
sont donc peu fiables.
L’urgence de pareil inventaire s’impose encore plus
au regard de la mise en place de nouvelles normes
en Région bruxelloise telles qu’officiellement annoncées
(WIFI 4G), de nature à aggraver les risques
d’exposition au bain d’ondes renforcé.
Xavier Retailleau
Administrateur ACQU
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